Brunel a délivré son équipe en marquant sur coup franc à la dernière seconde.
Lille se présentait sur la pelouse du Stadium Nord avec un déficit en buts portant sur ses trois derniers matches de Ligue 1 (au total, 314 minutes sans marquer…). En face, une équipe de Nice toujours en quête d’un premier succès en Championnat cette saison. Le premier ne marque pas, le second ne gagne pas : ces deux vérités situaient assez fidèlement l’enjeu de ce LOSC-OGCN heurté sur le terrain (quatre avertissements aux Niçois dans le dernier quart d’heure), crispant pour les spectateurs...
Deux heures plus tard, alors qu’au Nord il n’y avait rien eu de nouveau sur le plan de l’efficacité de l’attaque lilloise, malgré la détermination des hommes de Claude Puel, que la pluie commençait à glacer les os et que les âmes semblaient ruinées, eh bien Zorro arriva ! Démasqué, c’était Philippe Brunel, le capitaine gaucher, qui inscrivit un coup franc à trois points dans la troisième et dernière minute du temps additionnel. « À force d’insister, on a fini par les pousser à la faute, on a eu quelques coups-francs dangereux et c’est le mien qui a fini dans les filets », savourait-il. À l’origine, Jean II Makoun avait obtenu un ultime coup de pied arrêté à vingt-deux mètres des buts de Damien Gregorini. « Au moment où j’armais mon tir, Cobos m’a touché », assurait le Camerounais. Et Brunel de confier qu’il avait pensé en son for intérieur : « Il est pour moi, c’est bon, je le prends. Je crois que le gardien n’a pas vu le ballon partir. » Il fusa à gauche du portier niçois sans que ce dernier eut esquissé le moindre geste.
Un vent de folie s’empara alors des joueurs lillois. La joie née de la réussite de Brunel qui mettait fin à une trop longue frustration se répandait aussitôt dans les tribunes, tandis qu’une chape de plomb semblait s’être abattue sur les joueurs azuréens.
Au final, nous étions face à ce paradoxe : le LOSC s’en sortait bien vu l’urgence de la situation, et il méritait son succès, notamment au regard de sa prestation en seconde mi-temps. « Au début, on a eu du mal à s’approcher des buts, et puis on s’est montrés plus percutant, on a eu plus d’espaces, on est allé chercher cette victoire avec une grosse débauche d’énergie, soulignait Claude Puel. On a fait ce qu’il fallait, certes un peu tard. »
Mais ses joueurs l’ont fait et c’était là l’essentiel, même s’ils avaient montré des lacunes. « Les Niçois étaient très bien groupés, ils ne sortaient pas trop, et on ne savait plus comment faire, reconnaissait Makoun. On avait le ballon, on le faisait bien tourner, mais on péchait dans la dernière passe. » « Contre Bordeaux, il n’y avait rien eu au niveau du jeu et des occasions de buts, rappelait Brunel. Là , on les a pas mal bougé même s’il est vrai que le public n’a pas eu beaucoup d’occasions à se mettre sous la dent. » Et puis Zorro est arrivé…
Jean-Luc GATELLIER
L'Equipe