Luyindula met le feu

En état de grâce, Peguy Luyindula, que l’on n’avait pas vu à ce niveau depuis le début de saison, n’a pas attendu longtemps avant de montrer la voie de la victoire aux siens. Grâce à ce doublé de son buteur retrouvé, l’OM, cinquième, s’est réconcilié avec le Vélodrome.

Dans les coulisses du Vélodrome

- En 36 confrontations entre l’OM et Nice au Vélodrome, les Marseillais l’ont emporté à 26 reprises, pour seulement 7 matchs nuls. Nice, qui éprouve beaucoup de mal sur la pelouse marseillaise depuis toujours, ne s’est imposé que 3 fois. Lors des dix dernières saisons, l’OM avait toujours gagné.

- Très longtemps blessé, Lamine Sakho effectuait son grand retour dans le groupe olympien. Retenu par Philippe Troussier après avoir été tout proche de rejoindre Istres au Mercato (ce qu’a finalement fait l’ancien Marseillais Ibrahima Bakayoko), l’ancien attaquant de Leeds, Lens et Nîmes est resté sur le banc dimanche.

- Touché à une cuisse, Sammy Traoré, pas totalement remis d’une récente déchirure de l’aponévrose, a passé un ultime test samedi lors du dernier entraînement d’avant-match. Ce dernier essai a révélé que le défenseur latéral malien était opérationnel. Gernot Rohr l’a titularisé dans l’axe aux côtés de José Cobos. Ce qui a permis à Varrault de retrouver son habituel côté droit.

- L’OM n’avait plus gagné de match au Vélodrome – toutes compétitions confondues – depuis le 27 novembre dernier. Ce soir-là, les Marseillais avaient facilement battu Nantes sur le score de 3 buts à 1. Sur sa pelouse, Marseille restait sur deux défaites contre Auxerre (1-0) et Angers (3-2), en Coupe de la Ligue.

Les faits du match

3eme minute (1-0)
Nasri, servi sur le côté droit, efface Cobos et décale Luyindula, seul dans l’axe à vingt mètres de la cage niçoise. Luyindula contrôle le ballon et déclenche une frappe terrible à mi-hauteur qui termine dans le petit filet droit de Grégorini.

15eme minute (2-0)
Corner côté gauche pour l’OM tiré par Pedretti. Gêné par Varrault, Grégorini manque son dégagement au poing. Le ballon retombe à une quinzaine de mètres sur Luyindula, qui recule de deux pas et envoie sa somptueuse reprise de volée de l’extérieur du droit sous la barre de Grégorini. Le ballon touche la barre transversale avant de finir au fond des filets.

23eme minute
Luyindula récupère un ballon aux abords de la surface niçoise. Malgré l’angle fermé et la présence de deux défenseur devant lui, Luyindula tente de nouveau sa chance à une vingtaine de mètres de la cage de Grégorini. Légèrement touché par le gardien, le missile de l’attaquant marseillais s’écrase sur la barre.

Jeu et joueurs

Le jeu
Dès le coup d’envoi, le bloc marseillais, positionné très haut, a tout de suite fait voler en éclats l’organisation niçoise. Avec beaucoup de réalisme, Marseille, grâce à un Luyindula enfin en état de grâce, a marqué deux buts sur ses deux premières occasions. L’attaquant marseillais trouvait ensuite la barre sur sa quatrième tentative. L’avance de deux buts de l’OM après seulement un quart d’heure de jeu était de trop pour Nice, qui ne s’est jamais remis de cette catastrophique entame de match. Encore dominés durant la suite de la première période, les Niçois ont continué à subir la possession de balle marseillaise sans plier cette fois. Mais sans, non plus, se montrer vraiment dangereux. Revenus sur la pelouse avec l’intention de gérer tranquillement leurs deux longueurs d’avance, les Marseillais ont respecté ce qu’ils s’étaient fixés comme consignes. Passé à trois attaquants, Nice s’en est mieux sorti. Toutefois, si les hommes de Gernot Rohr ont fait meilleure impression après la pause, il n’ont pas réussi à sauver l’honneur de ce match qui a très vite choisi son camp.

Les Marseillais
Attendu au tournant, LUYINDULA, de nouveau titularisé par Troussier, a enfin retrouvé le niveau de jeu qui était le sien à Lyon. Longtemps resté seul dans le vestiaire avant le match pour se concentrer, l’attaquant marseillais a fait un début de match de folie. Avec à la clé deux buts formidables et une frappe terrible sur la barre. Ensuite, l’ancien Lyonnais a continué à se donner beaucoup, mais s’est montré moins efficace. Auteur de la passe décisive sur le premier but, NASRI, bien pris par les défenseurs niçois, a quand même encore trouvé le moyen de se faufiler dans les plus petits espaces pour apporter le surnombre dans la surface. Sur une somptueuse action personnelle, le jeune prodige de l’OM a été tout proche de marquer son deuxième but de la semaine. Buteur contre Lille, MARLET n’a pas marqué, mais le Marseillais a beaucoup pesé sur la défense et a provoqué énormément de fautes en première période. PEDRETTI, qui a fait ce qu’il voulait en milieu de terrain dans les premiers instants de la partie, a livré beaucoup de ballons intéressants vers l’avant, avant de se contenter de faire tourner intelligemment le ballon ensuite. Derrière, dans cette robuste défense à trois, DEHU a fait preuve de beaucoup de solidité. Grand match également de BEYE, très présent au marquage. Sur le côté gauche, OLEMBE a, lui, bien bloqué les montées de Varrault, mais a connu plus de mal sur celles de S.Traoré après la pause. Dans sa cage, BARTHEZ, rarement inquiété, n’a pas relâcher les ballons qu’il avait à négocier.

Les Niçois
Complètement à côté de leurs pompes en première mi-temps après un début de match cauchemar pour eux, les Niçois ont émergé au fur et à mesure du match. VAHIRUA, qui n’avait par exemple jamais été servi dans de bonnes conditions en première mi-temps, a réussi quelques accélération dangereuses ensuite. Mais ce qu’il a tenté était souvent trop difficile. A ses côtés, en pointe, AGALI a réussi parfois à prendre le dessus sur les défenseurs de l’OM dans les airs. Mais ses coups de tête ont manqué de précision. Lui aussi toujours présent sur les coups de pied arrêtés, S.TRAORE n’a retrouvé son véritable niveau que lorsque Rohr l’a replacé sur le côté droit. Il a alors beaucoup débordé. JANKAUSKAS, entré en jeu pour poser un peu plus le jeu, ne l’a pas toujours bien fait. De surcroît, le Lituanien a manqué une occasion très nette, seul qu’il était face à Barthez. Dans l’entrejeu, comme à leur habitude, BISCONTI et BALMONT ont mis beaucoup de cœur à l’ouvrage. Mais ils ont tous deux attendu une bonne vingtaine de minutes avant de reprendre le dessus dans les duels. Après avoir pris l’eau de toute part dans le premier quart d’heure, la défense niçoise a également mis du temps à ressortir la tête de l’eau. A l’image d’un duo COBOS-ABARDONADO pris de vitesse par Nasri et Luyindula sur toutes les premières occasions franches en faveur de l’OM. Beaucoup critiqué actuellement, GREGORINI n’a rien à se reprocher sur les deux chefs-d’œuvre de Luyindula. Le gardien niçois n’a cependant jamais vraiment rassuré sa défense par ses interventions.

Aurélien CANOT
Football 365