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Presse :

OGC Nice, un bol d'air frais pour la Ligue 1

Le Point, le 19/10/2015 à 23h55

La série de victoires retentissantes du club azuréen montre aussi au football français la voie à suivre pour développer le niveau de la Ligue 1.

Les chiffres laissent sans voix. Nice est la deuxième meilleure attaque d'Europe avec 24 buts, derrière le Bayern Munich. Bordeaux a été humilié 6-1 par les Aiglons lors de la 7e journée, Saint-Étienne et Rennes ont été laminés 4-1 chez eux par la déferlante azuréenne. Pourtant, selon les critères de réussite chers aux yeux de notre pays et de son football, tous les signaux étaient négatifs pour l'OGCN en début de saison. Le Gym est l'équipe la plus jeune de la Ligue 1 (24 ans de moyenne d'âge), la taille moyenne de son milieu de terrain tourne autour des 1 m 66. Sans parler de l'entraîneur Claude Puel qui était victime, la saison dernière, de critiques de la part des observateurs et des fans niçois qui ne comprenaient sincèrement pas pourquoi ce coach s'entêtait à titulariser son fils Grégoire, auteur de performances assez moyennes.

La cote de Claude Puel n'était donc pas vraiment à son paroxysme à la rentrée, surtout que les départs de deux joueurs emblématiques du club cet été, Neal Maupay et Alexy Bosetti, lui étaient reprochés. Et, enfin, le club sudiste venait de recruter un joueur, Hatem Ben Arfa, qui représentait encore en 2014 la face la plus décevante de cette fameuse génération 1987. Celle qui soulève des débats sociétaux interminables à propos de l'intégration et du présumé manque d'éducation de nos jeunes Français.

Sauf que tous ces préjugés ont volé en éclats. Nice tire son succès actuel grâce, d'une part, au sérieux de sa préparation estivale, auréolée de succès de prestige en matches amicaux face à Naples (3-2) et Galatasaray (4-0). Mais, d'autre part, le Gym surfe sur une très bonne dynamique grâce à sa vision de croissance aux antipodes de ce qu'ont envisagé ces dernières années la plupart des dites « bonnes équipes » de Ligue 1 - telles que l'OM, Lille, Saint-Étienne ou Bordeaux - et qui porte aujourd'hui ses fruits. D'abord, en début de saison, on n'observait pas de discours qui liait la bonne santé financière du club à une qualification en coupe d'Europe pour l'exercice d'après. La saison 2014-2015 décevante avait évidemment refroidi les ambitions, mais l'objectif du club avoué aux médias était clairement de retrouver du plaisir.

L'exemple Patrice Garande

Conséquence, la volonté de produire du jeu offensif passe au premier plan au détriment de l'impératif de résultat. Avec Caen, le coach Patrice Garande avait déjà opté pour cette stratégie la saison dernière en estimant que c'est par le beau jeu que son équipe se maintiendra en Ligue 1. Claude Puel se place aujourd'hui dans le sillage de son confrère normand et programme son effectif pour qu'il pense d'abord à marquer plutôt que de conserver un score. Ils sont aujourd'hui récompensés : Caen occupe la 3e place et Nice est classé 5e (avec un match en moins disputé). Les ingrédients de réussite de ces deux équipes sont pourtant simples. Ce qui est effrayant, c'est que leur modeste recette suffit à littéralement surclasser dans le jeu des prétendus cadors de la Ligue 1. Le club azuréen assume même de se mettre souvent en déséquilibre et d'encaisser aussi des buts. Cela fait ainsi 15 matches d'affilée que les Aiglons ne parviennent pas à garder leurs cages inviolées. Beaucoup de consultants n'ont pas manqué de le soulever hier. Est-ce un bémol dans les performances niçoises ? Ou plutôt une preuve des ambitions offensives du Gym ?

Et le recrutement estival a été effectué en fonction de cette philosophie de jeu. « Le système tactique est exigeant, mais il correspond aux joueurs que l'on a, aux petits gabarits qui aiment toucher le ballon », déclarait Nampalys Mendy sur Goal.com début septembre. Et pour recruter des joueurs de ce profil, Nice a recherché au-delà des frontières et ne s'est pas concentré sur le marché de la Ligue 1 et de ses joueurs certes athlétiques par la taille mais davantage formatés sur le plan technique. Direction le Portugal, un pays où le Gym avait déniché un certain Carlos Eduardo, auteur d'un quintuplé la saison dernière face à Guingamp (7-2) et qui est considéré aujourd'hui comme une destination privilégiée par le directeur sportif Julien Fournier. Les importations lusophones ont doublé puisque deux nouveaux ex-pensionnaires de la Liga Sagres portugaise, Ricardo Pereira (prêté pour deux ans par le FC Porto) et Jean Michaël Seri (Paços de Ferreira), ont intégré l'effectif niçois cet été.

Le symbole Koziello

Mais au-delà de leur provenance, c'est leur profil qui peut susciter la perplexité chez les puristes français de la rigidité tactique qui considèrent qu'un footballeur formé au poste d'arrière droit devra jouer toujours arrière droit. Ricardo Pereira a découvert le football professionnel au poste d'ailier droit, Claude Puel l'a positionné cette saison au poste d'arrière gauche. Il en a fait de même pour le Français Jérémy Pied, ailier droit de formation, qui est descendu d'un cran pour évoluer comme défenseur latéral. Quant à Jean-Michaël Seri, sa propension à se projeter de suite vers l'avant dès qu'il est à la réception d'une passe le classe dans un registre très différent des milieux relayeurs typiques de la Ligue 1 habituellement plus timides sur le plan offensif.

Des joueurs au profil différent de la « gamme » ordinaire des footballeurs français ? Nice opte clairement pour cette tendance pour sa politique de formation. Le jeune Grassois Koziello (19 ans) en l'un des plus beaux fleurons. Rouage essentiel du milieu de terrain, son gabarit (1 m 68 pour 58 kilos) l'aurait probablement desservi pour s'imposer dans une autre équipe de Ligue 1. Et que dire de Hatem Ben Arfa, annoncé perdu pour le football en raison de ses problèmes extra-sportifs, et qui est, enfin, en train de prouver à la planète football qu'il est un joueur de génie. Longtemps brocardé à une image de soliste, il étonne aujourd'hui dans son discours bien huilé sur les vertus du collectif et use enfin des tics de langage de la Ligue 1. D'ordinaire, ces paroles lénifiantes, lorsqu'elles sortent de la bouche de joueurs « lambda », nous plongent dans un léger ennui. Venant de Hatem, son discours nous fait du bien. C'est tout le paradoxe de cette embellie niçoise.

Alexandre Borde
Le Point







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