Presse :
Everson : la force de frappe
Nice-Matin, le 13/09/2002 à 07h46
C'était l'inconnu dans la maison. Un Brésilien parmi d'autres dans une Ligue 1 qui se décline de plus en plus en version carioca.
Everson : un nom à la consonance célèbre - Anderson, Edmilson - mais aux états de service... anonymes. Tout juste Perreira da Silva pouvait-il se prévaloir d'avoir été recruté en 1997 par Bordeaux et d'être l'ami de Giovane Elber (Bayern)!
Un homme, pourtant, savait.
Un coach, oui, le voulait.
« C'est le type de joueur moderne qui allie puissance et technique. Il a un esprit de combattant et une intelligence de jeu qui donne un mélange rare note Gernot Rohr. C'est le joueur de demain, il est discipliné, enfin... il l'est devenu. C'est un être des plus agréables et il était là au moment le plus noir pour le club. Ilm'a dit « coach, même en National, je reste ».
Je savais que c'était un bon joueur. Il a eu des problèmes qui lui appartiennent mais il les a évacués. »
Du football d'Europe, Everson a connu les affres de l'envers (Servette, Molenbeek, OsnaBrück). Des décors peu chatoyants, des ballons pas envoûtants qui le menaient tout droit à 26 ans, vers le cimetière de ses illusions.
« J'avais l'occasion de rester en deuxième division allemande et même pour aller en Chine.
A mon âge, ça pouvait être intéressant pour l'argent. Mais j'ai choisi Nice et Rohr qui m'a
donné beaucoup de confiance et qui ma toujours suivi. Même en Allemagne, il me téléphonait » rapporte le néo-niçois dans un français correct.
De l'ombre à la lumière
Qui pourrait aujourd'hui mieux que lui, symboliser cette équipe azuréenne, passée de l'ombre à la lumière ?
Ses deux buts à Paris et contre l'OM ? D'une grande clarté. Décisifs tout simplement. Comme son rôle dans cet envol d'Aiglons au-dessus du championnat.
Everson n'a pas tardé à prendre ses marques. Du coup il marque.
On le remarque et il s'étonne: « J'ai passé six mois à Bordeaux et j'avais inscrit 15 buts en 9 matchs (Ndlr r : en équipe réserve). Je suis très content d'avoir marqué car c'est important si ça peut aider l'équipe quand elle en a besoin. »
Le milieu azuréen évite pourtant de se gargariser, sachant trop bien d'où il revient... « Moi
je peux pas dire que j'ai réussi encore. On fait un très bon début de championnat, ça c'est
sûr. Mais il faut trouver la stabilité pour arriver jusqu'au bout, pour le maintien. »
Une humilité non feinte. Ainsi avance désormais Everson, après ses années tourmentées. Enfant du Mato Grosso (centre du pays), le Brésilien cultive l'art de la terre. Vante les mérites du travail quand on lui demande ses qualités de footballeur :
« Je suis modeste. Je pense que pour bien jouer au football, il faut travailler sinon ça ne vient pas. Les joueurs brésiliens, ils ont la réputation d'être très techniques mais qu'ils n'aiment pas travailler... Ils aiment juste jouer avec le ballon. Ça commence à changer et la mentalité commence à évoluer. »
Admiratif de l'élégance d'un Sonny Anderson qu'il « trouve extraordinaire », Perreira Da Silva cite spontanément Ronaldo et Rivaldo, parmi ses héros.
Demain soir au Roudourou, ce ne sera ni le Real ni le Milan qu'il y aura en face. Pas vraiment de quoi se griser à Guingamp...
Mais pour éviter au Gym de se prendre une crêpe, pour qu'il puisse continuer à danser la
samba, c'est sûr, Everson sera là .
Christophe DEPIOT
Vendredi 13 septembre 2002
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