Nice plonge Monaco dans le doute

Nice, extraordinaire vainqueur à Monaco (4-3) du derby de la Côte d'Azur lors de la 9e journée de la Ligue 1 de football samedi soir, a plongé son adversaire dans un doute que Didier Deschamps, l'entraîneur de l'équipe de la Principauté, pensait avoir éloigné.


"C'est toujours le même constat, avance le Monégasque. On est très présent, puis on a des absences et on maîtrise moins bien les temps faibles, durant lesquels il faut être capable de ne pas être mis en difficulté".

A l'image de Maicon, latéral offensif à la peine dans les phases de récupération ou de la charnière centrale Squillaci-Rodriguez, saoulée par la puissance physique de l'attaquant niçois Agali (trois buts), les certitudes monégasques des dernières semaines ont volé en éclat.

"On a donné ce match, peste Deschamps. On les remet dans le match alors qu'on avait tout en main. Cela efface la très bonne première heure et fait très mal".

Car après soixante minutes de haut niveau, ses hommes se sont totalement écroulés. "Le premier but a accentué la fatigue, reprend Deschamps. On n'a pas senti le danger, moi le premier. Je ne pensais pas qu'on serait autant en difficulté".

Ravi, Gernot Rohr, son homologue niçois, fait l'éloge des ses joueurs, "des garçons exceptionnels", à l'état d'esprit "comme j'ai rarement vu".

"Etre mené 0-3 à l'extérieur et gagner, c'est exceptionnel", explique-t-il. "Après avoir été pris de vitesse, on a tenu le choc. Le premier but nous a donné l'étincelle. Puis, froidement, Victor Agali a achevé Monaco".

"J'y étais"

"Je n'ai pas eu peur de Roma. Il est en très grande forme mais, même lui peut prendre des buts", sourit le buteur, blessé et sans club avant de rencontrer fortuitement Rohr en juin à l'aéroport de Nice.

"Le travail paye, poursuit le Nigérian. Malgré mon manque de préparation avec le groupe, le «coach» m'a toujours soutenu et dit de prendre mon temps pour revenir."

Avec 10 points conquis en quatre matches et une invincibilité de six rencontres, Nice peut espérer faire fructifier ses réelles possibilités. "Cette saison, on a des arguments offensifs, reconnaît Rohr. Mais ce match ne va pas nous faire disjoncter. On reste accroché à notre volonté de maintien".

A Monaco, par contre, l'impression sinusoïdale du jeu fourni depuis le début de la saison inquiète Deschamps. "Mon équipe est jeune, perfectible, souligne-t-il. Elle a besoin de temps. Elle doit gagner en gestion des moments faibles durant lesquels on est trop friable. Dans ces conditions, c'est difficile d'exister au plus haut niveau. Mais il faut regarder devant. Il reste beaucoup de batailles à livrer pour grandir ensemble."

A Nice, le ton est plus léger et chacun savoure l'exploit réalisé. "C'est la même histoire que lorsque avec l'OM, on avait battu Montpellier (5-4), sourit Pancho Abardonado. J'étais sur le banc à l'époque".

Cette fois-ci, il pourra dire: "J'y étais".