Ribery a fugué, mais Gvozdenovic s'invite et le FC Metz compte valider, à Nice, les promesses apparues lors du festival réussi contre Auxerre. Comme un nouveau départ?
Place au souvenir. Samedi dernier, Metz a affronté Auxerre à Saint-Symphorien et Metz lui a passé trois buts. L'avalanche déclenchée en douze minutes et, globalement, l'empreinte déposée sur une deuxième mi-temps tonique sont restées en mémoire. Après la rencontre, les joueurs ont unanimement relayé l'idée que la réussite avait enfin basculé. On peut raisonnablement situer le point de départ d'une embellie au match de Lyon, perdu 2-0 sur le somptueux outrage de Juninho au règlement (un coup franc retiré à la 84e). Dans la foulée, les Messins ont donné le change à Marseille et à Bordeaux, s'inclinant par deux fois (1-0) avec le sentiment d'une occasion manquée, avant de venger le tout sur le dos d'Auxerre. Ça ne suffit peut-être pas à faire d'eux les favoris d'un déplacement à Nice (14e), mais ils ne l'étaient pas non plus le week-end précédent, au matin de défier l'AJA.
Surtout, le FC Metz a convoqué ce soir-là des ressources qu'on ne lui prêtait guère. Inoffensif avant la pause, il a ensuite allégrement enjambé le fossé séparant les bonnes intentions d'une efficacité diabolique. La prime à l'audace, puisque Jean Fernandez avait inauguré un 4-3-3 autorisé par l'apparition, engageante, de Bartholomew Ogbeche en attaque. Aujourd'hui? La formule est reconduite, signe que pour Metz le temps de la soumission est probablement révolu. D'une part, la ligne de quatre défenseurs a parfaitement rempli son oeuvre devant Auxerre. De l'autre, l'animation offensive a joui d'un fameux coup de fouet avec la complicité proposée par le trio africain. Jean Fernandez tient toutefois à une précision: "Ce n'est pas parce que nous évoluons avec trois attaquants que nous marquerons obligatoirement plus de buts. Ce dispositif n'est d'ailleurs applicable qu'à la seule condition de voir les attaquants accomplir le travail défensif réclamé par le jeu. En football, tout est toujours affaire d'équilibre.
Il reste maintenant à connaître le comportement des Messins dans la foulée d'une performance majuscule. "Nous avions accumulé beaucoup de frustrations lors de nos derniers matches, la victoire nous a remis en confiance. Nous sommes plus sereins", prétend Jean Fernandez. Quoique bousculée par la perte de Franck Ribery, la semaine d'entraînement a démontré une belle ardeur au travail, ardeur accentuée par l'émergence de nouvelles têtes. Ogbeche bien entendu, mais également Ivan Gvozdenovic, dont la patte gauche sera visible pour la première fois à Nice. Par un luxe du mercato, Metz modifie donc également ses batteries à l'extérieur. Dans l'espoir de rectifier des statistiques affichant zéro point en quatre voyages.
En terme d'insuccès, cependant, la palme revient pour l'instant à l'OGC Nice, qui n'a plus remporté le moindre match depuis un mois et demi. Soit six matches sans victoire et une situation progressivement enlisée à la quatorzième place. En dehors du passif entourant les confrontations entre les deux clubs, en dehors de la trace laissée à l'aller par l'égalisation de José Cobos (1-1) au bout du bout du temps additionnel, le rendez-vous du jour annonce un révélateur probant des possibilités messines. Pour tourner la page. Pour entamer un nouveau chapitre.
Pierre THÉOBALD
Le Républicain Lorrain