Poussin reprend son vol

Double buteur samedi contre Bastia, Christophe « Poussin » Meslin retrouve peu à peu ses sensations. Après une saison gâchée par les blessures, l’attaquant du Gym entend bien rattraper le temps perdu. Ce n’est pas l’OGC Nice qui s’en plaindra.

Plus d’un an qu’il attendait ça. Treize mois après son dernier (et aussi premier) but en Ligue 1 contre Troyes, « Poussin » Meslin a retrouvé le chemin des filets. Enfin, serait-on tenté de dire, s’agissant d’un joueur peu épargné par la malchance. Samedi, contre Bastia, l’attaquant niçois a connu sa première titularisation de la saison en championnat, avec la réussite que l’on sait. Deux buts synonymes de victoire pour le Gym. « C’est un grand soulagement, lâche le héros de la fête. Ça fait vraiment plaisir d’avoir réussi ce match là, d’avoir retrouvé cette ferveur avec les supporters. Il fallait saisir l’opportunité et je crois l’avoir fait. »

Nice-Bastia. Un match tout particulier pour ce Normand de 26 ans. C’est en effet dans le derby qu’il s’était gravement blessé au genou à l’automne 2002 (rupture des ligaments). Six mois plus tard, c’est contre ces mêmes Bastiais que Poussin avait repris la compétition dans l’anonymat d’une rencontre de CFA (deux buts et une passe décisive). Samedi, toujours contre le Sporting, Meslin a de nouveau marqué, comme pour mieux conjurer un sort qu’il voudrait voir enfin tourner. « C’est vrai que Bastia me poursuit, rigole-t-il. Mais c’est toutes les équipes corses en fait puisque j’ai aussi marqué en Coupe de la Ligue à Ajaccio. » Pourtant, le retour s’est fait quelque peu attendre. Ecarté le mois dernier, Meslin en a été quitte pour un bref retour en CFA : « Je l’ai assez mal vécu, j’étais dans une période de doute. Et puis, il y a eu la malchance contre Rennes (un tir sur la barre à l’ultime seconde). » Certains diront que c’était reculer pour mieux sauter. Pour mieux voler.

« Jouer au Parc des Princes serait extraordinaire »

Cette résurrection, c’est aussi pour Poussin l’occasion d’enfin respirer l’air fortifiant des chaudes soirées de Ligue 1. « Je n’ai jamais trop eu l’occasion de pouvoir profiter de la montée que j’ai faite avec Nice (16 buts en 32 matchs). Je n’avais pas eu la récompense », raconte celui qui, bien malgré lui, avait dû se résoudre à suivre la fabuleuse épopée des Aiglons l’an dernier depuis le centre de rééducation de Saint-Raphaël. Alors forcément, l’idée d’aller affronter le PSG dans dix jours au Parc des Princes lui donne des fourmis dans les jambes. « J’ai envie de jouer ces rencontres. A cause de ma blessure, je n’ai jamais connu ça. Ce PSG-Nice constituerait vraiment le premier grand match de ma carrière. » Et de poursuivre : « Pour moi, c’est presque un rêve de gosse. Quand on est petit, on aspire toujours à jouer dans les grands stades. Le Parc en fait partie donc si je pouvais jouer, ce serait vraiment extraordinaire. »

Plus qu’une récompense, sa présence au Parc des Princes tiendrait presque de l’évidence au regard de sa dernière performance. Poussin tempère : « On ne sait jamais. Il ne faut pas se reposer sur ses acquis. La concurrence exige une remise en cause perpétuelle. Et ce n’est pas parce que j’ai fait une bonne rentrée samedi qu’il faut croire que je vais être titulaire chaque fois. » En tous les cas, ce n’est pas Gernot Rohr qui se plaindra de voir son secteur offensif gagner en consistance. Cherrad, Ba et Meslin sont autant de bonnes solutions pour épauler Laslandes en attaque. Débarrassé de ses ennuis « mécaniques », Poussin a doucement repris son envol pour tenter de rejoindre la volée d’Aiglons partie sans lui découvrir les cimes du championnat de Ligue 1. Samedi contre Bastia, il a enclenché la vitesse supérieure. Et à ce rythme là, il aura tôt fait de rattraper tout ce beau monde…

François MARCHAL
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