Presse :
Patrick Allemand : "Pourquoi j'ai choisi le Ray."
Ogcnissa.com, le 18/10/2004 à 12h15
Communiqué officiel du Vice Président le la région PACA.
j’ai décidé de contribuer au débat sur le stade du Ray parce qu’il s’agit d’un dossier qui ne peut laisser indifférent un élu qui s’intéresse à l’avenir de Nice et un citoyen qui aime sa ville tout simplement.
Je tiens à dire tout le respect que j’ai pour ceux qui défendent la position d’un grand stade à St-Isidore. C’est un dossier difficile. Moi-même, a priori, à partir d’éléments superficiels, j’ai pensé pendant longtemps que c’était la logique, qu’il fallait savoir tourner la page, que c’était la solution de l’avenir, tant en première analyse, cette idée apparaît rationnelle et séduisante.
J’ai beaucoup consulté, écouté, des gens du staff, l’entraîneur Gernot Rohr, pour qui j’ai une très haute estime, les associations de supporters, les citoyens tout simplement. Ce n’est qu’après un long travail de réflexion et d’écoute que j’ai acquis la conviction que la Mairie fait fausse route en voulant imposer un grand stade à St-Isidore et que c’est au Ray que le stade doit être reconstruit.
1/ LA QUESTION DE LA CAPACITE
Cette question est cruciale. Si l’on pense que le football professionnel est en mesure de déplacer 30.000 personnes ou plus chaque semaine, il est indispensable de réaliser un stade à St-Isidore même si les coûts apparaissent élevés, tout simplement parce que l’emprise foncière au Ray ne le supporterait pas. Mais la viabilité de cet objectif ne résiste pas à une analyse sur le long terme.
Voici les chiffres des affluences moyennes des dix dernières années :
2004 D1 11934
2003 D1 13488
2002 D2 6800
2001 D2 3404
2000 D2 4800
1999 D2 3601
1998 D2 3862
1997 D1 5024
1996 D1 5428
1995 D1 5190
1994 D2 3484
En 56 ans, l’affluence moyenne n’a dépassé 10 000 spectateurs qu’à 19 reprises.
Seulement 5 fois dans les 30 dernières années. La moyenne la plus élevée date de la saison 1951- 1952 : 15 223 spectateurs de moyenne.
Même dans les années 70, alors que l’OGC Nice faisait partie des 3 ou 4 meilleurs clubs français, la moyenne oscillait entre 12 et 14 000.
L’année 2003, celle de la remontée, a été exceptionnelle : 13 488 spectateurs de moyenne après 5 saisons en D2 et 12 journées de championnat en tête de la Ligue 1.
Cette année, même les deux derbys contre l’Olympique de Marseille, ne se sont pas joués à guichets fermés dans un stade de 18 000 places.
Les études menées par la Ligue Nationale de Football montrent que dans les stades neufs, les affluences augmentent généralement de 30%. Si l’on applique ce ratio à notre meilleure moyenne depuis 30 ans, 13 488, on arrive à une moyenne de 17 532.
Quel sera l’apport pour l’équipe d’un stade rempli à 50% dans le meilleur des cas.
Veux t-on faire un deuxième stade Louis II ?
La volonté de faire un stade à 32, 35, 40 000 places est donc en décalage. Il permettrait d’accueillir un match international, mais doit-on investir dans un si grand stade pour une hypothétique manifestation au prestige internationale de second rang ? La solution la plus raisonnable apparaît être celle d’un stade moderne d’une capacité comprise entre 26 et 28 000 places entièrement converties avec effet chaudron, avec loges et restaurant, et qui soit susceptible de véhiculer une image moderne, dynamique de la ville, apte à répondre aux attentes des supporters, des sponsors et des entreprises. Elle permettrait au club de se développer sans tomber dans une folie des grandeurs qui a toujours été préjudiciable au football niçois. Or, dès l’instant où l’on acte une capacité de 26 / 28 000 personnes, la Question du Ray redevient d’actualité.
2/ UNE DEMANDE DE LA LIGUE PROFESSIONNELLE DE FOOTBALL
Cet argument a été avancé pour le grand stade, certains n’hésitant pas à dire que l’OGC Nice pourrait être rétrogradé d’office si nous ne construisions pas un grand stade. C’est faux !
Le Ministère de la Jeunesse et des Sports a publié un communiqué en date du 28 novembre 2003, qui a le mérite d’être clair : « A l’occasion des Etats Généraux du Sport, dont les conclusions avaient été rendues publiques en décembre dernier, le Ministre des Sports, Jean-François LAMOUR, s’était engagé, en écho aux préoccupations exprimées par les élus locaux, à mieux définir les compétences des fédérations sportives agréées pour la fixation des normes applicables aux équipements sportifs. A cette fin, le Ministre des Sports a saisi pour avis le Conseil d’Etat qui, à l’occasion de son assemblée générale du 20 novembre dernier, a précisé l’objet et l’étendue de l’habilitation conférée aux fédérations sportives par l’article 17 de la loi du 16 juillet 1984. La compétence réglementaire des fédérations ne peut s’exercer que s’il s’agit de définir les normes applicables au bon déroulement des compétitions sportives ; n’entrent donc dans la sphère d’attribution réglementaire des fédérations que les installations édifiées sur l’aire de jeu ouverte aux sportifs ou les installations qui concourent au déroulement des compétitions dans des conditions d’hygiènes, de sécurité et de loyauté satisfaisantes (vestiaires, locaux de contrôle antidopage…).
En conséquence, sont nécessairement exclues de la capacité réglementaire des fédérations délégataires, les exigences dictées exclusivement par des impératifs d’ordre commercial (par exemple contenance minimale des tribunes selon le type de compétition…).
Dans ces domaines, les fédérations ne peuvent intervenir que par voie de recommandations dépourvues de caractère obligatoire… ». L’arrêt du Conseil d’Etat est sans ambiguïté. La Ligue ne peut rien imposer en matière de capacité.
Par contre il faut que le stade soit aux normes de sécurité, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui d’où la dérogation jusqu’en 2007.
3/ LES ARGUMENTS SPORTIFS
Les arguments sportifs avancés pour justifier le choix de St-Isidore doivent être traités avec la plus grande considération. Ils émanent des joueurs, du capitaine, de l’entraîneur. Quiconque est attaché à la démocratie participative doit écouter les utilisateurs. Cependant, ils peuvent être discutés.
- a : Le handicap d’un stade en travaux
C’est un argument de poids, l’entraîneur allant même jusqu’à avancer que jouer dans un stade en travaux pourrait causer la descente du club en D2. Certes, ce n’est pas l’idéal. Mais les clubs qui ont joué dans des stades en travaux (que ce soit Marseille, Lens, St-Etienne ou Rennes) ne sont pas descendus en deuxième division. Seul le club de Troyes a connu une telle situation et nul ne peut prouver qu’il s’agit des conséquences des travaux dans le stade. Depuis l’été 2002, on sait qu’à Nice, en attendant des jours meilleurs, on sait se serrer les coudes dans les moments difficiles. Un nouvel état d’esprit est né. D’ailleurs, il est déjà arrivé de jouer avec une tribune sur quatre de fermée.
- b : Un complexe global
Bien entendu l’idée est séduisante. Le Grand Stade, les terrains d’entraînement, le centre de formation regroupé, c’est certainement une meilleure qualité de travail mais le centre de formation est actuellement proche des terrains d’entraînement et les rapprocher du stade n’est pas la condition de la réussite.
Deux contre-exemples :
- l’Olympique de Marseille La commanderie, centre d’entraînement des olympiens n’est pas située à proximité du Stade Vélodrome.
- le Milan A C
Le centre de Milanello est à 53 kilomètres du Stade San Siro à Milan. Ces deux clubs ne constituent pas moins des références au niveau des infrastructures.
4/ L’ACCES AU STADE
Ce n’est pas un argument déterminant ni dans un sens ni dans l’autre. Pour justifier le transfert du stade à St-Isidore, on a beaucoup évoqué la question des transports. En toute objectivité, je ne suivrais pas ceux qui pour défendre le Ray avancent la thèse que, la pente de l’autoroute à St-Isidore est à 9 % et que c’est une zone très accidentogène, plus encore que le tunnel de Las Planas. Non, l’accès au Stade du Ray par la sortie de Nice-Nord et le tunnel de Las Planas est un vrai problème. Heureusement, la mise en place à l’intérieur d’un radar automatique et les embouteillages traditionnels les soirs de match annulent ce caractère accidentogène. Restent trois arguments à prendre en considération et une interrogation.
- a : Les déplacements à pieds
A St-Isidore, personne n’ira au stade à pieds ! En revanche, toutes les études démontrent que plus de 4 000 spectateurs se rendent au stade à pieds et habitent dans un rayon situé à 15 minutes de marche à pied du stade, c'est-à -dire un tiers du total. C’est considérable et c’est une caractéristique propre à Nice, qui est une ville où l’on marche beaucoup (cf Etude générale sur les modes de déplacements).
- b : Le tramway
Le tracé du tramway a suscité beaucoup d’interrogations et de protestations, à juste titre. La ligne Est-Ouest était manifestement la plus urgente à réaliser. La Mairie a néanmoins choisie un tracé Nord-Sud, il est inutile de polémiquer à nouveau là -dessus. Prenant le bon côté des choses, on se dit qu’on montera bientôt au stade en tramway, quand il sera fini. Eh bien non, quand le tramway sera fini, la Mairie aura fait démanger le stade.
La gestion de ce dossier est kafkaïenne.
La capacité du tramway est loin d’être négligeable : 300 personnes toutes les 3 minutes, 6 000 personnes dans l’heure précédent le match. Et c’est pour fin 2006-2007. La desserte de St-Isidore est prévue après l’extension de la ligne 1, la réalisation de la ligne 2, dans le cadre de la ligne 3 qui partira des Moulins, avec pour horizon le plus optimiste… 2015 !
- c : L’accès par la Route Nationale 202
Les matchs ont généralement lieu le samedi qui est le jour de surcharge de la RN 202, non seulement parce que beaucoup de niçois partent passer le week-end dans le haut pays (mais ils pourront emprunter la 202 bis) mais parce que la RN 202 dessert la zone commerciale de Lingostière. Les bouchons de 4 kilomètres, parfois plus, sont fréquents dès Icardo jusqu’au rond point de l’autoroute dès 14 heures et parfois assez tard le soir.
- d : L’interrogation
Pourquoi tout deviendrait si difficile maintenant (police, pompiers, escota) alors que les mêmes, deux ans avant, avaient donné un avis favorable au « projet Vialatte »? La vitesse avec laquelle la solution du Ray a été écartée d’un revers de manche après le coup de tonnerre de l’affaire Vialatte a de quoi surprendre. Alors que le projet initial prévoyait un stade de 32 000 places au Ray et qu’à l’époque, tout le monde s’en félicitait, il nous a été expliqué que le scandale des marchés publics truqués par l’ancien Directeur général des services de la Ville de Nice avait été salutaire et qu’il avait évité à la Mairie de faire une grosse bêtise ! Ainsi, dans le Nice-Matin du 6 mars 2002, Jacques Peyrat assurait au sujet du stade de 32 000 places au Ray : « Le projet accepté à l’unanimité ne laisse rien au hasard, au copinage, à d’éventuelles magouilles qui, de toute façon, ne sont pas le genre de la maison ». Quelque mois plus tard, il déclarait avec le même aplomb : « Je crois que si l’affaire des marchés publics truqués fut traumatisante, elle aura été en la matière un mal pour un bien. Nous avions choisi de le construire au Ray … mais nous ignorions que ce maintien à Gorbella risquait de sonner le glas de l’OGC Nice. Alors certes, le comité de pilotage n’a pas encore rendu son avis, mais, sans trahir de secret, on peut annoncer que le grand stade verra sans doute le jour à St-Isidore. » Cela se passe de commentaires.
5/ LE COÛT DU GRAND STADE
Le coût annoncé du stade (sans les infrastructures annexes et routières) apparaît exorbitant.
Ces 83 millions d’euros représentent un coût de 2 800 euros par place. Dans les autres stades récemment construits en France, le coût était compris dans une fourchette de 1 600 à 1 800 euros. Le prix du foncier de la construction est, nous le savons, plus élevé à Nice que dans le reste du pays. Mais même en prenant en compte ce surcoût, le prix de 83 millions d’euros apparaît excessif. En toute hypothèse, nous ne devrions pas dépasser le seuil de 2 300 euros la place.
La ville peut-elle supporter un tel coût même avec l’aide d’autres partenaires publics ?
On peut légitimement en douter. A cet égard, la tentation de recourir à un financement privé est grande et peut apparaître séduisante de prime abord. Mais un tel financement serait une manière déguisée d’endetter encore plus Nice et les Niçois. Les grandes firmes du bâtiment qui s’impliqueraient dans une telle opération ne le feraient certainement pas par philanthropie. Comment ne pas penser que la contrepartie la plus logique à cet investissement serait les terrains du stade du Ray que les promoteurs immobiliers convoitent depuis un certain temps ?
Plusieurs membres de l’équipe municipale ont assuré qu’il n’en serait rien. Pourquoi alors refuser de modifier le Plan Local d’Urbanisme comme l’ont exigé les associations de supporters ?
La privatisation ce serait faire de ce stade l’occasion de tout sacrifier au football-business.
6/ LA RECONSTRUCTION AU RAY, C’EST UNE ECONOMIE REALISABLE DE 22 MILLIONS D’EUROS
Il y a pour l’heure peu d’indications concernant le coût d’un réaménagement tribune par tribune au Ray, cette solution ayant été écartée avant même d’avoir été réellement envisagée. Mais ce qui s’est passé à Rennes notamment apporte un éclairage intéressant sur une telle issue. Après 5 ans de travaux, la capacité du Parc des sports de la Route de Lorient a été portée à plus de 31 000 places, sans pour autant qu’un seul match ait dû être joué ailleurs et que l’équipe soit rétrogradée. Il est situé à proximité du centre-ville de Rennes. De 24 756 places assises, il est devenu, avec la fin des travaux, une arène fermée de 31 000 places, toutes numérotées. La restructuration et l’extension de ce stade a coûté 37,3 millions d’euros, la Région allouant une subvention de 3,05 millions d’euros. (France Football, 13 août 2004).
Compte tenu du coût de la construction, il est raisonnable d’estimer le coût d’une reconstruction du Ray tribune par tribune à une somme d’environ 59,8 millions d’euros sur la base de 26 000 de capacité à 2 300 euros la place. Il me semble que ce serait la meilleure solution tant au niveau financier que des intérêts du club et du respect de la volonté des supporters.
7/ LE MEPRIS DES SUPPORTERS ET DE L’IDENTITE DU CLUB
L’histoire de l’OGC Nice est au Ray comme celle de Marseille au Vélodrome ou de St- Etienne à Geoffroy-Guichard. C’est un vécu qui se transmet de génération en génération. Les ambitions affichées par les tenants du stade à St-Isidore et la méthode qu’ils emploient pour imposer leur volonté est un manque de respect pour les supporters du Gym et les Niçois. Sous couvert de démocratie participative, la méthode employée est autoritaire et veut imposer un projet pharaonique, contraire à la vision d’un sport populaire, dont l’OGC Nice est le principal vecteur à Nice.
En effet, une chose apparaît particulièrement gênante dans le stade à St-Isidore tel qu’il nous est présenté. Ce projet donne l’impression qu’on veut faire des utilisateurs du stade des clients plutôt que des supporters et cette logique qui sacrifie tout au « football business » n’est pas acceptable. On entend parler de restaurants, d’hôtels, de casinos, de centres commerciaux et très peu de la dimension populaire du football, qui est la caractéristique première de ce sport et qui doit le rester. Ce concept est pensé pour vendre des produits dérivés et pour que les frais annexes engagés par un spectateur soient supérieurs au prix de la place. Doit-on transformer un stade populaire en stade commercial ? Les supporters doivent se sentir chez eux au stade. Construire un stade c’est construire « leur maison ». C’est leur mobilisation exceptionnelle qui a permis d’impulser les projets de sauvetage du club lors de l’été 2002. Il n’est pas question pour autant qu’ils soient partie prenante aux luttes de pouvoir comme à Marseille (eux-mêmes ne le souhaitent pas), mais la moindre des choses serait d’entendre ce qu’ils ont à dire avant de déplacer le stade.
8/ LE STADE HORS DE LA VILLE : UN CONCEPT QUI NE MARCHE PAS DANS LES PAYS MEDITERRANEENS
Sans disposer d’une étude totalement exhaustive, de nombreux éléments concordent pour étayer cette affirmation. Même s’il est le plus latin des germains, il n’est pas étonnant que Gernot Rohr préconise le stade à St-Isidore. En Allemagne, tous les grands stades modernes ont été construits en banlieue des villes. La situation est identique en Angleterre et au Pays-Bas.
En France il y a aussi des exemples de réussites dans ce domaine, notamment le stade de la Beaujoire à Nantes qui a remplacé le stade Marcel Saupin.
En Espagne et en Italie, les stades sont dans les villes : Santiago Bernabeu à Madrid, la Mestalla à Valence, le Camp Nou à Barcelone, le Luigi Ferraris à Gènes, etc… Plus préoccupantes sont les tentatives de délocalisation des stades dans nos régions méditerranéennes.
En 1992-1994, au moment des choix des stades et des villes d’accueil de la coupe du Monde, Bernard Tapie au faite de sa gloire sportive avait évoqué la possibilité de quitter le Stade Vélodrome et de construire un grand stade en dehors de Marseille. La levée de bouclier a été telle que cette hypothèse a été abandonnée et que le stade a été réaménagé sur place.
Plus récemment, la Juventus de Turin a quitté le Stadio communale pour se faire construire un stade en dehors de la ville, le stade Delli Alpi. La Juve a perdu 25 000 spectateurs de moyenne et tente aujourd’hui de racheter son ancien stade pour retourner jouer en ville.
Enfin deux exemples plus proches de nous apparaissent encore plus alarmants : Le cas de l’A.S. Cannes, qui a quitté les Hespérides pour le stade Coubertin dont tous les cannois considèrent qu’ils n’ont jamais retrouvé à Coubertin l’âme des Hespérides. L’A.S. Cannes est aujourd’hui un club qui n’en finit pas de mourir.
L’Olympique de Nîmes, les célèbres « crocodiles » qui faisaient trembler tant d’équipes dans leur vieux stade Jean Bouin en ville et qui ont bâti un magnifique stade en dehors de la ville, les Costières. Le club n’a pas survécu à cette mutation. On peut déduire de ce constat que dans le Sud, les stades en dehors de la ville ça ne marche pas car dans les régions latines, le stade, c’est l’agora, on converge vers le stade. Tenter cette opération alors que tant d’autres ont échoué, c’est risquer de faire perdre au club son âme.
9/ UN CLIN D’OEIL A L’ENSEMBLE DU MOUVEMENT SPORTIF
Alors qu’unanimement, les présidents de clubs dénoncent l’insuffisance d’infrastructures à Nice, si l’argent économisé par la solution d’une reconstruction du Ray, restaient affecté aux équipements sportifs, il pourrait être réparti plus harmonieusement en faveur des clubs et des équipements de la ville, qui en ont cruellement besoin.
La pratique du sport à Nice se fait dans des conditions indignes.
Les jours d’intempéries les handballeurs niçois constatent que l’étanchéité du toit est défaillante dans la salle Pasteur. Les générations de footballeurs amateurs continuent à jouer sur l’indispensable stade de l’Oli, en stabilisé… Les terrains de proximité sont en nombre très insuffisant et, pour la plupart, doivent être rénovés.
Voici toutes les raisons qui m’ont finalement amené à me prononcer pour le maintien du stade au Ray. Nous n’aurons pas toujours 200 m2 de posidonies pour faire échec au projet du Maire (cf. L’extension du Port de Nice).
La question de la terre végétale, ou celle de la compatibilité avec la D.T.A. peuvent faire échouer ce projet. Deux recours ont été déposés.
Mais notre position ne doit pas être celle d’un oui si, c’est la question même du déplacement du stade qu’il faut remettre en cause. C’est une vision erronée de la place de l’OGC Nice dans l’identité de la ville, et une vision de son développement qui ne repose sur aucun paramètre objectif qui conduit la Mairie à faire le choix d’un stade d’une capacité supérieure à 32 000 places donc automatiquement du site de St-Isidore.
Je pèserai de tout mon poids politique pour que nos élus au Conseil Municipal de Nice, sur ces bases, demandent au Maire de Nice, comme je vais le faire, et au Comité de pilotage du stade, au seing duquel pour des raisons qui m’échappent aucun représentant du Conseil régional n’a été invité à siéger alors que nous serons peut-être sollicités pour être co-financeur, de réexaminer en concertation avec les associations de supporters et les Comités de quartier toutes les possibilités qui existent de maintenir le stade au Ray. Ce n’est pas une position passéiste, c’est la position de quelqu’un qui est convaincu que c’est au Ray que le futur de l’OGC Nice prend ses racines.
Cette position est certainement celle du coeur, mais elle est aussi celle de la raison.
- Retour -