Presse :
José Cobos la rage au cœur
Nice-Matin, le 07/08/2002 à 08h47
Privé de première journée contre Le Havre, le défenseur libéro, désormais 100% opérationnel, piaffe de retrouver le grand bain de la Ligue 1. « Contre Strasbourg au Ray, il faut gagner », dit-il
Coupe de France, Coupe de la Ligue, demi-finale de Coupe d'Europe, tout ça avec le PSG... José Cobos ne revient pas sur ses titres. « Ce sont souvent les gens qui me les rappellent. Moi, de nature, je suis plutôt réservé. Et puis, je préfère vivre au quotidien », souligne le défenseur.
Un présent dont il se délecte... « Etre promu, c'est un beau cadeau. La récompense de tout un travail. C'est mieux qu'un trophée, où le plaisir est plus éphémère, ne dure que trois ou quatre jours ».
Pour la première fois, contre Le Havre, il a vécu un match au Ray dans la peau du commentateur, pour les besoins de la télé. « C'est intéressant. Tu vois des choses que tu ne discernerais pas d'en bas. J'ai pensé, après l'égalisation, que l'on aurait du insister sur les côtés. Mais ce n'était pas évident pour moi. J'étais trop impliqué, trop supporteur ».
Sa blessure aux adducteurs (contractée en amical à Bastia) guérie, José Cobos a repris l'entrainement hier. Deux belles séances, avec oppositions, qu'il aura disputées à fond. « Je ne m'entraine jamais à moitié. C'est quand on se retient qu'arrivent les pépins », rappelle-t-il. « Je voulais voir aussi où j'en étais, précisément. Tout est OK. Je n'ai rien ressenti ».
Cobos sera donc prêt, samedi, contre ce Strasbourg où il a grandi, où réside encore une partie de sa famille. Un maillot sous lequel il a disputé son premier match pro, à 16 ans et des poussières, contre Reims dans une Coupe de la Ligue. « Ils (les Strasbourgeois) n'ont pas fait un grand match contre Ajaccio, ils vont vouloir se rattraper. Mais à la limite, ce n'est pas notre problème. En ce qui nous concerne, il ne suffit plus de songer à la chance que l'on a d'être là . Il ne faut plus penser qu'à une chose, la gagne ».
« Dans mon idée, il faut sans cesse se remettre en question, et ne pas oublier d'où l'on vient. Il faut aussi savoir tourner la page. Les événements de cet été font partie de notre histoire (ndlr : José Cobos fit partie des joueurs très impliqués, montés à la DNCG et au Conseil fédéral). Aujourd'hui, il y a un autre chapitre à écrire. Et c'est celui-là qui me passionne ».
« Je joue libéro depuis l'Espanyol »
Un José Cobos placé à l'heure qu'il est au cœur d'une interrogation niçoise, étant le seul libéro de métier du groupe. Un poste qui fait parler, et pour lequel il faut savoir donner de la voix. « Je joue libéro depuis six ans, depuis l'époque de l'Espanyol de Barcelone. Avec Pochettino, on formait la paire. On avait terminé meilleure défense ».
« C'est vraiment un poste spécifique, où tu as vraiment l'impression d'apprendre à chaque match. Comme tu es placé dans l'axe, tu vois beaucoup de choses. C'est vrai que sur le terrain, je n'ai pas ma langue dans la poche. Mais vu le poste, c'est nécessaire. Sans trop crier pour rien non plus, ça peut vexer ».
« Je crois que l'on peut jouer en 3-5-2, ce n'est pas le problème. Ce qu'il faut, c'est travailler les automatismes. A trois derrière, celui qui joue sur le côté peut venir aider et on revient alors à quatre défenseurs. Un système n'est pas quelque chose de figé ».
La relative lenteur du Gym, derrière ? « On ne peut pas tirer de conclusion d'un premier match. Ce n'est tout de même pas la première fois dans le foot qu'une petite hésitation entraine un but de l'adversaire. A nous, surtout, de redoubler de vigilance. Nous avons les moyens de tenir le coup », souligne le joueur aux 152 matches de Ligue 1, pas blasé pour un sou.
« Avant Le Havre, avec la rage que j'avais d'être indisponible, ce n'était pas joyeux pour mes proches. Tant que je ressentirai cet enthousiasme, cette même envie de jouer, et si les dirigeants veulent encore de moi, je continuerai, souligne José. J'ai 34 ans, mais je ne me considère pas comme un vieux. Juste comme un mec possédant une certaine expérience », dit-il, prêt à transmettre tout son fluide à un OGCN dont l'ivresse serait d'assurer un maintien de haute lutte...
François PATURLE.
Mercredi 07 Aout 2002
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