Le défenseur de l'OGC Nice, déclaré intransférable par son président Jean-Pierre Rivère, revient sur les rumeurs du mercato et sur sa première saison pleine en Ligue 1.
Pas de repos, ou presque, pour Jordan Amavi. Après quelques jours de vacances à Toulon, en famille, là où il est né, il a rejoint l’équipe de France espoirs ce week-end pour la double confrontation face à la Corée du Sud (jeudi 11) et au Paraguay (mardi 16). En plus de tout cela, Amavi est le parrain de la première association mondiale de promotion du sport pour les personnes souffrant de déficiences intellectuelles. Une initiative lancée par son club de l’OGC Nice. Cet été, l’association disputera les "Jeux Mondiaux spéciaux" à Los Angeles. «Ils sont attachants, je prends beaucoup de plaisir à aller leur donner quelques conseils. Ils sont comme nous, ils veulent rêver. Je vais suivre leurs performances», confie le joueur. Mais la chaude actualité du latéral gauche en ce moment concerne son avenir. Des rumeurs l’envoient à Lyon, ou encore à l’Atletico Madrid. Pour Francefootball.fr, Jordan Amavi a accepté de discuter mercato. S’il affirme haut et fort qu’il est sous contrat avec Nice (jusqu’en 2017), sa priorité est de rester en France. Élu Aiglon de l’année par les supporters niçois, il revient également sur sa première saison dans la peau d’un titulaire chez les pros.
- Le téléphone sonne-t-il plus qu’avant ?
Non, il sonne parce que ma femme m’appelle, mais sinon c’est tout (sourire).
- Porterez-vous le maillot de l’OGC Nice la saison prochaine ?
(Rires) Je l’attendais cette question ! Je suis à Nice, un club qui fait jouer les jeunes. Ça se passe bien ici.
- Lyon aussi fait jouer les jeunes…
Il y a Nice et Lyon alors !
- Est-ce que Lyon pourrait vous tenter ?
C’est un grand club, mais je vous ai dit (il insiste), je suis bien à Nice. Je suis sous contrat ici.
- Quelle est votre priorité ?
Je veux progresser au fur et à mesure. La France, c’est ma priorité, je ne veux pas commencer à brûler les étapes.
«Si je dois faire une autre saison ici, je la ferai»
- Pour votre progression, rester à Nice ne serait-il pas un frein ?
C’est ce club qui m’a lancé dans le bain, il me permet de progresser et de travailler.
- Vous êtes prêt à effectuer une autre saison pleine comme celle qui vient de se terminer ?
Si je dois faire une autre saison ici, je la ferai.
- Avec un peu de recul, comment analysez-vous votre première vraie saison chez les professionnels (36 matches, 4 buts) ?
Pour une première, je m’en suis pas mal sorti. Après, il reste toujours des choses à rectifier, mais ça se travaille !
- S’il fallait donner une note à votre saison ?
Je dirais 5 ou 6 sur 10.
- Seulement ?
Je suis dur avec moi-même. J’aime quand tout est parfait. Dès qu’il y a le moindre truc de travers, ça ne me plaît pas.
- Comment avez-vous accueilli cette nouvelle notoriété ?
Les gens font attention à tes performances, on parle de toi à la télé, c’est là que tu commences à être dans le haut niveau. Mais je n’ai rien changé, j’ai toujours voulu poursuivre ma progression pour toujours essayer d’être le meilleur possible sur le terrain. Je suis resté le même, je me concentre sur moi-même.
«Si on parle de moi, c'est que je joue bien»
- Collectivement, entre les histoires avec la famille Puel et les supporters, la saison a été difficile…
Il y a eu des hauts et des bas. Il y a deux ans, quand on avait enchaîné sept défaites d’affilée, le public ne nous avait rien dit. Cette année, c’est allé un peu trop loin. Mais on a aussi perdu des points bêtement, mais c’est vrai que ça a été un peu compliqué. On s’est fait peur.
- Ça forge une carrière ?
Un peu. En tant que jeune et pour une première saison, ça sert de leçon.
- Pensez-vous qu’on parle un peu trop vite des jeunes joueurs en France ?
Des fois, on les met peut-être un peu trop en avant. Mais il y a un début à tout. Si on parle de moi, c’est que je joue bien et qu’on m’apprécie.
- Vous avez peur de vous planter sur le terrain ?
Ah oui, c’est mon souci. Quand je commence mal le match, j’ai du mal à revenir. Il faut que je travaille là -dessus, sur l’aspect mental.
- Au-delà de ça, qu’est-ce qu’il faudrait encore améliorer dans votre jeu ?
Le placement, il faut que je sois meilleur là -dessus. Même chose pour la lecture du jeu.
«La Coupe d'Europe, ça fait rêver»
- Arrière gauche, c’est un poste qui vous convient ?
Franchement oui. Je me sens très bien à ce poste. Avant, j’étais ailier. Au centre de formation, Claude Puel est venu me voir et m’a dit qu’il pensait me replacer latéral. Il m’a demandé ce que j’en pensais, je n’allais pas dire non (rires). J’ai dit pourquoi pas. Il trouvait que j’avais un peu de mal dos au but. Mais il pensait surtout que je serais plus à l’aise au poste d’arrière gauche.
- Cette saison, vous avez été tout de même offensif avec quatre buts inscrits…
J’aurais peut-être pu en marquer plus. Ou au moins faire des passes décisives.
- La semaine, vous regardiez la Coupe d’Europe ?
Oui, c’est le très haut niveau, ça fait rêver tout le monde. J’aimerais la jouer dans un futur proche. À moi de m’améliorer pour l’atteindre.
- Pourquoi pas dès l’année prochaine ?
Je ne sais pas. Je vous le dis, pour le moment, je suis sous contrat avec Nice. J’ai envie que la saison reprenne.
Timothé Créptin
France-Football