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Cobos : « Assurer le maintien »
L'équipe, le 20/09/2002 à 18h34
Leader surprise avec Nice, José Cobos, 34 ans, vit une fin de carrière idyllique. Après deux saisons perturbées, l'ancien latéral de Strasbourg et du PSG, est aujourd'hui capitaine d'une équipe qui rêve éveillée. Cobos savoure mais sait que le plus dur attend son équipe.
- José Cobos, la saison dernière vous avez relativement peu joué en L2, pour cause de blessure, et, là , on vous retrouve en capitaine rayonnant de l'OGC Nice.
J'étais déjà capitaine la saison dernière, cela n'a donc pas changé. Pour le reste, il est exact que tout est simple pour moi aujourd'hui car je suis capitaine d'une équipe qui en veut et qui correspond à mon état d'esprit. Cette formation est facile à diriger. On se parle beaucoup sur le terrain, on s'encourage. Je m'y sens bien. Et les résultats font que l'équipe prend confiance. On progresse tous à chaque entraînement et moi avec. A 34 ans, j'ai vraiment l'impression de m'améliorer.
- Comment expliquer qu'une équipe construite dans la précipitation fonctionne aussi bien ?
Nous étions dans une situation très difficile entre le National, la L2 et la L1. Et puis on s'est retrouvé en L1. L'équipe s'est immédiatement mise au travail, en se retroussant les manches. On savait que devant nous, il n'y allait avoir que du bonheur. Tout le monde s'est mis au diapason de l'entraîneur. On a vraiment travaillé en équipe. Notre travail mental a fait aussi que physiquement, on ne connaît aujourd'hui pas trop de problèmes physiques sur le terrain (NDLR : la préparation de l'équipe a été tronquée en raison de l'incertitude entourant l'avenir du club). Il y a une telle cohésion, une telle compréhension et un acharnement au travail qui font que les résultats qu'on a ne sont pas volés au contraire, cela me semble tout à fait mérité.
- Le fait de prendre des recrues qui ont peu joué dans leurs clubs précédents, a contribué à forger cet état d'esprit ?
Oui, elles nous donnent de l'enthousiasme. C'est ce qu'il faut, pas d'esprit revanchard. Dans une carrière, on a tous des hauts et des bas. Il faut se mettre au travail et savoir qu'à partir du moment où on travaille sérieusement, on est récompensé. Les joueurs qui sont prêtés cette année possèdent des qualités et se sont bien greffés à l'esprit du groupe. En tout cas, ils ne donnent pas l'impression d'être revanchards.
- Avec le public, il existe une osmose. Le stade du Ray avait vraiment envie de connaître à nouveau la L1 ?
Oui, l'engouement est fort. Malheureusement, il n'y a que 15 000 personnes qui peuvent venir nous voir. Mais derrière, c'est tout une ville. Des gens qui ont été derrière nous pendant cinq ans de "galère" en L2 puis qui ont souffert avec nous pendant les deux mois d'incertitude.
- Il existe une solidarité énorme dans l'équipe. Comment s'exprime-t-elle dans votre système de jeu ?
Le travail fait à l'entraînement doit nous permettre de retrouver une certaine souplesse sur le terrain. C'est-à -dire de se retrouver rapidement en 3-5-2 ou en 4-4-2. L'idée est d'avoir un milieu de terrain fourni pour se retrouver rapidement en position d'attaquer avec plusieurs joueurs ou, le cas échéant, de se replier au plus vite. Le système fonctionne assez bien pour le moment. Cela prouve que le groupe est en pleine progression, qu'on sait très vite se mettre dans une situation adaptée pour gêner notre adversaire.
- Dans cette équipe, vous jouez un rôle de cadre. On vous voit diriger la manoeuvre, parler à vos coéquipiers...
Pour moi, c'est tout à fait naturel même si l'entraîneur nous le demande. Depuis tout jeune je parle beaucoup sur le terrain. Aujourd'hui, il s'agit d'une autre responsabilité. En tant que capitaine et ancien, je dois communiquer, encourager, replacer. Des joueurs comme Eric Roy, Bruno Valencony et Dominique Aulanier remplissent également ce rôle. Moi, j'essaye de convaincre les autres joueurs de prendre la parole. Il n'y a pas que les cadres qui doivent le faire. Un joueur de dix ou douze ans de moins que moi doit aussi pouvoir me replacer. Pour l'instant ça fonctionne, c'est notre force.
- Après la défaite face au Havre lors de la première journée, on a, malgré tout, senti de la sérénité au sein du club ?
Oui, car il ne faut pas oublier qu'avant le Havre, trois ou quatre joueurs sont arrivés le mardi ou le mercredi pour être alignés le samedi. On savait que la défaite n'avait rien de grave. Nous étions tristes car on avait envie de faire un résultat devant notre public. Mais l'état d'esprit était là . Il fallait continuer à bosser et procéder à quelques replacements sur le terrain. Cette défaite nous a montré qu'en L1 la moindre erreur se concrétise par un but. Cela nous a permis d'être plus méfiants et concentrés.
- Quelles sont les ambitions de Nice cette saion ? Le maintien ou un peu mieux ?
Je suis désolé pour vous. Vous posez la question à un ancien. Pour moi, ce n'est pas le discours Guy Roux mais la vérité. Lors des saisons précédentes, combien d'équipes se sont retrouvées premières après cinq-six journées et ont ensuite eu du mal à se maintenir ? Donc, nous allons essayer d'obtenir le maintien le plus rapidement possible. Mais surtout penser match par match. On pense simplement à la rencontre face à Troyes, en respectant nos adversaires, comme on l'a fait face à Marseille ou face au PSG. Quand on aura les 42 points nécessaires au maintien, alors notre objectif changera mais pas avant.
- Pour vous qui avez une grosse expérience, cette place de leader est un cadeau ? Vous prenez un maximum de plaisir ?
C'est exactement ça. Je prends tout ce bonheur. Je n'aime pas parler comme ça, mais je pense qu'il s'agit d'une récompense pour l'ensemble de ma carrière. Je suis toujours resté pareil, j'ai toujours travaillé à l'entraînement en faisant le maximum pour mon club. Aujourd'hui, j'ai l'impression de recevoir une récompense. Dans ce groupe et dans ce club, je suis épanoui.
L'avis de Gernot Rohr, son entraîneur : "Le revenant. Après deux années douloureuses, voilà qu'il resurgit. Un peu oublié la saison passée, blessé celle d'avant, il mérite ce retour sur le devant de la scène. J'aime ce genre de personnage. C'est un mec qui vient d'Alsace et c'est peut-être pour cela que nous nous entendons si bien. Sans beaucoup de mots, nous nous comprenons parfaitement. C'est mon bras droit sur le terrain."
Baptiste Blanchet
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