Presse :
Incidents de Lens - Nice : les supporters blanchis
Nice-Matin, le 17/09/2003 à 19h47
Ils comparaissaient vendredi pour des « violences volontaires » commises le 8 mars dernier aux abords du stade Bollaert. Les cinq supporters niçois interpellés peu avant le coup d'envoi du match Lens -Nice, la saison dernière, ont finalement été « relaxés de toutes poursuites » par le tribunal correctionnel de Béthune.
Présentés au moment des faits comme de dangereux hooligans « armés de barres de fer » par les services de police, ils ont donc été blanchis. Et pour cause ! « Aucune charge ne pesait réellement contre eux », Souligne leur conseil Me Hervé Cheveau.
« Le procureur de la République, lui-même, à refusé de requérir à leur encontre, stigmatisant l'absence d'éléments sérieux dans le rapport de police présenté au tribunal. »
« Ce soir-là , poursuit l'avocat, tes CRS ont fait une rafle et mes clients ont été pris à la volée. Leur seul tort était d'être présents sur les lieux d'une intervention policière. »
Désignés, sinon coupables, du moins responsables des incidents qui ont émaillé l'avant match contre Lens, les supporters niçois en étaient en fait les victimes.
Préjudice moral et financier
Alors qu'ils se trouvaient dans un bar, le « Bollaert », et discutaient avec leurs homologues lensois — « s'échangeant même leurs écharpes », ajoute Me Cheveau .Les ultras niçois avaient vu trois de leurs camarades se faire attaquer devant la vitrine du café. Les auteurs de cette agression étaient des ultras aux couleurs sang et or, des « red tigers ». S'en était suivie une course-poursuite jusqu'à ce que les Niçois se heurtent à un cordon de stadiers. Des projectiles avaient volé au-dessus des agents de sécurité. Les CRS avaient chargé et les Aiglons avaient été arrêtés...
« Pas les auteurs lensois de l'agression ! », fait remarquer Jean-Marie Gasparini. « Le problème, explique le président du club des Supporters, c'est qu'on a collé aux Niçois une étiquette négative, exagérée, et que nous en payons à chaque fois le prix fort. Cette relaxe est la preuve flagrante que l'image de voyous que l'on veut nous donner est fausse. »
C'est donc à tort que les cinq supporters niçois ont passé. 48 heures en garde à vue au mois de mars dernier. « En sortant du commissariat, ils n'avaient aucun moyen financier de rentrer à Nice. Ce sont les supporters de la BSN de Nice et de Paris qui les ont aidés, tient à souligner Jean-Marie Gasparini. Pour se défendre, ils ont dû prendre un avocat et donc débourser encore de l'argent. Sans parler du préjudice psychologique qu'ils ont subi. Car une telle mise en cause peut faire des dégâts terribles sur leur entourage professionnel, leur famille ou leurs amis. »
« Jusqu'au jour du jugement ils ont vécu sous pression, résume le président du club des supporters. Dés lors, même s'ils sont aujourd'hui soulagés et blanchis cela n'en demeure pas moins une injustice. »
E.G.
© Nice-Matin
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