Morgan Sanson, une erreur de diagnostic

Touché à l'entraînement mi-août, Morgan Sanson pensait avoir été victime d'une entorse à la cheville. Le milieu de Nice souffrait en réalité de deux fractures et n'est pas revenu depuis.

Quand Morgan Sanson reviendra-t-il à la compétition ? Avant la fin de l'année dans le meilleur des cas ? Pas avant 2025, l'hypothèse la plus probable ? Les « quelques semaines » évoquées lors de la blessure du milieu de terrain de l'OGC Nice, touché à une cheville à l'entraînement mi-août, se sont transformées en mois, et rien ne permet d'affirmer que le bout du tunnel est proche.

Avant le déplacement des Aiglons à Brest, le 2 novembre (1-0), l'entraîneur du Gym Franck Haise avait donné des nouvelles de son joueur et repoussé l'hypothèse d'un retour imminent : « Il va reprendre avec de la piscine et du footing. On espère des signaux positifs pour effectuer une reprise adaptée, faire une vraie réathlétisation et une vraie préparation. »

Blessé à l'entraînement après un tacle trop musclé

Sanson a repris la course la semaine dernière. Après une préparation estivale durant laquelle il avait pris part aux cinq premières rencontres de Nice, l'ancien Montpelliérain a été stoppé juste avant la reprise du Championnat : un jeune, promu dans l'équipe pro, l'a blessé sur un tacle beaucoup trop musclé. C'est à ce jeune que Haise faisait référence dans l'émission Gym Tonic de Nice-Matin, le 31 octobre, lorsqu'il avait évoqué « un geste qui n'aurait pas dû arriver ». Avant d'ajouter : « Mais je ne veux pas non plus dire aux jeunes de venir pour jouer les sparring-partners. »

Comme l'ancien joueur de l'Olympique de Marseille, Jérémie Boga a lui aussi été victime mi-septembre de l'excès d'engagement d'un jeune partenaire. L'attaquant niçois avait manqué deux matches après un coup reçu sur le tibia. Concernant Sanson, une erreur de diagnostic pourrait expliquer que le délai de guérison se soit avéré beaucoup plus long qu'espéré. Lors du premier examen, il lui a été dit qu'il souffrait d'une grosse entorse de la cheville, avec des ligaments endommagés.

« On n'a pas aggravé sa blessure et en aucun cas le joueur n'a été mis en danger »
Laurent Bessiere, directeur de la performance de Nice

À sa demande, avec l'aval du club, parce que la douleur était toujours vive, un deuxième avis médical a été demandé un mois plus tard : deux fractures ont été décelées. Le milieu de 30 ans a immédiatement été de nouveau immobilisé, et ne l'a pas très bien vécu. « Au bout de trois, quatre semaines, le diagnostic ne correspondait pas au diagnostic de base et le staff médical a eu l'humilité de remettre en cause son diagnostic initial, avance Laurent Bessiere, le directeur de la performance du club azuréen. Quand on ne met pas des mots exacts sur une blessure, ça peut être très frustrant mais on n'a pas aggravé sa blessure et en aucun cas le joueur n'a été mis en danger. » Depuis, Sanson suit un protocole au club mais aussi avec une structure extérieure.
« En collaboration », précise Bessière. Il est un cas isolé dans un club où le travail du staff médical est salué. Comme Gaëtan Laborde, Terem Moffi pourrait lui aussi revenir plus vite que prévu après sa rupture des ligaments croisés du genou gauche en juillet. Ce n'est pas le cas de Sanson, dont le retour sera dicté par ses sensations.
Son indisponibilité a, semble-t-il, déjà eu indirectement un impact sur Tanguy Ndombele et Hicham Boudaoui, rattrapés par les pépins eux aussi, faute d'avoir pu suffisamment souffler. Après avoir déboursé 4 M€ pour lever son option d'achat auprès d'Aston Villa, Nice espère que Sanson sera un atout pour la deuxième partie de saison. La priorité consiste donc à le remettre sur pied.