Presse :
Le rêve continue
Nice-Matin, le 21/10/2002 à 08h00
Au début, le Gym était leader. Au bout de onze journées, il l’est de nouveau… et c’est encore plus fort.
Une escouade qui suscite les louanges, mais reste fidèle à elle même. Imperméable, imperturbable…
D'accord, Nantes n'allait pas fort. Et pour Landreau et les siens, ce point pris marque peut-être la fin d'un long traumatisme
Il n'empêche : côté nantais, le soulagement du résultat était aussi palpable que dans le vestiaire du nouveau leader. Paradoxal ? Pas tant que ça.
Quand des témoins directs évoquent aussi bien le phénomène rouge et noir (trois buts encaissés sur les dix dernières journées !) le constat est édifiant: « La façon dont cette équipe s'y prend pour défendre est une merveille », résumait Nicolas Savinaud, l'un des meilleurs nantais. « Quand un joueur niçois est passé, il y en a toujours un autre pour intervenir derrière. Ils sont très précis dans leur placement, ils ne lâchent rien. Pour trouver une ouverture, il faut vraiment s'accrocher »
Angel Marcos, coach (provisoi-rement ?) sauvé du couperet, se félicitait de "l'état d'esprit exemplaire" affiché par les siens. Pour un simple 0-0 à la maison. « Oui mais Nice, c'est du costaud » , soulignait Marcos. « On a eu affaire à une équipe très bien organisée, qui ne laisse aucun espace, dangereuse en contre et très efficace I dans le domaine aérien ». Pascal Delhommeau, le défenseur, ajoutait: « Devant un client comme Kaba Diawara, mieux vaut être super vigilant il allie vitesse, jeu de tête, et il se montre très adroit dans les déviations. Il m'a fait grosse impression ».
Le coup de la Smart
Encore que Diawara, malgré son énorme activité, regrettait de ne pas avoir mis au fond ses deux « occases » (sur des services de Pitau et Bigné). Car le Gym, c'est entendu, aurait pu tout aussi bien I'emporter. Et si le public nantais ne retrouve plus les siens, il reste connaisseur. Gernot Rohr ne se souvenait pas d'avoir dirigé une équipe applaudie à la sortie d'un stade à l'extérieur; ce fut le cas, à la Beaujoire, autour du bus niçois. Un truc à vous donner la chair de poule!
Et pensez-vous que les Niçois risquent de connaître le syndrome de la tête qui enfle ?
Pour être tout à fait sincère, cela nous étonnerait. A ce sujet une anecdote : au moment du départ du « domaine d'Orvault » pour le stade, samedi vers 18 heures, Gernot Rohr avait demandé un service au person-nel : ranger la « smart » publicitai-re de l'hôtel de façon très voyante pour ses joueurs, face au perron. La raison ? Sur le capot de la voiture figurait un slogan qui pourrait avoir été inventé par Gernot: « Soyez vous-mêmes ». Ou comment rappeler aux siens (et avec le sourire) I'attitude à préserver en toutes circonstances...
Non, le Gym n'est pas près de se prendre pour un autre. D'aucuns peuvent trouver le discours sur l'esprit de sacrifice un peu répétitif. Mais à ce rythme, le pre-mier tiers du championnat approche et le promu OGC Nice est de nouveau leader. Que demander de plus ? Rien. « tout simplement, que le rêve continue », glisse Gernot Rohr. « Il faut y croire, on peut y croire. Après Nantes d'autres matches très difficiles nous attendent (contre Lens, à Lyon, contre Monaco et à Auxerre). L'important est de conserver une certaine fraîcheur, mentale et physique. Le travail effectué au Cap-Ferret a été dans ce sens. Je vais aussi récupérer des sus-pendus. Everson, contre Lens, il sera regonflé à bloc. Au Ray, il est un peu notre gladiateur ! »
L'appel du président
Auteur d'un nouveau match exemplaire, Eric Roy s'est pourtant pris la tête à deux mains à la Beaujoire. C'était à quatre minute de la fin. L’instant où M. Sars lui brandi un carton jaune, pour un tacle un peu haut. Roy était sous la menace d'une suspension, et il devrait manquer un rendez-vous qui lui tenait spécialement à cœur, celui de Ger-land à Lyon, le stade où il s'est révélé.
En attendant, il est un homme qui n'hésite pas à lancer un « Appel au peuple niçois » : Maurice Cohen, le président du Gym, de retour de Nantes hier, serait peiné de ne pas voire Ray archi plein samedi pour la venue des Lensois. « Concernant la nouvelle tribune, nous devrions avoir mercredi le feu vert de la commission de sécurité » , précise Maurice Cohen. Le Ray, version 17 000 places, sera donc inauguré contre les vices champions de France sang et or. Un stade comble ?Il est clair que la cinquième ville de France (devant Nantes...) pourrait faire ce cadeau à son équipe.
Elle est vraiment, comme dit la chanson, phénoménale.
François PATURLE.
Lundi 21 Octobre 2002
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