L’US Bénédictine affrontera l’OGC Nice lundi prochain à 18h30

À cœur vaillant, rien d’impossible. Ce dicton, José Cobos l’a fait sien. À 36 ans, le libero niçois conserve la ligne d’un jeune homme. L’âge n’a visiblement pas de prise sur ce Strasbourgeois, qui a posé âme et bagages sur les bords de la Méditerranée.

La voix est posée, douce. Le regard est apaisé. Sous le soleil salinois, en cette fin de matinée, José Cobos profite de la vie. Simplement. Épicurien il est, épicurien il restera. “J’aime la vie, j’aime le foot et j’en profite, déclare-t-il sobrement. J’ai appris il y a un mois et demi que nous jouerions les prolongations à la Réunion. Le coach avait dans l’idée de nous laisser récupérer sous les palmiers. Il a vraiment fait le bon choix. Cela ne me gêne en tout cas pas du tout d’être ici alors que d’autres clubs sont déjà en vacances. A Nice, nous ne sommes et ne faisons pas comme les autres”.
José Cobos, Espagnol d’origine, né à Strasbourg où il a grandi, n’a évidemment pas une pointe d’accent. Son cœur est pourtant niçois. “Il y a quelques années, après avoir tout gagné avec le PSG, je suis parti à l’Espanyol, renouer avec mes racines, raconte-t-il. J’ai passé un an et demi là-bas. C’était extraordinaire. Le club s’était sauvé au prix d’une fantastique fin de championnat. La suite a été moins glorieuse. Nous avons connu six changements d’entraîneur en un an. J’ai décidé de rentrer en France”. Une expérience malheureuse à Toulouse l’a rapidement fait changer de cap. “En fin de saison, j’avais de très bons contacts avec des clubs de D1. Mais j’ai préféré rejoindre Nice, alors en D2. C’est à la Réunion que je me suis décidé”. Il se souvient : “Il y a cinq ans, j’étais venu disputer un match organisé par Patrick Blondeau et Bernard Pardo. Luccin, Wiltord, Pires, Robert, Pavon ou encore Bravo avaient répondu à l’appel. Daniel Bravo, que j’avais connu à Paris, avait refusé la prolongation de contrat de l’Olympique de Marseille pour finir sa carrière à Nice. J’ai été séduit par la démarche. Et je l’ai suivi. Je voulais démontrer que l’on pouvait relever un défi difficile à 30 ou 31 ans”.

“Je me sens jeune”

Au Ray, José Cobos a tout connu. Les galères de la D2 jusqu’aux joies de la L1. “L’histoire du club m’a plu, confesse-t-il. La ville est à fond derrière le Gym. Aller en D2 était un sacré défi. J’ai dû me remettre en question. Comme à chaque fois”. “Sincèrement, ajoute-t-il, si j’avais débuté à Nice, sans doute y aurais-je terminé ma carrière. L’ambiance y est particulière. Le public, chauvin, est très chaud. Même quand nous étions dans les profondeurs de la D2, l’atmosphère était... électrique. Les jeunes avaient envie de réussir, de mouiller le maillot par amour pour ce club”. Cette passion ne s’est pas dissipée. Au contraire. “Ici, c’est différent, témoigne José Cobos. Les jeunes ne pensent pas qu’à leur avenir. Ils ont des valeurs”. Qu’il vénère. Forcément. “Je n’ai pas rejoint Nice pour l’argent, susurre-t-il. Je n’ai d’ailleurs jamais fait de l’argent une priorité. J’ai toujours voulu travailler dans la continuité”. Lorsque Gernot Rohr a débarqué, l’image de Cobos lui a été associée. “Il est Germanique, je suis Alsacien, sourit-il. Entre nous, il n’y a pas besoin de longs discours. On se comprend très vite”. Et si le sorcier Rohr répondait aux sirènes allemandes ? “J’espère qu’il ne partira pas, rétorque José. Le coach espère écrire une nouvelle page de l’histoire du club. Il a déjà fait beaucoup pour lui. Je ne le vois pas tout quitter”. Comme Cobos, qui s’est inscrit dans la durée avec les Aiglons. Lorsqu’il aura rangé les crampons, il enfilera la tenue de responsable du centre de formation. “Je ne me préoccupe pas du futur, conclut-il. Quand on me dit que j’ai 36 ans, j’ai du mal à y croire. Je me sens encore très jeune, capable en tout cas de faire une ou deux saisons supplémentaires au plus haut niveau”.