En attendant leur nouveau stade, en 2007, les Niçois ont pour ambition de s'ancrer définitivement en Ligue 1.
Deux ans après son retour gagné de haute lutte sur le terrain, mais qui avait mobilisé toutes les forces vives du club en coulisses, Nice s'est reconstruit une place enviable en Ligue 1. Et le pari du président Cohen est en passe d'être gagné. « On va tenter de bien terminer une première phase, celle de la consolidation et de la stabilisation, avant de penser à aller voir un cran plus haut, lorsque nous bénéficierons enfin, à l'échéance 2007, du nouveau grand stade indispensable à notre progression », dit-il.
Les résultats obtenus ces deux dernières saisons permettent d'être raisonnablement optimiste. Le «Gym» a toujours acquis son maintien sans gros problème (10e puis 11e) et s'est même souvent permis de jouer les trouble-fêtes avant de rentrer dans le rang.
Les trentenaires remplacés par des joueurs de L2
Mais Gernot Rohr se veut avant tout prudent. Celui-ci, régulièrement annoncé à gauche ou à droite - les journaux allemands en ont même fait un candidat à la reprise de l'équipe d'Allemagne - est sous contrat jusqu'en 2007 et n'a aucune velléité de départ. II se méfie terriblement de ce troisième exercice au plus haut niveau.
« Il paraît que la troisième année est la plus difficile. On est moins en alerte, on s'habitue au confort, on se dit qu'on ne risque rien et on ne fait plus tout à fait les mêmes efforts », explique Rohr, qui se demande, en outre, jusqu'à quand les bonnes vieilles recettes niçoises (motivation, solidarité, combativité, don de soi) seront payantes.
« On s'est posé la question évidemment, note l'entraîneur. Mais pour l'instant, et compte tenu de nos moyens financiers (le budget va passer de 16,5 à 19,5 M€ mais la SASP va avoir la charge du centre de formation soit environ 2,5 M€) on ne peut s'en sortir que par un état d'esprit irréprochable. Alors, pour éviter l'usure, on a considérablement rajeuni le groupe. »
Les trentenaires ont disparu. Simone est parti le premier courant avril. Eric Roy l'a suivi un peu plus tard. Le contrat de Léonard n'a pas été renouvelé et Laslandes a retrouvé Bordeaux. Seul reste José Cobos, le capitaine, garant d'une certaine mentalité. À la place, Nice a pris des joueurs qui arrivent de L2 (Jarjat, Roudet, Fauconnier) ou de l'étranger (Linz) avec une grosse envie de s'imposer, et a aussi décidé de s'appuyer plus régulièrement sur son centre de formation. Cinq jeunes sacrés champions de France des 18 ans avec l'OGCN il y a quelques mois ont rejoint le groupe (Lloris, Scaramozzino, Lamatina, Larbi, Padovani).
Et puis, comme le départ de Laslandes - meilleur buteur et meilleur passeur de l'équipe la saison passée - laissait quand même un trou béant, Rohr s'est en quelque sorte rassuré en engageant Vahirua sur lequel il compte beaucoup: « Il a été champion de France avec Nantes. Avec lui, on va avoir de nouvelles possibilités. En plus, il colle parfaitement au contexte niçois avec son jeu spectaculaire, et je suis convaincu qu'il va encore progresser.»
Cela dit, c'est encore une fois sur solidité défensive que miseront les Aiglons. Le quatuor défensif n'a pas changé depuis le retour de Nice en Ligue 1, et le gardien est également toujours le même, d'où un certain nombre de garanties. Les deux années passées, le style niçois a parfois été décrié mais il a aussi prouvé sa grande efficacité. Et à chaque fois que l'équipe, assurée du maintien, voulu se montrer plus entreprenante en fin de saison, les résultats ont eu du mal à suivre. Rohr veut bien que son équipe évolue, mais il n'est pas décidé à faire n'importe quoi : « Porto vainqueur de la Ligue des champions, la Grèce de l'Euro, ce sont des équipes d'abord parfaitement organisées défenivement qui s'en sont le mieux sorties. On sait très bien où réside l'essentiel de nos forces, et il est clair qu'on va de nouveau s'appuyer sur ce qu'on sait faire de mieux. »
Jean-Pierre RIVAIS
L'Equipe