Puel : « On a plus d'arguments cette saison »

Après les deux victoires consécutives de son équipe face à Bastia et Bordeaux, l'entraîneur niçois, Claude Puel, voit la confrontation de dimanche (21h00) face à Saint-Etienne comme «un gros challenge» pour ses joueurs.

- On parle beaucoup de Nice en ce moment : comment est-ce vécu de l’intérieur ?
Je l’espère le plus sereinement possible. Avec humilité. Ca peut faire partie du métier qu’on parle un peu de nous, il faut juste apprendre à ne pas se laisser perturber. Ils (les joueurs) doivent savoir que ça peut aller vite, il faut apprendre la mesure. On ne se penche pas sur ce qui se dit de nous. On se concentre sur ce qu’on veut faire. On vit ça bien.

- Après la victoire contre Bordeaux, les joueurs se sont dit plus guerriers que la saison dernière ?
Je ne partage pas trop cet avis. On n’a pas pu gagner sept fois à l’extérieur la saison dernière sans avoir du caractère et être guerrier. On l’était déjà. On était déjà solides dans les moments difficiles. Ce groupe a déjà su répondre la saison passée. Il y a de la fraîcheur, il y a du renouveau mais il y autant de caractère qu’avant. On a juste plus de possibilités de l’afficher car on est meilleurs.

«Saint-Etienne fait un super début de Championnat»

- Les joueurs disent également qu’avant lorsqu’ils étaient menés 1-0 ils n’arrivaient pas à revenir, contrairement à cette saison.
On avait souvent été mené la saison passée. Il y avait du caractère. On a juste plus d’arguments cette saison.

- Que vous inspire Saint-Etienne ?
Ils font un super début de Championnat, ils prennent des points. Il sont efficaces et denses physiquement. C’est un effectif très cohérent depuis plusieurs saisons, Saint-Etienne vend bien et recrute pas mal aussi. Ils prennent pas mal de joueurs confirmés, les poste sont doublés, parfois triplés. C’est un gros challenge pour nous d’aller les défier là-bas. Ils sont dans une très bonne dynamique.

- C’est excitant pour Nice ?
C’est sympa dans la confrontation. On est des petits outsiders par rapport à eux. J’espère qu’on verra un bon match, avec des ouvertures et des espaces. J’espère un match alerte.

- Vous avez reparlé à vos joueurs de la défaite 5-0 au printemps dernier ?
Je n’ai pas besoin d’invoquer ce match pour qu’ils se disent : "Tiens il faut aller prendre une revanche là-bas". Ce jour là, Saint-Etienne avait fait son match et nous, on n’était pas là. C’était un non match, comme on en a fait trois ou quatre la saison passée. Il n’y avait pas grand chose à faire.

«En termes d'investissement et de concentration, je veux qu'on reste là-dessus.»

- C’est quoi le danger pour Nice après le 6-1 contre Bordeaux ?
Il n’y en pas, pourquoi voulez-vous qu’il y en ait un? On a ré-enclenché la marche avant. Des échos sympas arrivent à nos oreilles mais ça s’arrête là. Le Championnat sera long, on ne va pas s’enflammer après sept matches. On peut s’imposer n’importe où mais on n’a rien de programmé. Il faudra remettre le couvert, on n’a pas le droit de s’éparpiller. S’il y a un petit danger, c’est d’ignorer le métier et de se laisser bercer. J’attends que le contenu soit bon, après on connaît les aléas d’un match, ça peut déboucher sur n’importe quel résultat. En termes d’investissement et de concentration, je veux qu’on reste là-dessus.

- Nice a la meilleur attaque de Ligue 1. C’est bon pour l’image d’un club ?
Tout ça ne sera validé que s’il y a de la constance et de la continuité. Ne comptez pas sur moi pour m’enflammer. je ne rentrerai pas dans le jeu des superlatifs.

Propos recueillis par Régis TESTELIN
L'Equipe