Petit mais costaud, Florent Balmont, acheté 1,5 millions d'euros fin août, s'affirme comme la meilleure recrue de l'intersaison. Aussi performant que régulier, l'ancien lyonnais s'est rapidement imposé comme le patron de l'entrejeu niçois. Digne successeur de Romain Pitau, Balmont nous révèle ses ambitions pour l'OGC Nice.
- Vous attendiez-vous à prendre, en l'espace de quelques semaines à peine, autant d'ampleur dans cette équipe niçoise ?
Disons que je suis venu à Nice avec beaucoup d'ambitions. A partir de là , j'ai tout fait pour m'intégrer le plus possible dans cette équipe. Les débuts ont été difficiles car il n'y avait pas de résultats, mais les choses se sont améliorées par la suite. Je n'ai pas été plus important qu'un autre. C'est toute l'équipe qui s'est prise en main.
- Quel discours vous ont tenu Gernot Rohr et les dirigeants niçois, pour vous inciter à signer au Gym?
C'est évident que le coach comptait sur moi. Il me l'a dit. Je n'ai pas été étonné sinon il ne m'aurait pas pris! Ensuite, il a fallu que je prouve sur le terrain que j'étais à la hauteur de la confiance qui avait été placée en moi. Ce qui est le cas pour n'importe quel joueur, n'importe où. Pour le moment, ça se passe bien. Il faut désormais que je m'inscrive dans la durée.
- Les supporters du Gym vous ont en tout cas vite adopté. Pour beaucoup d'entre eux, vous êtes, et de loin, le meilleur Niçois depuis le début de saison...
Ça me fait plaisir. Mais le plus important pour moi, cela reste les résultats sur le terrain. D'autant que tout va très vite dans le football. Un jour, on est en haut de l'affiche, mais on peut se retrouver aussi vite tout en bas.
- Vous avez en tout cas fait vite oublier Romain Pitau...
C'est vous qui le dites. Romain est un très bon joueur. Ce n'était pas simple de le remplacer. C'est vrai que je suis plutôt satisfait de mes performances sur un plan individuel depuis que je suis arrivé ici. Il faut continuer dans cette voie-là .
- Tout comme Roudet ou Vahirua, vous êtes un peu à l'origine du renouveau niçois; cela transparaît dans les résultats, mais aussi dans le jeu, devenu plus technique que par le passé...
C'est un peu ce que cherchait Gernot. On a les deux flèches sur les côtés que sont Marama et Seb (Roudet) ; autant bien les utiliser. Une équipe doit toujours s'adapter à ses qualités. Peut-être que la saison dernière, sans ces joueurs-là , Nice devait jouer différemment pour gagner. C'était peut-être plus physique. Mais l'essentiel pour moi, c'est de gagner. Peu importe la manière.
« Franchement, on peut faire un bon championnat. Si on pouvait finir à la sixième ouseptième place, ce serait fantastique. »
- Comment avez-vous vécu la transformation du Gym, qui est passé en l'espace de quelques semaines des bas-fonds du classement au top 10 ? (Entretien réalisé avant St Etienne-Nice)
Il a fallu déjà digérer les départs. Ensuite, un amalgame a dû se faire entre les nouveaux dont je faisais partie et les anciens. Cela a pris peut-être un peu de temps, mais les choses ont fini par se décanter. Ce qui est important, c'est que l'équipe ne s'est jamais alarmée. L'ambiance ne s'est jamais effritée. On savait que l'on avait des qualités pour s'en sortir.
Personnellement, je trouve que l'équipe est costaud dans beaucoup de domaines. Franchement, on peut faire un bon championnat. Si on pouvait finir à la sixième ou septième place, ce serait fantastique.
- Vous n'avez pas eu besoin de réunions pour mettre certaines choses à plat, comme d'autres clubs peuvent le faire quand ça va mal ?
J'ai effectivement connu cela à Lyon, mais aussi à Toulouse. Là , non. On n'en a pas ressenti le besoin. L'équipe s'en est tirée naturellement, par ses qualités. Ce n'est pas plus mal d'ailleurs.
- Vous ne vous êtes jamais inquiété ?
Très honnêtement, j'ai toujours eu confiance. Je m'étais rapidement rendu compte que l'équipe avait des qualités. Ensuite, tout est une question de patience. Je n'ai jamais regretté mon choix en tout cas.
- A quoi peut prétendre le Gym cette saison en championnat ?
On fera un point à la trêve. Si on est encore dans la première partie du classement fin décembre, on pourrait alors revoir nos ambitions à la hausse.
- Nice est-il à l'abri d'une nouvelle mauvaise série ?
Bien sûr que non. On est remonté en quelques semaines de la dix-neuvième à la huitième place. Si nous ne restons pas groupés et concentrés, on peut très vite retomber dans nos travers.
- Tout semble possible dans ce championnat, surtout lorsque l'on voit le parcours d'une équipe comme Lille...
Lille n'a effectivement pas plus de qualités que nous. C'est une bonne équipe, qui fait avec ses moyens. Nous sommes dans le même cas qu'eux. On n'a pas de joueurs extraordinaires, mais on doit pouvoir s'en sortir grâce à notre collectif. Aujourd'hui, c'est ça qui paye.
« Mon transfert à Nice s'est réglé enquatre jours ! »
- Pourquoi, finalement, l'OL a-t-il préféré vous céder à Nice, alors qu'il avait refusé quelques semaines plus tôt de vous transférer à Toulouse ?
Cela aurait pu se faire avec Toulouse. Mais Lyon demandait dans un premier temps trop d'argent pour mon transfert.
- Mais, finalement, l'OL vous a lâché sur la fin du marché à Nice...
C'est parce que j'ai fait le forcing pour partir. J'ai un peu bousculé tout le monde, car ni le président Aulas, ni Paul le Guen ne voulaient que je parte. Je savais qu'il y avait des contacts avec Nice. Les deux présidents avaient discuté ensemble. Avant le match que j'ai joué avec Lyon à Metz (le 22 août dernier), j'avais pris la décision de partir. Le lendemain de ce match qui s'était bien passé pour moi puisque j'avais marqué, je suis allé voir le coach pour lui demander de partir. Il a accepté sans rechigner, et j'ai alors signé à Nice.
« Les Bleus ? J'y pense sans trop y penser »
- Aviez-vous d'autres propositions que Nice à ce moment-là ?
J'avais eu d'autres propositions au début du marché des transferts, lorsque Lyon n'avait pas voulu me céder à Toulouse. Sochaux s'était notamment renseigné. Il y avait aussi quelques clubs étrangers. Mais à ce moment-là , je ne me voyais pas quitter Lyon. D'autant que j'avais même prolongé mon contrat à l'OL dans le courant de l'été. Et puis quelques semaines plus tard, je signais à Nice.
- Comment se sont déroulées les négociations avec Nice ?
C'est simple. Mon transfert avec Nice s'est finalisé en quatre jours. Le temps pour moi de prendre ma décision. Ce n'est pas facile de quitter un club comme l'OL. Mais j'ai pris mes responsabilités, car je savais que je ne jouerais pas beaucoup cette saison à Lyon. A mon âge, l'important c'est de jouer, quitte à ce que ce soit dans un club moins huppé.
- Financièrement, n'est-il pas difficile de passer d'un club comme Lyon à Nice?
Pas du tout, je perçois à peu près la même chose qu'à Lyon.
- Nice est-il un meilleur tremplin pour votre carrière que Toulouse, par exemple ?
Je crois, oui. Il y a tout pour réussir ici. Toulouse avait beaucoup d'ambitions cette saison. Mais Nice en a aussi. Il y a un potentiel ici au moins aussi important qu'au TFC.
- L'équipe de France, vous y pensez ? Surtout lorsque l'on voit que le sélectionneur appelle au milieu de terrain des joueurs tels que Diarra ou Mavuba, qui sont à peine plus expérimentés que vous ?
C'est une question piège. Je constate, comme vous, que ces joueurs n'ont pas beaucoup de matches en L1 (Ndlr: Balmont a même disputé plus de rencontres en L1 que Mavuba). Parfois, il m'arrive de me demander pourquoi je n'aurais pas droit moi aussi à une chance. Maintenant, j'y pense sans trop y penser non plus. L'essentiel, c'est d'être bon en club. Si je reste à mon niveau avec le Gym, j'aurai peut-être ma chance un jour. D'autant que le sélectionneur ne juge plus désormais sur carte de visite, mais sur la forme du moment.
- Le succès acquis face à Monaco est-il le meilleur souvenir de votre carrière ?
C'est sûr. On m'en avait parlé de ce derby avec Monaco. Mais plus que la victoire, je me souviens surtout de l'ambiance mise par nos supporters. Même à 0-3, ils continuaient de nous encourager. Si on s'était retrouvés dans ce cas-là avec Lyon contre Saint-Etienne, nos supporters nous auraient déjà sifflés. C'était vraiment fantastique.
- Monaco finira-t-il encore derrière Lyon, cette saison, en championnat ?
Je les sentais bien la saison dernière. Mais Lyon me semble vraiment intouchable cette saison.
- Nice pourra-t-il garder plus d'une saison un joueur de votre acabit ?
Je ne me prends pas la tête avec ça. On fera un point à la fin de la saison. J'ai signé pour quatre ans à Nice, mais quand je vois la rapidité avec laquelle j'ai quitté Lyon, alors que j'avais aussi un contrat de quatre ans, je me dis que tout est possible. Mais pour le moment, je ne pense pas à cela. J'ai envie de faire une très bonne saison ici. Après, on verra.
Propos recueillis par M.B