Nice regarde plus haut

Face à une équipe rennaise trahie par son gardien, le Gym a assuré définitivement son maintien.

Lazlo Bölöni, l'entraîneur rennais, n'a pas de chance en ce moment avec ses gardiens. Il y a quelque temps, il a perdu son titulaire Petr Cech sur blessure au coude. Hier soir à Nice, c'est son remplaçant Florent Chaigneau qui a perdu son équipe. En faisant deux énormes fautes de main, la première sur une tête a priori sans grand danger de Bigné, la seconde sur une frappe enroulée mais trop molle de Simone, Chaigneau a offert sur un plateau la victoire aux Niçois. « Poussin » Meslin et Lilian Laslandes, les deux buteurs azuréens, diront évidemment le contraire. À juste raison. Il fallait être là pour profiter des deux erreurs du jeune gardien de 20 ans, quatre matchs au compteur en Ligue 1. « Ce sont des buts de renard, affirmait Meslin. Avec Lilian on s'était promis d'être mettre un chacun. C'est fait. Nous voilà tous les deux avec un total de sept buts. La course poursuite continue. »

Pas sûr évidemment que sans ces coups de théâtre, le Stade Rennais aurait pu ramener un résultat positif de son déplacement mais au moins il y aurait eu match jusqu'au bout. Parce qu'au-delà des malheurs de Chaigneau, Bôlôni a plutôt apprécié la performance de son équipe.

« Dans tous les domaines on aurait pu évidemment mieux faire, avouait le Roumain, mais j'ai vu de bonnes choses. On a fait preuve d'un bel état d'esprit, on a posé beaucoup de problèmes aux Niçois et je crois qu'on est passés pas loin du match nul. »

Nouvelle formule de jeu pour Nice

Une analyse que ne réfute pas entièrement Gernot Rohr. Ni ses joueurs d'ailleurs. Ceux-ci ont expérimenté hier soir une nouvelle formule de jeu, plus ambitieuse, avec trois attaquants : Simone, Laslandes et Meslin. Et évidemment cela n'a pas toujours été comme sur des roulettes. Il y a eu vingt minutes difficiles au départ avant que le Gym ne trouve ses marques. Il y a eu surtout une seconde mi-temps par moments très pénible. « À 2-0, on a trop reculé et on a rapidement concédé un but, regrettait Rohr. Dans l'esprit des joueurs il y a eu le souvenir du dernier match à Strasbourg où, après avoir mené 2-0, on s'est fait rattraper. Du coup on s'est crispés. »

Et le troisième but, un missile de Everson dans la lucarne est intervenu trop tard. Mais les choses pourrait bien changer dans les semaines qui viennent. Vainqueur hier soir, l'OGC Nice remonte ce matin à la septième place du classement avec un total de 43 points. Le maintien est donc définitivement acquis et la tactique entraperçue va pouvoir être affinée.
Rohr : « On est tranquilles sur notre sort alors qu'il reste encore dix journées de championnat. C'est un luxe formidable et il va falloir en profiter. L'an passé, on avait mal terminé mais cette fois on a plus d'expérience. Un effectif plus riche aussi. »

De quoi envisager les choses avec le sourire. Et viser plus haut. Si la coupe UEFA sera difficile à atteindre vu la présence devant des grosses cylindrées, la coupe Intertoto déjà expérimentée en début de saison peut être un but intéressant. Rohr et les siens vont désormais s'y atteler.

Jean-Pierre RIVAIS
L'Equipe