Digard : « Les bleus, ce n'est plus un rêve mais un objectif »

Didier Digard vient de prolonger son contrat et dit n'avoir jamais été aussi épanoui qu'à Nice. Il espère même une chance en équipe de France.

Plusieurs fois annoncé sur le départ, le milieu de terrain Didier Digard, 27 ans, a finalement répondu aux sollicitation niçoise. À un an du terme de son contrat, l'homme de base de Puel a prolongé son contrat. Jusqu'à quand ? Cela n'a pas été officialisé, mais on parle de deux ans. Le temps d'installer durablement le Gym dans le haut du tableau.

- Qu'est-ce qui vous a incité à prolonger ?

Rester a toujours été mon idée première. Mais j'avais besoin de réfléchir. J'ai souvent pris mes décisions trop vite et je voulais être sûr de moi. Cela a été intéressant d'écouter d'autres discours, de voir d'autres projets. À un moment, j'ai pensé que c'était bien de partir après avoir terminé à la 4e place. Mais le président et l'entraîneur m'ont convaincu qu'il y avait encore de belles choses à faire. Je me suis dit que j'étais bien là où j'étais et que rester était la chose dont j'avais le plus envie.

- On a parlé pour vous de très nombreuses propositions

Des offres, je n'en avais jamais eu autant, venant d'un peu partout. D'Italie, d'Angleterre, d'Espagne, de Turquie et de Grèce. J'aurais pu jouer la Ligue des Champions, multiplier mon salaire par deux. Mais il y a des choses qui ne s'achétent pas. J'ai ici un bien-être total et je suis épanoui comme jamais. J'ai adoré ma vie en Angleterre (il a joué à Middlesbrough de 2008 à 2010) mais ici, c'est encore un cran au-dessus. Et puis, on va aussi jouer l'Europe et le club a fait un effort financier.

« Quand je suis arrivé, je pensais faire six mois et repartir »

- En venant à Nice, il y a trois ans et demi, pensiez-vous que vous vous engageriez pour si longtemps ?

Quand je suis arrivé de Middlesbrough, en janvier 2010, je pensais faire six mois et repartir. Mais il s'est passé quelque chose de fort. J'ai découvert une ville, une région à fond derrière le Gym, des gens impliqués, un club familial où la confiance est le maître mot. Ce sont des choses rares.

- Nice a maintenant des très bons résultats. Comment faire pour qu'ils s'inscrivent dans la durée ?

Si on en est là, c'est qu'on a cru en nous, on a travaillé, on a été humbles, à l'écoute, solidaires. Les années précédentes, cela nous avait sauvés. La saison passée, cela nous a permis de briller. Personne ne se croit indispensable, les égo sont mis de côté et tout le monde à un rôle à jouer. Un mec comme Kevin Diaz (dont le contrat n'a pas été renouvelé) a peu joué l'an passé (8 matches) mais à chaque fois, il a fait le boulot.

- Le fait que l'équipe ait peu évolué est-il un avantage ?

On a perdu Civelli, qui était libre (parti à Bursaspor en Turquie). Mais tous les autres joueurs sollicités sont restés : Ospina, Bauthéac, Pejcinovic, Traoré. C'est la première fois que le club ne vend pas, c'est un signe fort de ce qu'on veut faire. C'est ma preuve que Nice a la volonté de grandir. Et moi, c'est aussi cela qui me plaît. Je suis convaincu de la viabilité du projet. Je veux l'accompagner quelque temps et l'aider à réussir.

- Rester, c'est aussi être plus visible pour espérer une place chez les Bleus.

Cela a compté. Avant, c'était un rêve. Désormais, c'est un objectif. À une époque, la France avait les meilleurs numéros 6 du monde. Aujourd'hui, je regarde autour de moi et personne ne m'a prouvé qu'il m'était largement supérieur. D'autres ont eu leur chance et j'aspire à avoir la mienne. Francement, je me sens dans la course.

Jean-Pierre Rivais
L'Equipe