Court, mais indispensable succès. Un penalty transformé par Proment a permis à Metz de se jouer d'une accrocheuse équipe de Nice, mais le regain de forme saute aux yeux, caractérisé par cette passe de trois à Saint-Symphorien.
Ce matin, Metz possède un peu plus que le bout des orteils en Ligue 1. Mais pas beaucoup plus ! Sa victoire sur Nice le rapproche de son objectif, mais les résultats de ses concurrents directs transforment ce bénéfice précieux en gain indispensable. Perdant, Metz flirterait ce matin avec la ligne de flottaison. Vainqueur, il respire un peu mieux, en contenant son suivant immédiat à deux longueurs. Le bonheur de la délivrance est donc de courte durée : il faut déjà revoir les calculs qui pré-disent un maintien à trente-huit points. Il en manque encore trois. Mais il en faudra peut-être un ou deux de plus. « Peut-être », admet Jean Fernandez, dans un détachement qui témoigne, mieux que le reste, d'une sérénité nouvelle. Metz ne voit plus son avenir à travers le stress de sa situation. Il l'envisage à l'aune des promesses qu'il tient désormais sur le terrain. Hier, c'est peut-être un penalty qui lui a permis d'en-lever la mise, mais sa prestation s' est située dans la lignée encourageante des précédentes. Il faut tenir compte, en effet, de la nature de l'opposition fournie par des Niçois accrocheurs, venus pour défendre, par-fois même rudement, sans jamais attaquer vraiment.
Pas question, par exemple, de venir faire la fine bouche sur la qualité d'en-semble d'une rencontre peu spectaculaire. Nice n'est pas Le Mans. Et Metz ne s'y est pas si mal pris que ça, proposant de nouvelles séquences de jeu séduisantes, et même rafraîchissantes en ajoutant que les auteurs de ce net regain de forme s'appellent notamment Babacar Gueye, Sébastien Renouard ou Ludovic Obraniak, rien que des lapins de six semaines ! «Dans notre situation, rappelle Jean Fernandez, est tout ce qui compte est de prendre les trois points. Mais j'ajoute que nous n'avons pas été si mauvais que ça face à une équipe difficile à bouger, bien organisée, bien regroupée. Nous avons su nous montrer vigilants et solides défensivement. » Et l'entraîneur messin sait combien ces ingrédients-là comptent énormément dans la réussite d'une recette aussi compliquée que celle du maintien...
En décrochant son troisième succès de rang à Saint-Symphorien, une gageure encore inimaginable au sortir de l'hiver, Metz récolte donc les fruits de sa croissance, incontestable et encore vérifiée hier soir. En d'autres temps, les Lorrains auraient reculé face à une adversité aussi tenace. En d'autres temps, le piège niçois se serait probablement refermé sur les efforts d'une équipe qui a assurément gagné en confiance et en assurance. La pente est encore rude, mais la route est nettement plus dégagée, comme dirait l'autre. « On se sent plus fort », résume Jean Fernandez, tandis que Grégory Proment évoque « l'énorme envie de gagner » qui anime son vestiaire. Hier soir, le capitaine messin a inscrit son premier but de la saison, d'un contre-pied parfait. Parfait, comme le symbole que représente ce moment de bonheur retrouvé. «Rien n 'est fait, ajoute Proment, nous ne sommes pas sauvés, mais le coeur y est. » La page refermée sur le chapitre niçois, Metz part désormais à Marseille en attendant avec gourmandise la venue de Lyon. « Ce n 'est pas nécessairement contre de telles équipes que nous prendrons des points, termine Fernandez. Alors, prenons du plaisir. » Une notion revenue avec force à Saint-Symphorien.
Sylvain VILLAUME
Le Républicain Lorrain