Les nouveaux visages de la Ligue 1. Séduit par son profil de milieu relayeur très actif, Nice a enrôlé l'Ivoirien Jean-Michaël Seri, qui évoluait jusqu'alors dans le modeste club portugais de Paços de Ferreira. Envisagé comme le remplaçant de Didier Digard, le joueur semble très prometteur.
IL A BRILLÉ AU PORTUGAL
Si Nice s’est intéressé à Jean-Michaël Seri, c’est en raison des excellents états de service de l’Ivoirien ces deux dernières saisons au Portugal. Après avoir évolué durant six mois avec la réserve du FC Porto (2012-2013) en D2, il s’est distingué lors des deux saisons suivantes à Paços de Ferreira, 8e de la Liga Sagres en mai.
Lors du dernier exercice, Seri a disputé 33 matches de Championnat (1 but) et a été élu meilleur joueur du club. Il y a deux ans, il a même goûté à l’Europe avec six rencontres de Ligue Europa. Avant cela, celui qui est né à Grand-Bereby en Côte d’Ivoire le 19 juillet 1991 - il aura donc 24 ans dans cinq jours- avait déjà pas mal bourlingué. Issu du centre de formation Cyrille-Domoraud à Abidjan, il a débuté à 16 ans à l’Africa Sports avant de jouer quatre saisons pour l'ASEC Mimosa et d’être transféré au Portugal.
PRÉDESTINÉ À JOUER EN L1
Pour les joueurs ivoiriens comme sénégalais, la Ligue 1 est souvent un passage obligé avant la découverte - s’ils ont explosé- d’un Championnat plus exposé comme la Premier League, la Liga ou la Bundesliga. «
Plus jeune, je suivais beaucoup le Championnat de France, a reconnu Seri.
Dans mon esprit, je garde notamment l'image de l'équipe niçoise de l'époque Emerse Fae, Baky Koné, ou encore Renato Civelli. Le Gym est un bon club, qui joue avec ses valeurs. »
IL ÉTAIT TRÈS CONVOITÉ
Avant de devenir la deuxième recrue de l’OGC Nice (après Ben Arfa), Jean-Michaël Seri a fait rêver plusieurs clubs. Le FC Séville était très tenté, tout comme l'Udinese, l'Atalanta Bergame, Stuttgart, le Sporting CP, l'Olympiakos... et l'OM, qui aurait aussi couché son nom sur une short-list. Mais Nice, séduit depuis longtemps, avait une longueur d’avance.
Dès la fin du mois de mai, le président Rivère faisait déjà savoir que le joueur était proche du Gym. «
Signer ici est une grande joie, une immense fierté, a déclaré le joueur.
Nice m'a respecté dès les premiers contacts, et je suis conscient que pouvoir porter ce maillot va être un privilège. Je vais tout faire pour l'honorer comme il se doit. » Son arrivée coïncide avec le départ de Didier Digard.
TRADUIT EN JUSTICE ?
L’arrivée de Seri à Nice est actuellement ternie par les circonstances du transfert du joueur. Ce dernier avait mandaté des agents pour lui trouver un point de chute. Mais le joueur aurait signé sans passer par ces fameux agents. Passablement mécontents devant la tournure des évènements, ils menacent de porter plainte. En attendant, l’Ivoirien se serait engagé pour quatre ans avec le Gym, qui aurait déboursé 700 000 euros et rajouté une clause libératoire supérieure à 10 M€. Ce qui confirme que les Aiglons croient en lui.
PLUS RELAYEUR QUE RATISSEUR
Celui qui va porter le n°6 est un milieu défensif très actif plutôt à ranger dans la case des relayeurs que des ratisseurs. Ses points forts? Sa capacité à se projeter vers l’avant et sa qualité de passe. Hervé Renard, qui l’a convoqué en sélection, est admiratif. «
C'est un joueur qui a une très bonne technique, clairvoyant dans le jeu, capable de conserver le ballon, et qui a une belle activité, a assuré le nouveau coach du LOSC dans Nice-Matin.
Il est capable de jouer à tous les postes du milieu. »
Ce que l’intéressé confirme: «
J'aime jouer, bouger et être à la construction. Je peux évoluer en 6, en 8 ou en 10: ça dépend du système. Le domaine où je peux progresser? Quand je me trouve devant, j'ai une bonne qualité de passe. Maintenant, il faut le sang-froid pour savoir faire la différence entre le moment où je dois la donner et le moment où je dois finir. » Pour son entraîneur Claude Puel, la complémentarité avec Nampalys Mendy, «
plus en sentinelle », est évidente.
PETIT MAIS GRAND
«JMS» est un joueur «XS» qui ne mesure en effet que 168 cm. Son gabarit rappelle celui de l’autre milieu défensif du club Nampalys Mendy (1m68) mais aussi un autre illustre Niçois et Ivoirien, l’ancien attaquant Bakari Koné (2005-2008), qui lui «culminait» à 164 cm. Sa petite taille n’est pas un frein et, pour les observateurs, il ne fait guère de doutes que Seri s’apprête à avoir un grand avenir en sélection. S’il a déjà été appelé par Hervé Renard, il ne compte pour l’heure encore aucune sélection. Mais cela ne devrait pas durer. Surtout s’il s’épanouit vite avec les Aiglons.
David MICHEL
L'Equipe