Presse :
Le sourire de Scotto
Nice-Matin, le 26/09/2002 à 08h49
Après bien des pépins, Thibault le polyvalent va signer son retour dans le onze rouge et noir. Certainement en libéro derrière Abardonado et Traoré
A l'aube du championnat, il a regardé le train rouge et noir partir vers l'aventure. Bloqué sur le quai des frustrations, il a tout de même levé son poignet droit meurtri pour saluer le départ des siens.
« Ce ne fut pas facile à vivre », grimace-t-il encore même si sa belle lucidité le contraint à relativiser. « Il y a plus grave qu'une fracture du bras... »
Pourtant, Thibault Scotto di Porfirio n'est pas près d'oublier sa douloureuse traversée du tunnel pendant que ses compagnons de route fonçaient vers le bonheur sous une lumière éclatante.
« J'ai loupé des bons, des beaux, des grands moments », regrette l'absent.
Les victoires, les frissons, il les aura vécus par procuration.
« Personnellement, je ne me sens pas vraiment dans la peau d'un leader de Ligue 1. Eux ont joué. Eux ont gagné. Moi, je suis rentré quinze minutes contre Guingamp. Je n'ai encore rien apporté », affirme-t-il dans un élan de sincérité.
Témoin privilégié, il a vu éclore une équipe. Puis, il s'est passionné pour sa belle histoire. Sans rater une miette d'émotion. « Un peu comme un supporter... », précise-t-il.
La faute à une maudite chute, à Furiani, lors d'une sortie amicale du Gym face à Bastia durant l'intersaison !
Poignet et ambitions en morceaux, Scotto est alors redevenu titulaire indiscutable de l'infirmerie...
« Je ne pouvais plus sortir sans entendre les gens me dirent : ''Ah, tu es encore blessé''. C'était fatiguant, usant, soulant... Là , il m'a fallu prendre du recul », explique celui qui n'apprécie guère passer pour le fragile de service.
Tout comme, il ne veut pas entendre parler de scoumoune, ou de chat noir...
La roue tourne. Comme le ballon.
La preuve, Thibault Scotto sera très certainement dans le onze de base, samedi soir, à Sochaux.
Une grande première pour ce Toulonnais de 24 printemps arrivé à l'OGCN en 93.
Certes, ce polyvalent (milieu, défenseur) se retrouva sur le banc lors d'un Metz-Nice de D1 en 97 mais il ne se leva point.
Après un petit quart d'heure à Guingamp où il n'eut pas vraiment le temps de savourer le parfum de l'élite (« Il fallait surtout aller au charbon »), le voilà prêt pour le grand bain.
Et il lui faudra se mouiller dans un rôle de libéro pas vraiment habituel.
Car si Gernot Rohr n'a pas encore tranché, il semble bien, au vu des dernières séances, que le décideur optera pour une défense axiale Scotto-Abardonado-Traoré devant Grégorini. Au milieu, Barul et Varrault prendraient alors les couloirs encadrant Roy, Everson et Aulanier. Enfin, devant Meslin et Diawara devraient être associés.
Le tout au conditionnel, bien sur.
« Thibault allie vitesse et technique. Il sait lire le jeu. Il analyse les situations. Un peu comme José (Cobos). Je lui fais confiance pour s'adapter. Vite et bien », pense tout haut un coach serein malgré l'obligation de redessiner les lignes d'une formation privée de quatre suspendus (Cobos, Pamarot, Pitau, Bigné).
Scotto, lui, attend le coup d'envoi avec plus d'enthousiasme et de détermination que d'angoisses et d'inquiétudes.
Le manque de repère ne le trouble pas. Il découvre. Il bosse. Il revit. Il se régale.
Son but : rester dans ce groupe qui se trace un destin ensoleillé.
« Si l'équipe s'incline, on insistera sur les absences. Si elle réussit une nouvelle ''perf'', Gernot Rohr aura l'embarras du choix pour le match suivant... Et moi, ça ne me déplairait pas qu'il se trouve devant ce genre de casse-tête... », se marre l'affamé de sensations. « J'attends ce match depuis tellement longtemps ! », conclut celui qui a rattrapé le train du bonheur.
Philippe CAMPS.
Jeudi 26 Septembre 2002
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