Après un bon résultat nul à Nantes, mais avant deux déplacements périlleux à Marseille puis à Metz, le Racing reçoit des Niçois toujours aussi difficiles à manoeuvrer.
« Les Niçois sont capables de paralyser une équipe », commence par dire Antoine Kombouaré. Ça, avec les joueurs de Gernot Rohr, on est loin de la "Baie des Anges" chantée par ce bon vieux Dick Rivers. Face aux bonnes gueules de Cobos, d'Abardonado ou de Pamarot, les promenades sont (presque) proscrites, la poésie interdite, les échappées solitaires mal vues et les balades strictement réglementées.
« Contrairement à ce que nous avons vécu à Nantes, c'est une équipe qui laisse très peu d'espaces. C'est une formation référence dans ce style de jeu, reprend Antoine Kombouaré, moue dubitative en soutien. Il va vite falloir trouver nos repères. »
Dépliant touristique
Tout à l'heure, les camarades de jeu de Christian Bassila vont avoir la vie difficile. « Ça va être très difficile, même », reprend le coach du Racing. En gros, ce dernier va devoir : commencer à l'heure son match (hum, hum !), élever son niveau de jeu comme le rythme de la partie, avoir un gros mental, ne pas se laisser intimider, mais ne pas répondre aux provocations, maîtriser ses nerfs donc, être patient, contourner la défense niçoise. Un vrai dépliant touristique, le... tourisme en moins. Rien que ça.
« C'est vrai que les Niçois ont parfois un comportement à la limite, à nous de ne pas tomber dans ce piège, explique Antoine Kombouaré. Le temps travaille toujours pour eux et ils sont capables de gagner une rencontre sur une seule occasion. C'est une équipe très réaliste. »
« Nous n'aurons pas vingt occasions »
Un peu tout l'inverse des Strasbourgeois, quoi. Certes, les Strasbourgeois ne vont pas rencontrer une montagne du championnat façon Lyon, Paris ou Monaco. Mais ils vont devoir démonter, contourner ou enfoncer un mur. Y créer une brèche, du moins. « Il faudra du mouvement, des permutations », prévoit Antoine Kombouaré. « On n'aura pas vingt occasions, on devra être très réaliste », prolonge un Mamadou Niang, muet en but depuis son retour de la CAN.
Et le mutisme, les Strasbourgeois vont devoir s'en passer ce soir. Et là , on ne parle pas de leur propension à discutailler ou à bavasser, mais bien de leur capacité à créer du mouvement. Histoire d'essayer d'enrhumer des Niçois pas fragiles du tout, mais "secouables" à la manière des Nantais il y a quelques semaines au stade de la Beaujoire.
Pas de complexes
Et ça, Antoine Kombouaré le sait mieux que quiconque. « Il faudra jouer vite, avec un niveau technique très élevé », précise l'entraîneur du Racing. Comme une rengaine nous reviennent en mémoire les dernières virées des Strasbourgeois. Ni emballantes techniquement, ni folichonnes esthétiquement dans leur intégralité. Et relativement faible en pure productivité.
Mais, ce soir, ce sont bien trois points qui devront tomber dans leur escarcelle pour « faire fructifier le point pris à Nantes », comme le répètent Christian Bassila et Vaclav Drobny.
Et si le mur niçois semble bien haut, il n'est pas aussi long que ça. Faire des complexes devant la muraille de Chine, on pourrait comprendre. Mais là ...
Jean-Christophe PASQUA
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