Travailleurs, les Niçois ont longtemps repoussé l'échéance, se montrant trop rarement dangereux.
Mais face à une équipe de l'envergure du RC Lens, ils ont fini par céder logiquement
LENS 1 - NICE 0
A Lens, stade Félix-Bollaert
Lens bat Nice 1 Ã 0 (0-0)
36136 spectateurs environ.
Arbitrage de M. Laurent Duhamel.
But pour Lens : D. Bakari (71e).
Avertissement à Lens : Moreira (26e), Faye (90e). Avertissement à Nice : Varrault (16e).
RC Lens : Itandje - Rool, Bak, Song (cap), Fanni (puis D. Bakari, 65e) - Sarr, Keita, Bouba Diop, Diane (puis Thomert, 46e) - Utaka (puis Jabi, 84e), Moreira. Entraîneur : Joël Müller.
OGC Nice : Grégorini - Varrault, Abardonado, Cobos (cap, puis
Cherrad, 77e) Pamarot - Dié (puis Bigné, 50e), Roy - Everson, Pitau, Traoré - Laslandes.
Entraîneur : Gernot Rohr.
L'OGC Nice était la seule équipe encore invaincue de ce championnat, hier soir au coup d'envoi.
Elle ne l'est plus !
Dans le même temps, le Racing-Club de Lens a aligné son cinquième succès consécutif, le troisième d'affilée en Ligue 1.
Précisons à leur décharge qu'il existe bien une à deux tailles d'écart entre ces Aiglons au budget modeste (16 M d'euros) et des Sang et Or aux prétentions européennes (36,5 M d'euros).
Les meilleures intentions du monde résistent parfois difficilement à la vérité du football, quand elle a pour serviteurs la puissance alliée au talent.
Nice a défendu. Nice a tenu. Longtemps le Gym a travaillé. Repoussé. Beaucoup reculé.
Trop sans doute.
Et puisqu'il fallait quelqu'un pour mettre un terme à cette invincibilité, c'est Dagui Bakari qui s'est chargé d'exécuter la sentence.
Il y a du pain sur la planche. Heureusement, nous n'en sommes qu'au début de la route.
Pour ce qui est du match, autant vous dire qu'il débutait sur un rythme peu enlevé, la plupart des Len
sois ayant encore les 90 minutes contre Koutaïssi en UEFA dans les mollets.
Logiquement, l'OGCN laissait venir. Les dix premières minutes étaient vierges d'occasion et il fallait attendre un centre de Rool à destination de Moreira (11e) pour voir Grégorini mis à contribution.
Long à se mettre en route, le diesel sang et or semblait enfin monter doucement dans les tours. Deux tentatives de Moreira, lancé à la limite du hors-jeu, réveillaient quelque peu un Bollaert encore assoupi... Fanni s'offrait une incursion dans la surface azuréenne (18e) mais l'arrière-garde niçoise veillait au grain, passant une entame de période plutôt confortable.
Confortable aussi était la soirée d'Itandje, le gardien artésien touchant son premier ballon à la 23e!
Incapables de ressortir la balle au-delà du milieu de terrain, de trouver des espaces ou même d'alerter Laslandes en profondeur (serré de près qu'il était par Faye et Song), les Aiglons paraissaient condamnés à défendre. Ou peut-être s'en contentaient-ils tout simplement...
Techniquement et physiquement supérieurs, Moreira et ses camarades monopolisaient le ballon, créant l'essentiel du jeu mais sans jamais enflammer cette partie. Un centre en retrait de Fanni pour Keita aurait pu faire mouche à la 29e, mais le Lensois enlevait trop sa frappe.
Côté niçois, le seul semblant d'occasion était à mettre au crédit d'Everson, sur un redoublement de passe avec Varrault. Le Brésilien récupérait le ballon sur le côté gauche de la surface artésienne, centrait au second poteau à destination de la tête du grand Sammy Traoré, mais Itandje s'interposait (39e).
Un ultime corner de Moreira directement dans les bras de Grégorini (44e) sanctionnait cette première mi-temps d'une mollesse insigne et d'une réelle pauvreté.
La main baladeuse de Lilian...
La suite devait être beaucoup plus échevelée, le Racing voulant à tout prix emporter la décision. Un coup-franc de Keita (53e) atterrissait sur la tête d'Utaka. Grégorini tardait à sortir, Diop s'y reprenait une seconde fois mais sans succès.
Les incursions des Sang et Or se faisaient plus pressantes dans la surface en ce début de seconde mi-temps. Lens avait haussé son niveau de jeu et sa vitesse d'exécution. Muller, désireux de faire la décision, sortait un défenseur (Fanni) pour un attaquant : Dagui Bakari.
Le choix allait s'avérer payant !
Une première alerte était signée Utaka, sa frappe repoussée revenant devant l'axe du but dans les pieds de Moreira, mais le Lensois enlevait trop son tir (70e). Ce n'était que partie remise.
Dans la minute suivante, sur une nouvelle attaque nordiste consécutive à une touche côté gauche, Bakari récupérait le ballon dans la surface. Il se jouait sans peine du malheureux Eric Roy (venu suppléer l'absence de Traoré), se désaxait et d'une frappe à ras de terre, trouvait l'angle opposé du but de Grégorini. (1-0, 71e).
L'invincibilité niçoise venait subitement de prendre du plomb dans l'aile...
Obligés de se découvrir, les Aiglons partaient (enfin) à l'assaut du but adverse. En ordre quelque peu désordonné comme souvent en pareille circonstance. Cherrad faisait son entrée à la 77e pour apporter davantage de solutions offensives. Et la chance allait se présenter rapidement.
Suite à une touche, Pamarot récupérait le ballon côté droit et relayait aussitôt pour Laslandes, à l'entrée de la surface. Le Niçois amortissait de la poitrine mais la balle rebondissait légèrement sur son avant-bras, juste avant qu'il n'adresse un tir puissant au ras du sol qui trompait Itandje (78e). M. Duhamel refusait (logiquement) le but. Le Gym venait de rater définitivement le coche.
Un contre magnifiquement emmené par Moreira, Thomert et conclu par Bakari échouait à côté du but azuréen (85e). Sur un joli ciseau-retourné de Cherrad (91e) Pancho Abardonado était trop court.
Pour Nice, il était trop tard.
Depuis longtemps déjà ...
ON A AIME...
- Larsenal offensif lensois Constitué de Diop, Keita, Utaka Moreira ou par la suite Thomert et Bakari, il y a là de quoi varier inlassablement les combinaisons et amener sans cesse le danger !
ON A NOTE...
- Que Varrault et Pamarot n'ont pas interverti longtemps leurs rôles comme ce fut le cas au coup d'envoi. Après cinq minutes à peine, Noé avait retrouvé son poste à droite, tandis que Cédric revenait à gauche de la défense. Côté tactique, Rohr avait privilégié l'option défensive, Traoré étant préféré à Bigné côté droit. De même, Serge Dié évoluait à hauteur de Roy côté gauche en première période.
- La sortie de Dié à la 50e, l'Ivoirien quittant ses camarades sur blessure à la cuisse (il portait un strapping). Réminiscence de sa blessure aux adducteurs ou coup reçu dans le jeu ?
ON A REGRETTE...
- Ce ballon rebondissant sur le bras de Laslandes. L'égalisation aurait récompensé le travail de l'équipe et les kilomètres abattus par l'ancien bordelais, tout au long d'un match où il a quand même dû se sentir bien seul.
Christophe DEPIOT
© Nice-Matin