Rennes ne doit pas céder à l'excès de confiance

Rouge et Noir contre Noir et Rouge. L'Hermine bretonne contre l'Aigle provençal. Ce soir, route de Lorient, les Rennais devront impérativement rajouter une victoire à leur bonne série, sous peine de se mettre la pression pour les journées à venir.

« On est arrivé un quart d'heure en retard au match. Quand on a commencé à jouer, on avait déjà deux buts contre nous. » À la sortie des vestiaires, le 25 septembre à Nice, Olivier Sorlin avait formulé ce résumé lapidaire de la sérieuse défaite que le Stade Rennais venait d'encaisser. Cinq mois plus tard, Laszlo Bölöni, l'entraîneur s'en souvient également. « À l'aller on avait été hyper-naïfs. C'est un des plus mauvais matchs que nous ayons produits. »

Sur la lancée de ce succès, les Méditerranéens avaient enchaîné une belle série de victoire, dont un mémorable 4-3 à Monaco. De leur côté, les Bretons avaient subi une série inquiétante de défaites. Au moment de se retrouver, les deux formations nagent désormais dans le ventre mou du championnat avec un léger avantage au classement pour les Rennais. Caractéristique surprenante, s'ils ont transformé la route de Lorient en citadelle quasi imprenable, les coéquipiers d'Alex Frei n'ont jamais trouvé la clé des forteresses adverses. Heureusement, depuis le début de l'année les hommes de Gernot Rohr semblent avoir rangé dans l'armoire leurs outils de gentlemen cambrioleurs.

« On connaît les qualités athlétiques de Nice, son engagement, sa qualité, nuance le coach rennais. Mais nous jouerons sur nos valeurs. Dire que je suis inquiet ? Non. Mais en football tout peut arriver. Ce dont je suis sûr c'est que nos bonnes prestations à domicile n'entraîneront pas de relâchement chez mes joueurs. » Une détermination confirmée par Jacques Faty : « Trop de confiance peut nuire ; on ne tombera pas là-dedans ». Le défenseur se met juste la pression qu'il faut. « On est devant notre public qui nous pousse, on est sur une bonne série... Maintenant, on sait que Nice ce n'est pas l'attaque à tout va. Ils devraient plutôt bétonner derrière et tenter de jouer le contre. Moi je retiens qu'ils ont fait un super match à Monaco, donc méfiance. »

Rennes devra donc « trouver la faille » assez vite en s'appuyant sur ses atouts. « Le jeu de passe c'est notre force », rappelle Jacques Faty. Cette semaine, à l'entraînement, les séances étaient basées sur l'accélération du jeu, le travail de débordement par les ailes et le pressing. « Mais tout cela ne sera pas facile sur un terrain en très mauvais état. En tout cas, en défense, nous ne prendrons pas de risques dans la relance. »

Si Nice doit déplorer l'absence d'éléments essentiels (Grenet, Echouafni, Roudet, Valencony, voire Vahirua, Jarjat, Traoré), Laszlo Bölöni regrette également d'avoir à composer avec « un noyau dur de valeur », émietté. « Mais rien n'est plus valeureux que le collectif », s'empresse-t-il de formuler.

Jacques GUYADER.
Ouest-France