L'OGCN prêt à s'exiler au stade Charles-Ehrmann

Le projet du Ray va entraîner l'agrandissement du parc des sports. C'est actuellement la seule option crédible. Pendant les dix-huit mois de travaux à Nice-Nord il faudra un stade de 17 000 places pour accueillir les footballeurs...

Un grand projet peut en cacher un autre. La création d'un nouveau stade au Ray va, paradoxalement, doper le parc des sports Charles-Ehrmann, lui donner une seconde jeunesse.

On aurait pu croire qu'il contribuerait à son relatif effacement en concentrant tous les projecteurs sur la nouvelle arène du centre ville, et bien non ! C'est le contraire qui va se produire.

Et plus tôt qu'on ne le pense, parce qu'il y a urgence.

C'est en juin 2004, à la fin de la saison sportive, que devraient démarrer les travaux du Ray. Le nouveau stade sera livré 18 mois plus tard, en janvier 2006.

Une longue période durant laquelle l'équipe professionnelle sera privée de son terrain de jeu favori. II sera alors impératif de pouvoir disposer d'une surface remplaçante qui réponde aux normes édictées par les dirigeants nationaux du foot.

Où trouver 5 400 places ?

Les regards se tournent naturellement vers Charles-Ehrmann. Mais ce dernier ne répond pas vraiment aux critères affichés par la Ligue. Celle-ci exige notamment 17 000 places assises, le stade n'en comporte que 11 500.

Comment transformer un site dévolu à l'athlétisme en une structure dédiée au foot pro ?

Où trouver les 5 400 places manquantes ? Quelles sont les différentes options d'agrandissement ? Quel sera le prix à payer pour cette métamorphose ?

Les questions se bousculent. II faudra y répondre, et assez rapidement, pour entreprendre des travaux qui s'annoncent assez lourds, pour être prêt le jour J, le jour où les joueurs niçois ne pourront plus taper le ballon dans leur stade fétiche envahi par les engins de chantier. En juin 2004. Demain.

Chiffrage en cours

Les services de la Ville ont été chargés d'une étude qui passera en revue toutes les hypothèses, toutes les possibilités d'extension. La tribune d'honneur actuelle pourra-t-elle être agrandie, flanquée de deux nouvelles ailes, ou faudra-t-il tout raser et reconstruire ?

Dans le même temps, un bureau indépendant va creuser une autre question essentielle : l'enveloppe financière nécessaire.

Ce dernier aspect risque de ne pas être indolore pour les finances communales, surtout si on l'additionne au coût considérable du nouveau stade du Ray avec tous ses aménagements (la bagatelle de 93 millions d'euros, soit environ 600 millions de francs).

Une fois toutes les pièces du dossier en main, les élus devront trancher, notamment en ce qui concerne le caractère provisoire ou permanent du réaménagement du parc de l'Ouest.
La réponse ne semble guère faire de doute pour l'adjoint délégué aux sports, Bernard Orengo : « Etant donné l'importance prévisible de cet investissement, ce sera du définitif, selon toute vraisemblance.

« A terme, la capitale de la Côte d'Azur disposera donc de deux grands stades, l'un de 32 000 places et l'autre de 17 000 places. Deux enceintes d'envergure desservies par l'autoroute. Ce sera un formidable atout pour le sport à Nice et dans le département.
« Le parc de l'Ouest, dans sa nouvelle configuration, servira au foot mais aussi à toutes les autres activités et en particulier à l'athlétisme ».

Les athlètes devraient en effet récupérer un outil dernier cri. Ils seront les grands gagnants avec un stade à la capacité d'accueil largement accrue, des vestiaires flambant neufs.

Maurice Cohen : « L'important, jouer à Nice »

« Lidéal serait de pouvoir continuer à jouer à Nice, pendant les travaux », souligne le président du club de foot, Maurice Cohen.

Ce dernier ne cache pas que la solution « Charles-Ehrmann » a sa faveur. Une opinion qui semble également prévaloir dans les sphères municipales.

Mais le débat n'en est pas moins ouvert et, étant donné l'importance de l'enjeu sportif et financier, toutes les éventualités, autre que celle-là, seront sans nul doute étudiées.

Jouer à Monaco ou à Cannes ?

D'autres enceintes sportives pourraient faire l'affaire. Pourquoi ne pas jouer sur le terrain de Monaco par exemple ?

L'hypothèse est rapidement balayée par Maurice Cohen : « La pelouse ne pourrait pas tenir le coup avec un ou deux matchs par semaine ! »

Reste alors le stade de Cannes.

« Pourquoi pas ? Tout peut être envisagé. Mais si j'ai le choix, et si c'est techniquement réalisable, je préfère Charles-Ehrmann. »

Philippe FIAMMETTI
Dimanche 15 Septembre 2002
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