Presse :
Nice garde son fauteuil
Nice-Matin, le 15/09/2002 à 08h25
Les hommes de Rohr, avec un cœur énorme et une solidarité sans faille, ont empoché un point qui leur permet de garder la tête du championnat
A Guingamp, Guingamp et Nice 0 Ã 0
Terrain : bon. Temps : beau. Spectateurs : 11 016.
Arbitre : M. Ruffray.
Avertissements :
Guingamp : Le Roux (31), Carnot (59).
Nice : Pamarot (34), Everson (42), Pitau (84).
Guingamp : Le Crom - Montero, Kouassi, Fabbri, Guillaume - Le Roux, Carnot (Malouda 62), C. Michel (cap), Danic (Saci 79) - Bardon (Eloi 62), Drogba. Entraineur : Marchand.
Nice : Grégorini - Pamarot, Cobos (cap), Abardonado - Aulanier (Scotto di Porfirio 77), E. Roy, Pitau, Everson, Varrault - K. Diawara (Cherrad 90), Olufade (Bigné 83). Entraineur : Gernot Rohr.
Comme un clin d'Å“il...
Les Niçois avaient jeté leur dévolu sur un hôtel nommé « Le Chêne Vert ».
Et hier soir, ils auront joué le rôle du roseau de la fable. Ils ont plié, plié mais n'ont jamais rompu. Solides sur leur base, développant un jeu rempli de solidarité, une volonté et une abnégation jamais prises au dépourvu.
Gernot Rohr peut être heureux et fier de ses hommes : ses Aiglons poursuivent leur route en tête du championnat. Pourtant, comme le rappelle à l'envi le technicien, l'objectif n'est pas là : les quarante-deux points nécessaires au maintien restent dans le viseur. L'OGC Nice ne sera jamais la grenouille qui voulait se faire plus grosse qu'un bœuf...
L'ambiance
Incontestablement, un fort vent de sympathie souffle sur ces Niçois, surprenants leaders respectés dans la France du football. Des applaudissements nourris saluèrent leur entrée sur la pelouse et si, bien entendu, le public guingampais allait soutenir sans réserve les siens, jamais il ne vilipenda les Azuréens. Les hommes de Gernot Rohr ont là aussi remporté une victoire.
Les tactiques en place
Bertrand Marchand avait opté pour un 3-4-1-2 avec Bardon et Drogba en pointe, et Carnot à la manœuvre.
En face, l'entraineur niçois conservait son 3-5-2 habituel. Rohr espérait que ses joueurs, bien en place, puissent exploiter quelques bons ballons de contre grâce aux fusées Diawara et Olufadé. C'est d'ailleurs ce qui faillit survenir lorsqu'Aulanier, sur une relance de Pamarot, démarqua Diawara. Mais l'attaquant ne put trouver le cadre (10e).
Le milieu de terrain niçois contrôlait parfaitement en utilisant toute la largeur du Roudourou. Les « Rouge et Noir » - en blanc hier soir - solidaires, appliqués, rigoureux, prenaient le jeu à leur compte. Restait toutefois à trouver la faille dans cette défense hermétique guingampaise. Sur un corner d'Aulanier, une tête d'Olufadé obligeait Le Crom à se coucher (15e).
Après ce premier quart d'heure difficile pour eux, les Bretons sortaient la tête de l'eau. Timidement d'abord par Carnot. Ils étaient pourtant tout près d'ouvrir la marque sur une tête de Le Roux que Grégorini captait de superbe manière. Mais c'est Drogba qui allait se créer la plus belle occasion. Seul au point de penalty, l'Ivoirien reprenait. Grégorini, d'un superbe réflexe, repoussait sur sa ligne.
Les Niçois, en reculant, se mettaient en danger. Rohr se levait de son banc pour mieux asseoir sa formation. Ses joueurs discutaient pour retrouver la bonne voie. Kaba Diawara, lui, parvenait à trouver le chemin des buts de Le Crom, d'une tête à bout portant en pleine lucarne. Mais le portier guingampais était à la parade et permettait aux siens de rejoindre les vestiaires sur ce 0-0.
A la reprise, le jeu se stabilisait au milieu du terrain. Roy et Pitau, infatigables travailleurs, raturaient chaque ballon guingampais. Dans leur couloir, Varrault et Aulanier aiguillaient les contres. Les Niçois étaient repartis sur de bons rails. Bertrand Marchand tentait un coup de poker avec son joker Eloi (61e).
Dès son premier ballon, l'ex-Monégasque faillit ramasser la mise. Il mettait le feu dans la défense azuréenne et Cobos jouait les pompiers de service. Un centre de Danic trouvait la tête de Drogba mais l'attaquant mettait au-dessus. Eloi, encore lui, trouvait le petit filet de Gregorini (67e).
Les Niçois étaient en péril. Mais avec un cœur énorme et une solidarité à toute épreuve, ils faisaient front. Ensemble. D'un bloc. Les Aiglons défendaient bec et ongles.
Le Roudourou se levait comme un seul homme sur un ballon perdu par les Niçois au milieu. Drogba, seul face à Grégorini, mettait de peu à côté (76e).
Rohr musclait alors son milieu avec les entrées de Bigné et Scotto pour conserver le nul.
Un déluge d'attaques guingampaises s'abattait sur Noé Pamarot et les siens.
Mais les Niçois, le courage pour moteur, mouillaient encore plus le maillot pour briser les vagues et les espoirs bretons. José Cobos, capitaine émérite, et son équipage, avaient remis le bateau « rouge et noir » à flot...
Les hommes de Gernot Rohr, hier, avaient été les plus têtus...
Le Ray, samedi prochain, s'annonce encore bouillant pour la réception de Troyes.
Les supporters vont encore trépigner.
Encourager.
Exploser.
Et ces Niçois-là le méritent bien.
Dimanche 15 Septembre 2002
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