Graines de talents

Les pitchouns ont brillé face à l'OM.

« C’est bon de voir mes garçons évoluer à ce niveau-là ! » s’enthousiasmait à la mi-temps Claude Puel, l’entraîneur niçois, habituellement avare de compliments. Or, le manager général du Gym n’avait pas encore tout vu de la prestation de ses jeunes pousses. Mardi soir, une bande de gamins aussi audacieux que talentueux a fait voler en éclats la défense de l’Olympique de Marseille, dix fois vainqueur de la coupe de France. Trois buts en première mi-temps, deux pendant la seconde et une efficacité digne des équipes les plus aguerries. Car à son entrée sur la pelouse du stade Vélodrome, l’effectif du Gym affichait une moyenne d’âge de 23 ans et, du haut de ses 34 ans, le capitaine d’un soir Fabrice Abriel faisait plus figure de doyen que de vétéran. Visiblement, la fougue de ses partenaires a donné des ailes à l’ancien Marseillais, auteur du dernier but niçois en terre phocéenne.

Neal Maupay «trop, trop fort»
Certes, avec quatre buts encaissés, les Aiglons ont peut-être parfois pêché par excès d’enthousiasme. Mais, au final, cette fraîcheur l’a emporté sur l’inexpérience et il faudrait être un esprit chagrin pour regretter qu’autant de buts aient été marqués en un seul match. Si un homme incarne bien cette désinvolture toute juvénile, c’est Neal Maupay, associé à Alexy Bosetti sur le front de l’attaque. A 17 ans et à peine de retour d’une longue convalescence, le Franco-Argentin, formé à l’OGC Nice, a fait boire la tasse aux défenseurs centraux olympiens Nicolas Nkoulou et Souleymane Diawara, qui cumulent pourtant 44 matchs de Ligue des champions à eux deux… Un but et un penalty offert à son partenaire Christian Brüls ont été un véritable poison pour l’arrière-garde phocéenne. « C’est pas que les défenseurs de Marseille ont fait un mauvais match, c’est Neal Maupay qui est trop, trop fort pour eux », pouvait chambrer Nemanja Pejcinovic sur son compte Twitter, à l’issue de ce derby complètement fou.

Une question de politesse
Alors, bien sûr, les Marseillais sont en grande partie responsables de leurs propres errements, en ayant fait preuve d’un laxisme défensif consternant pour une équipe visant les trois premières places en championnat. A moins que les cadeaux offerts par la défense de l’OM n’aient été que de simples formules de politesse, comme on invite un hôte à « faire comme chez lui », sans en penser un mot. Sauf que les Aiglons l’ont pris au pied de la lettre. « Cette victoire, c’est pour tous les supporters qui se sont déplacés. Au Vélodrome on est chez nous ! » clamait Alexy Bosetti à la fin du match. Fort de cette qualification, le Gym peut désormais entrevoir son huitième de finale de coupe de France avec davantage d’ambition…