Un leader tout-terrain...

Toujours invaincus en déplacement, les Niçois continuent leurs parcours en affichant solidarité et sang-froid.

Le promu azuréen sait donc aussi se transformer en oursin. Il l'a prouvé‚ en opposant à Guingamp, un rival aux dents longues, un dispositif qui lui a permis de préserver son invincibilité loin de ses bases. Au Roudourou, quelques jours après avoir cueilli Marseille (2-0) au stade du Ray, les Niçois n'ont pas marqué pour la première fois de la saison mais ils ont dévoilé une intéressante aptitude à plier sans rompre. "Nous avons tous refusé de lâcher. Un groupe de compétiteurs à forte personnalité se dégage, raconte José Cobos, un capitaine particulièrement heureux et fier. Ce déplacement n'était pourtant pas facile à assumer après la victoire sur l'OM, que nous n'avons même pas eu le temps de savourer. Il n'empêche, nous avons su gérer sans aucune panique les phases dominatrices des Bretons. C'est une belle victoire sur nous-mêmes. "Le libero niçois ne regrette pas son "imprudente" promesse d'inviter, dans son restaurant sur la Croisette à Cannes, toute la troupe des Aiglons si celle-ci amassait quatre points lors des deux rendez-vous de la semaine.

Un 3-5-2 évolutif.
Ce Nice, apparemment bien charpenté et équilibré dans son expression, a commencé son recrutement lorsque les autres peaufinaient leurs derniers réglages. "Nos deux uniques matchs amicaux et la réception du Havre ont, en fait, servi de laboratoire, explique Gernot Rohr. On s'est alors rendus compte en situation que le 3-5-2 évolutif nous convenait mieux que le 4-4-2 de l'accession.
L'intelligence et la polyvalence des joueurs ont fait le reste. Samedi, malgré la fatigue, on est resté lucides dans une organisation qui s'est ajustée à l'entrée de tous les attaquants adverses. Cette rencontre nous a encore soudés davantage ". Au nom de cette réactivité, Eric Roy a reculé d'un cran pour s'occuper de Cédric Bardon dans une défense à quatre. José Cobos s'est cassé la voix à relayer les réajustements tactiques et toute l'équipe est redescendue dans le sud avec des jambes dde laine.

Une faculté d'adaptation surnaturelle.
On l'oublierait presque au regard du parcours du leader mais bon nombre d'Aiglons découvrent la Ligue 1.
" Ce groupe m'épate par sa réceptivité et sa motivation. Les résultats favorisent la progression, c'est vrai. Notre bon début de saison résulte de la qualité, du travail et de la motivation ", précise Cobos, qui insiste aussi sur les vertus du dialogue et d'une préparation pratiquement à la carte. Si Rohr n'a disposé que d'une petite huitaine de jours et d'un portefeuille raplapla pour faire son marché, il a tapé dans le mille sur les bancs des remplaçants des autres clubs. De Diawara, qui ne rechigne pas à l'ouvrage malgré une entorse acromio-claviculaire le pénalisant depuis trois semaines et qui a été à deux cheveux d'inscrire, samedi, son sixième but de la saison, à Grégorini, auteur d'arrêts précieux à Guingamp, en passant par Bigné, Olufade, Abardonado, Everson et consorts : tous se sont fondus dans le moule.

Un groupe homogéne et solidaire.
" Solidarité " n'est pas un simple mot pour ces Niçois qui ont payé pour maintenir à flot la galère au printemps.
" Pour un nouveau, la moindre des choses est de se mettre au diapason de ce collectif exemplaire ", avait décrété‚ "Pancho" Abardonado à son arrivée.
Spontanément, les vainqueurs de Montpellier (2-1) lors de la 3eme journée avaient demandé à partager avec tous les autres pros la prime exceptionnelle accordée pour le maillot jaune. De même, il sont obtenu sans peine que le "dix-septième" homme bénéficie du bonus de rendement.

Solidaires, les Niçois, sans avoir des réserves extraordinaires, présentent également un groupe de joueurs homogène. "La blessure de Poussin (Meslin, qui réintégrera l'équipe samedi prochain devant Troyes) a été un gros coup dur que nous avons su surmonter ", note l'entraineur, qui réflêchit déjà au futur déplacement à Sochaux sans Bigné, Cobos et Pamarot, tous suspendus.

"Pour le moment, tout fonctionne à merveille et nous sommes à la hauteur. Mais il nous manque encore 28 points pour le maintien ", conclut sagement Rohr.

Janine Gianaria
L'équipe