Cédric Varrault a surnagé

L'une des rares satisfactions niçoises avec Laslandes, auteur d'une égalisation précieuse

Les hommes de Gernot Rohr voulaient absolument faire sauter le verrou ajaccien tout en évitant les contres adverses. Mission à moitié accomplie avec une rencontre à marquer d'une pierre noire.
Noire comme la malchance de Pamarot et Laslandes, buteurs contre leur camp.
Noir comme le ciel du Gym après le coup de massue du deuxième but ajaccien. Noir comme le regard de Rohr en voyant ses troupes malmenées à domicile.
Une sale soirée où le rouge de la honte a failli monter aux joues des Aiglons face à une courageuse et teigneuse formation corse.
Heureusement, Lilian a surgi pour mettre un peu de blanc, un peu de baume au coeur, si peu.
Légitime déception après une pâle prestation.
Il faudra se refaire la cerise pour qu'enfin le rouge soit mis et retrouver les vraies couleurs du Gym.

GRÉGORINI
Une première période plutôt calme où il n'a rien pu faire sur le but. Sérieux, il a dû gérer les flottements de sa défense en parlant énormément. N'a pas hésité à se jeter comme un mort de faim pour éviter aux Ajacciens de doubler la mise. Mais, trop scotché sur sa ligne, il aurait dû s'imposer plus souvent dans les airs, sortir d'avantage.

PAMAROT
Malchanceux sur l'égalisation ajaccienne, il a eu le mérite de ne pas se déconcentrer. Mais la défense niçoise, anormalement fébrile, a souffert de la rapidité des attaquants corses, en particulier de Bagayoko. Loin d'avoir atteint son niveau de croisière, l'arrière gauche a eu du mal à imposer sa présence physique.
Rohr a préféré le remplacer par TRAORÉ à la pause. Comme son coéquipier, ce diable de Bgayoko lui en a fait voir de toutes les couleurs. Une montée sur corner aurait pu faire mouche pour ce buteur patenté.

VARRAULT
Son sauvetage sur la ligne a fait pousser un ouf de soulagement aux supporters. Il s'est sacrifié une deuxième fois sur un tir aux 20 m. Il a donné du fil à retordre à son attaquant et a souvent été une solution sur son couloir droit lors des offensives du Gym. Au four et au moulin, il a permis à ses coéquipiers de rentrer aux vestiaires avec une marque de parité. Perpétuel coureur de fond, il a été le meilleur Niçois de la soirée, sans conteste. Remplacé par DIAKITÉ à la 75e, Cédric aura été une des rares satisfactions côté Aiglons. Diakité a tenté de poursuivre l'oeuvre de son coéquipier, mais avec moins de percussion et de réussite. A revoir.

COBOS
L'envie du capitaine niçois, qu'on a vu à la tête de la première attaque des « rouge et noir », s'est transformée en sauve-qui-peut en plusieurs occasions. Il a dû colmater les brèches et a aboyé pour remettre son équipe sur de bons rails. N'est pas à blâmer. A dû tomber de haut après la prestation de son équipe. Une réaction est attendue du capitaine nissart.

ABARDONADO
Plusieurs tacles rageurs, une activité de tous les instants, « Pancho » a fait correctement son boulot, sans fioritures. Il n'a pu apporter sa hargne par des montées, obligé qu'il était de surveiller comme le lait sur le feu ses adversaires directs.

ROY
De petites erreurs, des imprécisions, bref pas dans son assiette, l'« ancien » a été mis en difficulté dès le début de rencontre. Malheureux au Mans, le Niçois est toujours à la recherche d'un match référence. Ses tacles à retardement, ses passes mal assurées ont été trop nombreux lors des 45 premières minutes. Une réaction était attendue mais elle n'est pas venue. N'est jamais rentré dans ce match. Une rencontre à vite oublier pour rebondir.

BIGNE
Quelques ballons négociés au milieu, une volonté de créer du jeu, mais peu sollicité, il n'a pas eu son rayonnement habituel. La deuxième période allait lui donner l'occasion d'orienter un peu plus le jeu mais sans prendre le match à son compte. Un sentiment de frustration ressenti certainement par lui et ses coéquipiers.

PITAU
Son sens de l'ouverture toujours si précieux a été à l'origine de la seule vraie occasion niçoise. La tête haute, l'oeil sans cesse en alerte, une protection de balle d'école, mais au final peu de danger pour l'adversaire. La vivacité du milieu ajaccien et son abattage l'ont mis sous l'éteignoir la plupart du temps.

EVERSON
Un vrai poison, au milieu mais comme la majorité de ses coéquipiers, un ton en dessous de ses prestations au Ray. Son rayonnement a été limité, excepté sur un ou deux coups de pieds arrêtés. Il a beaucoup couru après le ballon sans réussite.

CHERRAD
Il a offert des solutions à ses coéquipiers par ses courses en profondeur. Peu utilisé, il n'a pas pu mettre le feu comme il aime si bien le faire. La faute à un milieu de terrain peu inspiré et à une défense aux aguets. Remplacé par MESLIN (62e) dont la rentrée aurait pu être gagnante, en vain. Intéressant dans ses courses, « Poussin » s'est démené comme un beau diable pour faire la différence. La volonté était présente, reste à trouver les chemins des filets.

LASLANDES
Du sang froid dans les veines, l'expérimenté attaquant n'a pas manqué de se faire justice à la 12e. Son rôle de pivot, épuisant à la longue, n'a pas apporté les occasions escomptées. N'a jamais baissé les bras. Et quand tout va mal, le malheureux n'a pu que constater les dégâts après que son pied ait envoyé le ballon dans ses propres filets !
Doublé pour lui, mais un but pour chaque camp.
Orgueilleux comme jamais, sa tête a transformé en or un corner de Pitau. Une réaction digne de ce buteur hors pair. Il a sauvé le Gym d'une défaite malvenue.
Un point, c'est tout.

Rudy KOSKAS.
© Nice-Matin