Presse :
Le triomphe des Aiglons
Nice-Matin, le 12/09/2002 à 09h42
Le triomphe des Aiglons
Leaders ils étaient, leaders ils sont restés ! Bâtie à coup de passion et d'émotion, à défaut de millions, cette équipe niçoise a réussi hier soir face à l'OM, là où personne ne l'attendait. Ni en Ligue 1, ni en leader... Mais la bande à Cobos qui a mangé tant et tant de pain noir, se repait désormais sur son nuage blanc.
A Nice, stade du Ray, OGC Nice bat Marseille 2 Ã 0 (0-0)
Beau temps - Bonne pelouse - 15700 spectateurs - Arbitrage de M. Layec.
Buts pour Nice : Everson (52e), Olufade (82e)
Avertissements à Nice : Bigné (32e), Cobos (73e)
A Marseille : Celestini (38e).
Expulsion à Marseille : Meité (51e)
OGC Nice : Gregorini, Cobos (cap), Pamarot, Abardonado, Pitau, Roy, Everson, Varrault, Bigné (puis Aulanier 67e), Meslin (puis Olufade 73e), Diawara (puis Cherrad 86e).
Olympique de Marseille : Runje, Van Buyten, Dos Santos (cap) (puis Belmadi 73e), Ecker, Meité, Hemdani, Celestini, Olembe, Fernandao (puis Sakho 64e), Chapuis, Bakayoko (puis Johansen 59e).
Paris repoussé, Marseille effacé, qui pourrait bien arrêter ces Aiglons ? Hier soir, le Ray a chanté, le Ray a vibré. Diawara a dansé, Everson et Olufade ont marqué. Peut-on décemment en réclamer plus ?
Pourtant, tout cela avait plutôt mal débuté. Le jeu était brouillon, on s'emmêlait les crayons et les duels faisaient rage dès l'entame. C'est là , au milieu du terrain, qu'on travaillait à dessein. Mais pas l'ombre d'une esquisse réussie.
Une frappe lointaine de Varrault (8e), un coup franc de Fernandao dégagé par Abardonado (18e) pour solde de tout compte.
Le premier round d'observation était passé, sans laisser véritablement de traces, si ce n'est celles d'un fumigène ayant servi de détonateur à une volée de coups de poings et d'échaufourrées dans la tribune nord. Celle des supporters marseillais...
Mais si leurs fans avaient le monopole du mauvais gout, les joueurs de l'OM eux, conservaient celui du ballon, cherchant à combiner sur le flanc gauche de leur attaque par Dos Santos ou Olembe.
L'on restait malgré tout sur notre faim.
Face à la puissance et à la maitrise olympienne, Nice montrait ses limites. Asphyxiés par le pressing, Bigné, Roy et consorts parvenaient difficilement à ressortir le ballon. Bakayoko s'enfonçant dans la surface (27e) aurait du ouvrir le score, mais c'est son pied qu'il ouvrait trop... Un peu plus tard, l'OM s'offrait une seconde chance sur un centre d'Olembe dévié une première fois de la tête par Ecker, pour celle de Fernandao. Mais le Brésilien était court. Comme souvent...
Meité sort, le ballon d'Everson rentre !
Trop peu. Trop pâle. Quarante-cinq minutes indignes du sommet attendu. Le grand Sud ne pouvait en rester sur ce malentendu. Dès la reprise cependant, les vingt deux acteurs reprenaient sans plus de conviction... Jusqu'à ce qu'un homme, un seul, offre enfin la délivrance : Abdoulaye Meité. A la 52e, l'ivoirien n'avait pas vu partir Diawara et se retrouvait obligé de le tâcler à l'entrée des 18 mètres. Le Ray hurlait après cette injustice et le carton rouge de M. Layec n'était que justice.
Au point que le peuple rouge et noir allait être entendu. Pitau et Everson se concertaient, le Brésilien finalement s'exécutait. Avec succès ! Sa frappe sèche et magistrale se jouait du mur et de Vedran Runje, bien en peine de capter le ballon dans le coin droit de son but (52e). Il faut dire que Rohr avait eu le bon gout la veille, de faire travailler à ses hommes les coups de pied arrêtés...
Nice libéré, se prenait à rêver. Les tribunes exultaient, le jeu s'accélérait, les occasions se multipliaient. Sur un nouveau rush de Diawara, Meslin avait le K-O au bout du pied (56e) mais son ballon s'envolait...
Vexés, diminués, les Olympiens se jetaient à l'assaut des filets de Gregorini. Cobos, d'abord, sauvait. Van Buyten ensuite décevait (58e). Perrin, privé d'une pièce sur son échiquier, s'essayait à toutes les formules, lançant tour à tour Johansen, Sakho, Belmadi. A la 71e, la tête d'Ecker filait au-dessus du but de Gregorini mais c'est Nice, qui une fois de plus, allait damer le pion aux Marseillais ! Au départ, un débordement d'Aulanier sur l'aile droite. Le ballon arrivant sur la gauche dans les pieds d'Everson, le Brésilien décalait Olufade en pointe, limite hors jeu (la télévision le dira). L'attaquant de poche azuréen n'avait plus qu'à remporter son duel face à Runje, vaincu. Bis repetita (82e).
Le réalisme niçois venait de payer une nouvelle fois. Les derniers essais de Sakho n'y changeaient rien.
L'OGCN a encore frappé. A Marseille, le vernis a craqué.
Voilà Nice qui tutôie les dieux. Evolue sous de nouveaux cieux.
A chaque jour suffit sa peine.
Penser à Guigamp, il en sera bien temps...
Demain !
Christophe DEPIOT.
Jeudi 12 Septembre 2002
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