Rohr : "le pari me tente"

Le coach Niçois ménage le suspens (ou l'intox !), mais il annonce vouloir lancer Cherrad et Laslandes devant, une première à l'extérieur.
Ce serait la preuve que Nice va chercher à marquer...

Nice joue mieux, Nice reste sur deux victoires à la maison ; est-ce à dire que le Gym va se parer d'audace, ce soir au Vélodrome ?

« Ne jouons pas les prétentieux. On ne va pas claironner que l'on vient à Marseille pour faire du beau jeu. Il suffit de prendre une fois un gros carton, et toutes les petites certitudes s'envolent », dit Gernot Rohr. Et pourtant : hier après-midi, depuis la retraite des Aiglons à Aix, le coach se disait « très tenté » par l'option offensive majeure. A savoir, abattre d'entrée ses deux grosses cartes offensives, Malek Cherrad et Lilian Laslandes, le second en soutien du premier, plus proche du milieu.

« Ce sont les meilleurs qui doivent jouer. Et non pas le système qui doit décider des joueurs. Or, Laslandes et Cherrad, en ce moment, méritent d'être titulaires ».

Cherrad reste sur trois buts en deux matches ; Laslandes (blessé contre Lille) a été le meilleur niçois du début de saison...

« On peut marquer »
N'empêche : Nice avec deux attaquants, à l'extérieur, ce serait la première fois cette saison. Dans le contexte marseillais, une forme de pari. « On a les moyens de marquer un but à Marseille », lance le coach. Si Gernot Rohr hésitait encore, c'est en raison de l'adversaire, et aussi, peut-être, à cause des absences d'Abardonado et Roy. Olivier Ecnouafni (très bon contre Lille) a beaucoup d'expérience et Sammy Traoré apprécie de jouer dans l'axe. Mais les automatismes défensifs ne seront pas tout à fait les mêmes. L'option « milieu renforcé », avec Dié titulaire et Cherrad sur le banc (ou Laslandes) peut donc encore sortir du chapeau...

D'une manière ou d'une autre, comme dit Rohr, « renier nos principes conduirait directement à notre perte ». Traduisez: « Si on ne défend pas bien, on a toutes les chances d'exploser ». Il y a des noms, en face, qui peuvent vous donner la migraine. « Marlet, Sytchev, Mido, Drogba, Fernandào... A Marseille, le potentiel offensif est énorme. On me dit qu'ils restent sur deux échecs, je réponds que leur dernier match au Vélodrome, c'est 5-0 contre Le Mans », résume le coach.

« Pas un match comme un autre »
Gernot Rohr connaît aussi les statistiques : Nice n'a plus gagné au Vélodrome depuis... 1976 (1-0, but de Bjekovic). « On sait que Nice a rarement réussi à Marseille, mais on y va pour vendre chèrement notre peau. C'est un derby et un match excitant, qui se dessine aussi comme une étape émotionnelle dans notre aventure collective ».

« Non, Marseille, ce n'est jamais un match comme un autre », reconnaît Gernot. « La rivalité avec Nice ne me surprend pas. Lorsque j'étais joueur, à Bordeaux, il était interdit de perdre contre l'OM. Les rendez-vous étaient plutôt musclés. Et Marseille n'a jamais gagné à Lescure...».

"Il y a cette ambiance du Vélodrome, forcément motivante », conclut le coach.
« Depuis le banc, il faut siffler, faire des grands gestes. Si j'arrive à passer quelques consignes, ça sera bon signe, ça voudra dire que le Vélodrome ne bout pas trop. Pour aider nos 1.500 supporters à se faire entendre, il faudra que l'on soit bon. Mais il faut s'attendre à souffrir...»

François PATURLE
9 Nice-Matin