Presse :
Noé, l'arche de la défense
Nice-Matin, le 22/10/2002 à 07h07
Si l’OGC Nice cultive l’art de défendre en Ligue 1, c’est grâce à des garçons comme Noé Pamarot.
Le latéral droit se révèle cette saison une cheville ouvrière du dispositif de Gernot Rohr.
Il est sans doute là , le succès de Gernot.
D'abord dans ces cinq buts encaissés en onze journées qui font du Gym la meilleure défense - et de loin - du championnat Mais surtout dans des garçons comme Noé Pamarot, dévoués corps et âme à la cause prêchée avec succès par le Germain.
Taillé dans l'airain, I'ancien Martégal met désormais son exceptionnel gabarit, sa puissance phénoménale - une cavalerie parfois délicate à dompter - au service du Gym.
« Dans les duels, il affiche une grande maîtrise et une belle efficacité. Il a accompli de gros pro-grès en très peu de temps. Sa puissance est précieuse. On a d'ailleurs prolongé son contrat de trois ans, car le club compte beaucoup sur ce joueur d'avenir ». Rohr sait de quoi il parle, lui qui fut un garde-chioume exemplaire aux Girondins où il excellait dans l'art du devoir et du renoncement.
Oui, Noé est là pour défendre. On pourrait presque dire qu'il est né pour ça, vu sa constitution. C'est donc un pion important dans le dispositif.
Si défendre est un état d'esprit, c'est devenu un esprit d'équipe à Nice cette saison : « On ne prend pas beaucoup de buts. En fait, on sait défendre ensemble. Tout part des attaquants qui défendent devant, ensuite il y a le milieu qui fait son boulot et du coup, nous derrière on n'a plus qu'à colmater les brèches. On sait tous, quand on débute un match, que la première chose à faire est de ne pas prendre de but ».
Un credo qui peut paraître réducteur. Sans grande ambition. Rohr a pensé avec justesse qu'il serait salvateur.
Les résultats lui donnent raison puisque avant même d'avoir passé le cap du tiers du championnat, I'OGCN a déjà engrangé la moitié des points (21) qui le séparent du maintien.
Le maintien. Un autre des maîtres mots de la pensée « rohrienne » que Pamarot et ses condisciples répètent à l'envi : « Cette place de leader nous fait très plaisir, c'est sûr, mais moi, je n'y fais pas trop attention. Nous, on réfléchit davantage en terme d'objectifs plutôt que de classement C'est clair qu'on est en avance mais mieux vaut se sauver le plus tôt possible, comme ça, on pourra ensuite jouer plus relâchés ».
Si bien que quand on lui parle du joli défi qui les attend samedi, lui et les siens contre Lens, Noé Pamarot vous désarçonnerait presque, tant sa réponse est pragmatique: « Ce sera un match difficile, il ne faudra pas perdre car il y a des équipes qui se rapprochent. Il faut garder le trou qu'on a creusé sur les trois relégables pour l'instant ».
Cultivant l'art de la défense et des tâches obscures, le Parisien s'offre de temps à autre quelques incartades. Des envies d'avant vite réprimées par quelques aboiements du capitai-ne Cobos.
Mais à Nice, personne - ou presque - n'en prend ombrage. Car l'intérêt général prédomine.
De cette somme d'individualités contrariées qu'est une équipe de football, Gernot Rohr a réussi à faire une seule et même entité. Bien dans leurs têtes, les Niçois sont bien dans leur cuir. A tous les sens du terme.
On a beau essayer de gratter se dire qu'il y a forcément autre chose derrière la couche de vernis, rien n'y fait. C'est presque trop beau. Au Gym, pour l'instant tout est rose, c'est l'osmose.
Noé est le premier à en témoigner : « Non, honnêtement, on vit bien ensemble. Quand on est arrivés au stage, on râlait parce qu'il n'y avait pas de télé dans les chambres... La première jour-née, on a eu du mal mais ensuite on a passé de très bons moments, on a joué aux cartes ou fait d'autres choses et, finalement, on a communiqué encore plus ».
Taureau enfiévré dès qu'il est sur la pelouse, Pamarot est de la race des Miura. Toujours combattant, jamais abattu. Lancé comme un boulet à l'assaut d'une division qu'il découvre, il lui reste une envie à assouvir.
« Je peux encore faire mieux. Je me sens très très bien dans cette équipe, de plus en plus à l'aise. Maintenant, j'ai envie de marquer mon premier but sur coup-franc. Celui-là , je l'attends encore ! ». (Warmuz )
Il lui reste vingt-sept journées pour ça. Ce serait bien le diable s'il n'y arrivait pas.
Christophe DEPIOT
Mardi 22 Octobre 2002
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