Remettre le carbone !

Le FC Sochaux n'a pas encore aligné trois victoires consécutives cette saison en championnat. L'occasion est belle à saisir, ce soir (20 h) face à l'OGC Nice, de démontrer que Bonal est redevenu une forteresse.

Tombe la neige… Et les adversaires. C'est le souhait du FC Sochaux. Hier matin, le blanc cotonneux qui recouvrait la cité Montbéliardaise n'intriguait guère les footballeurs sochaliens. Le FCSM est, désormais, doté de structures lui permettant de repousser au mieux les caprices du temps et les sévices de l'hiver. Bonal a les pieds qui chauffent et il s'en réjouit. Surtout au moment où ceux qui l'habitent, semblent retrouver un second souffle, une énergie nouvelle, concrétisée par deux succès probants contre Bordeaux et Marseille. Épingler en trois jours ces deux formations, constitue une référence. Une référence et, forcément, un support moral idéal à la veille d'imaginer enchaîner un troisième succès consécutif. Bonal a vécu tant de frustration fin 2004, qu'il nourrit aujourd'hui le désir de s'enflammer et de revoir les siens repartir avec cet esprit de conquête qui en a fait leur réputation.

“ Si on reste rigoureux et généreux”
Si le début de l'hiver a gelé les ambitions doubistes, ce réveil, sans faire tomber les jaune et bleu dans la démesure, alimente à nouveau leur rêve européen. « Nous continuons à viser une qualification européenne » fait savoir Sylvain Monsoreau. « Si on reste rigoureux et généreux, on sait que l'on peut battre n'importe qui. Mais si on se relâche un petit peu… » Le défenseur doubiste résume en quelques mots, l'état d'esprit dans lequel doit se trouver le FCSM pour rester ambitieux. Les Sochaliens, comme leurs supporters sont lucides. Les points perdus à Bonal cette saison pèsent lourd dans la balance. Et à l'heure de ce « renouveau » jaune et bleu, les leaders que sont Lyon, Monaco, Lille, et Auxerre, profitent eux de leur régularité et de cet acquis en points qui sera difficile à combler par la troupe de Guy Lacombe. Mais l'idée de partir dans une course poursuite haletante demeure la meilleure des motivations à quelques encablures également d'une bataille en coupes (d'Europe et de France) qui mérite d'être préparée au mieux. Solide défensivement et mue par une solidarité exemplaire au Vélodrome, le FCSM va s'appuyer sur les mêmes valeurs pour affronter l'OGC Nice. Indispensable car les Aiglons, pas au mieux depuis la reprise, ont le souci de grappiller des points pour ne pas craindre une fin de saison faite de doute et de sueur supplémentaire. Guy Lacombe pouvant, désormais, compter sur un effectif plus riche, en défense notamment, il peut user de la concurrence. C'est le cas, par exemple, sur le flanc droit. Ibrahim Tall a « délogé » son compatriote et ami Omar Daf lequel, on l'imagine, brûle du désir de reprendre son poste. Une concurrence saine qui ne peut que pousser les Sochaliens à être plus performants encore. Cette défense doubiste qui a retrouvé toute son imperméabilité peut encore se réjouir de voir Lionel Potillon et Greg Paisley (laissé à la disposition du CFA avec Daf et Lavie) grossir le rang de prétendants à une place. Et là, on en prend conscience, dans ce secteur une fois tout le monde sur le pont, le FCSM est riche. Le coach sochalien qui a également constaté les bonnes dispositions de Fabien Boudarène, voit en Johann Lonfat, sorti sur blessure, un élément désireux de revenir animer l'entrejeu. C'est peut-être en attaque que, pour l'heure, les choix sont moins « casse-tête ». Ilan en délicatesse avec ses adducteurs, De Carvalho blessé lui aussi, Santos a su réagir à temps pour démontrer qu'il ne fallait pas le recouvrir de neige trop vite. Et Jaouad Zaïri, soucieux d'afficher du temps de jeu, a vu la semaine dernière ses désirs s'accomplir. Reste, le cas de Jérémy Menez.

“ S'appuyer sur un gamin de 17 ans… ”
Euphorique devant Bordeaux, le « gamin » de la troupe doubiste a payé le contre-coup physiquement et mentalement au Vélodrome. Logique. Quand Fabien Barthez parle de Samir Nasri en disant « S'appuyer sur un gamin de dix-sept ans qui compte trois matches en ligue 1 présente un gros danger pour le gamin et pour le club. », il exprime, là, un contexte bien senti et surtout mieux géré à Sochaux avec Jérémy Menez. Mais qu'en sera t-il en l'absence de Wilson Oruma ? Le champion d'Europe des 17ans a paru le plus à l'aise ces derniers temps pour pallier l'absence du Nigérian et s'habiller de ce « neuf et demi » qui lui sied comme un gant.

Gilles Santalucia
Le Pays