IL VA Y AVOIR du sport, aujourd’hui, au conseil municipal de Nice. Après le budget prévisionnel du futur tramway qui explose en permanence, ou la toute fraîche enquête ouverte pour présomption de prise illégale d’intérêts dans le récent Super Bike, le grand stade de football (32 000 places couvertes) appelé à voir le jour dans le courant de l’été 2007 risque d’animer les débats.
Parce que l’on est déjà bien loin du consensus marqué lors du choix du vaste site Saint-Isidore, à la périphérie ouest, pour loger les Aiglons. Dans le sillage de l’association « Ray é basta » et des supporters qui ont quitté le comité de pilotage du projet, les représentants de la gauche (Nice pluriel) mais aussi des élus de droite ont fait entendre leur différence. Le nouveau tournant emprunté par le dossier a déclenché une belle cacophonie. S’appuyant sur une étude du cabinet Sima International et Eurogem, les représentants de la municipalité estiment désormais que la seule voie à suivre est la privatisation de l’enceinte sportive.
Afin d’en partager le coût (estimé à 90M€) et d’en accélérer la livraison, la Ville devrait donc chercher un partenaire privé intéressé par la construction et l’exploitation de l’infrastructure.
Dans le cadre d’un partenariat public-privé ou d’une délégation de service public, la collectivité n’aurait plus à débourser que 50 à 59 % de l’ardoise de la construction du seul stade. Et le processus serait exonéré du Code des marchés publics. Ce dernier point fait hurler les élus de l’opposition, prompts à rappeler que la belle maquette du grand Ray a sombré, il y a peu, dans une affaire de marché truqué. « Si l’opération est rentable, pourquoi échapperait-elle à la Ville ? Si elle ne l’est pas, quel investisseur s’y intéresserait sans compensations ? s’interroge ainsi Patrick Mottard (PS), opposé à ce virage. Tout est fondé sur une étude irréaliste.
Les experts n’ont même pas rencontré Maurice Cohen, qui a tout de même des idées sur la question. » Le président de l’OGCN n’est pas opposé au principe de cette formule sans précédent, si ce n’est le Stade deFrance du consortium Bouygues-Dumez-SGE (concession jusqu’en 2024), qui n’a pas de club résident et coûte fort cher aux utilisateurs. « D’accord sur le concept, mais à la condition sine qua non que le club soit le seul exploitant », précise Cohen, qui tient surtout à ce que les possibles futures recettes permettentà son équipe de grandir.
Si le conseil municipal opte, aujourd’hui, pour cette solution au parcours non fléché, il s’agira ensuite de mettre au point le « cahier des charges pour la répartition des flux financiers », d’étudier notamment « l’aléa sportif », autrement dit le cas d’une relégation sportive, puis de mettre en concurrence les candidats.
Janine Gianaria
L'Equipe