Après avoir compté trois buts d’avance, les Monégasques ont laissé échapper la victoire face à un Nice rebelle.
Partis pour remporter une victoire facile, les Monégasques, qui menaient 3-0 à l’heure de jeu, ont eu un passage à vide d’un quart d’heure qui leur a été fatal. Trois buts d’Agali et un de Vahirua ont soudain fait basculer la partie en faveur d’une équipe niçoise, longtemps en difficulté. L’ASM, qui demeure tout de même leader du Championnat, subit sa première défaite à domicile de la saison au moment où le Gym confirme sa montée en puissance.
NICE EST TOUJOURS invaincu au stade Louis-II depuis son retour en Ligue 1, il y a trois ans. Après une victoire en 2002-2003 et un match nul en 2003-2004, les Aiglons se sont à nouveau imposés hier dans des conditions absolument invraisemblables. Menés au score 3 à 0 après une heure de jeu, promenés par moments par une formation monégasque qui disputait sans doute son match le plus accompli depuis le début de la saison, les Niçois ont eu suffisamment de cran et de capacité deréaction pour inverser la tendance et plonger les leaders du championnat dans le doute. Car c’est un véritable « cauchemar » selon les propres termes de Didier Deschamps que Monaco a vécu, un scénario catastrophe dû à un quart d’heure d’absence. « J’avais vu pourtant beaucoup de bonnes choses pendant une heure de jeu, explique l’entraîneur de l’ASM, le seul à être venu en salle de presse alors que tous ses joueurs avaient déjà quitté le stade Louis II trenteminutes après le coup de sifflet final. Et puis tout s’est écroulé. » Les bonnes choses entrevues par l’ancien capitaine des Bleus, c’est une entame remarquable à l’image de celle face à La Corogne (2-0), c’est deux buts en vingt minutes et un troisième but au retour des vestiaires. C’est une sûreté défensive sans faille et une animation offensive en réels progrès. C’est le brio d’individualités comme Maicon, Chevanton ou Adebayor encore intenable. C’était écrit, Monaco allait assurer un nouveau succès pour bien terminer une série de sept matchs en trois semaines et profiter au maximum de deux semaines de trêve.
La belle série de Nice
Mais un quart d’heure de folie changeait tout le déroulement de la partie. Un quart d’heure où Monaco s’écroulait de façon totalement inattendue multipliant les erreurs défensives et les approximations pour permettre à Victor Agali de rétablir l’équilibre. Fatigue ? Manque de concentration ? Petit excès de supériorité. Sans doute un peu des trois. L’attaquant nigérian du Gym ne se pose pas la question. Il préfère savourer. « C’est la première fois que je marque trois buts en Ligue 1. Ca m’était simplement arrivé jusqu’alors en Ligue 2 avec Toulon. Pourtant Roma a été très bon mais c’est moi qui ait eu le brun de chance. Et puis surtout on y a tous cru jusqu’au bout.Même à 3-0 contre nous, on a su rester positif, on a continué à jouer. » Et tout à changé. Après n’avoir pratiquement rien réussi de bon, Nice a mis le feu et a marqué sur toutes ses offensives pour égaliser par l’attaquant nigérian, puis pour prendre l’avantage en fin de rencontre par l’opportuniste Vahirua. « On a donné le match aux Niçois, regrette Deschamps, et ça on n’a pas le droit de le faire. Mais mon équipe est encore jeune et elle continue à apprendre. Cela dit, on est terriblement déçu de s’être à ce point écroulé. » Une façon d’analyser les choses qui n’est pas tout à fait celle de Gernot Rohr, radieux et ravi de voir son équipe déjà au top alors qu’il le prévoyait d’ici à quinze jours ou trois semaines. Une formation déjà au point, bien meilleure sur le plan offensif que les années passées, même si elle a sans doute un peu perdu
en solidité défensive. « C’est sûr que Monaco a souffert physiquement après son match de Ligue des champions.Mais cette victoire, nous ne la devons à personne. On a fait preuve d’un superbe état d’esprit, on a marqué des buts construits et on a confirmé qu’on était sur la bonne voie. » Voilà en effet les Niçois revenus dans le milieu de tableau après une série très intéressante. Vainqueur de Sochaux (2-1), auteur d’un match nul à Metz (1-1), victorieux de Rennes (2-0) puis à nouveau vainqueur à Monaco, le Gym vient de prendre dix points en quatre rencontres.
JEAN-PIERRE RIVAIS
L'Equipe