Dans le football moderne, les rachats sont légion. Si quelques clubs sont devenus des mastodontes, Manchester City ou le PSG en tête, d'autres ont totalement coulé depuis l'arrivée de nouveaux propriétaires. Si les succès sont mis naturellement en avant, les échecs sont bien plus nombreux. Heureusement pour l'OGC Nice,
son rachat par Jim Ratcliffe, première fortune britannique fait partie de la catégorie des succès.
Dans un championnat dominé par le PSG, le club azuréen a su se reconstruire doucement, sans jamais chercher les gros coups marketing.
Avec une cellule de recrutement parmi les meilleures de l'Hexagone et une transformation en profondeur du club, les Aiglons sont passés du ventre mou de la Ligue 1 au haut du tableau. Analyse d'une réussite qui pourrait servir d'exemple en France et ailleurs.
Le recrutement, le nerf de la guerre
Dans un marché des transferts en inflation permanente, la majorité des clubs de Ligue 1 adopte une stratégie de "club formateur". Le principe est simple, recruter des jeunes pousses prometteuses pour les faire évoluer et les revendre à un bon prix, souvent à l'étranger.
Mais, avec une puissance financière soutenue par la société Ineos, Nice n'a pas adopté cette stratégie qui vide en permanence le potentiel sportif de l'équipe.
La cellule de recrutement du club s'est ainsi activée pour recruter non pas des stars au nom ronflant, mais bien des jeunes à fort potentiel. Pas pour les vendre, mais bien les former. Et dans le plan bien établi de l'homme d'affaires anglais, la seconde étape était claire. Une fois une profondeur décente de banc acquise avec de nombreux joueurs talentueux, il fallait un excellent formateur et entraîneur pour les guider.
Photo par StockSnap, CC0
Légende : Avec un recrutement malin et des infrastructures modernes, le club a fait les choses dans l’ordre, sans déclaration tape-à -l’oeil.
Galtier, un véritable coup de maître
L'arrivée de l'entraîneur natif de Marseille a pu surprendre de nombreux observateurs, lui qui était
aussi convoité par Lyon. Pourtant, si l'on compare les projets, celui de Nice est non seulement plus ambitieux, mais il est en plus sain et réfléchi sur plusieurs années. Le choix était donc logique. La force du projet niçois est loin d'être sous-estimée en France.
Pourtant, c'est bien le plus cohérent de l'hexagone et les spécialistes du football comme Christophe Galtier l'ont bien compris. Avec l'équipe la plus jeune du championnat et un entraîneur formateur qui s'inscrit dans la durée, le mariage était parfait. Aujourd'hui, la force de L'OGC Nice réside bien ici. Un socle de jeunes joueurs extrêmement solide et le meilleur entraîneur de France à leurs côtés.
Une véritable réussite qui s'observe sur les terrains, mais aussi en dehors.
Un saut dans le bain des grands clubs
De nos jours, tous les grands clubs se servent de la technologie pour améliorer leurs performances, tant sur le terrain qu'en-dehors. C'est ainsi que l'on a pu voir le FC Liverpool user d'une intelligence artificielle pour analyser en temps réel le déplacement de ses joueurs. Dans un registre plus amusant, mais qui annonce un réel intérêt des clubs pour cette concurrence mécanisée, on a pu voir des footballeurs professionnels
se mesurer à des machines, les poussant ainsi dans leurs retranchements.
Dans ce domaine, aussi, l'OGC Nice a fait des pas de géants en quelques années. S'ils ont été les pionniers sur l'application My Coach Football, ils ont aussi fait parler le milieu en lançant un robot capable de déambuler dans le stade piloté à distance par un supporter.
La stratégie est claire, faire rentrer le club dans l'ère numérique, que ce soit dans le domaine du sportif comme du marketing.
Un club sain bâti sur de bonnes bases
Profitant de l'amélioration des infrastructures du club antérieure à l'acquisition, Ratcliffe a vite flairé la bonne gestion du Président Rivière. Et dans la balance, il faut dire que le support de la ville de Nice y est pour beaucoup.
La cinquième ville de France profite donc maintenant d'un club à la hauteur de son statut national. C'est bien la coopération dans ce cas qui a profité à la ville comme au club.
Le meilleur exemple est bien entendu
le nouveau stade et les infrastructures qui l'accompagnent. Les récents centres d'entraînement et de formation par exemple, qui ont réellement fait passer le club à un autre niveau.
Photo par lecreusois, CC0
Légende : La cinquième ville de France possède maintenant un stade et un club digne de sa renommée internationale.
La régularité plus que les paillettes
L'OGC Nice a obtenu une place décevante la saison passée. C'est une chose assez naturelle pourtant dans la construction d'un projet viable. On ne peut le faire que par étape.
Aujourd'hui, le club entame une nouvelle ère. Compétitif sur le terrain, solide financièrement, et avec une marge de progression énorme, les Aiglons ne peuvent avoir qu'un avenir radieux.
Dans le jeu comme dans l'exportation de la marque, le club fait des pas de géants. Grâce à ce travail, il est aujourd'hui considéré comme l'un des fer-de-lance du championnat français. Une chose qui ne risque pas de changer, pour notre plus grand bonheur.