Les Crocos ont mangé de l'Aiglon !

Le stade des Costières aime ce genre de match. Avec encore une fois près de douze mille supporters tout acquis à la cause rouge et blanche, Nîmes Olympique a vécu ce mardi une soirée de gala, et ainsi écrit la suite de sa douce histoire avec dame Coupe, fêtant de la plus belle des manières son cinquantième match de coupe de France en dix saisons. Les cinq cents niçois qui ont fait le déplacement en seront quittes pour trois heures de trajet où ils pourront ressasser un match qui leur était pourtant promis. Deux divisions d'écarts, la dynamique après la victoire face au finaliste de la Ligue des Champions le week-end dernier ... alors que Nîmes pouvait compter sur son public, si précieux dans ces moments magiques. En apéro, musique taurine et tifos à l'envi. En hors d'oeuvre, un match de bonne facture. En dessert, une qualification amplement méritée pour des Crocos morts de faim sur tous les ballons.

Chavas blessé, Kandé, Oliveras sur le banc, Didier Ollé-Nicolle offrait au public nîmois une disposition en 4-2-4, avec un quatuor offensif composé de Beyrac, Verschave, Enza et Coulibaly. Côté niçois, petite surprise, la mise au banc du "pagayeur" tahitien Marama Vahirua, au profit du Lituanien Jankauskas. Les Azuréens allaient montrer les dents les premiers, obligeant Duchesne à sortir devant Agali (1'). Malgré la reprise de volée de Balmont, non cadrée (5'), c'est quand même Nîmes qui fait le jeu. Leurs adversaires du soir, empruntés par la fatigue du match contre Monaco, donnent une légère impression de supériorité technique, mais à force que jouer à la ba-balle, les hommes de Gernot Röhr, trop attentistes, manquent de se faire surprendre par Coulibaly, dont la frappe est bien captée par Grégorini (13'). Les Nîmois faisant le jeu, les visiteurs tentaient de les contrer. Mais c'était sans compter sur onze Nîmois qui tentent tout. Horjak, sur un pressing bien organisé avec Coulibaly, chipait alors le ballon à Jarjat, prenait le temps de lui administrer le petit pont qui allait avec, mais, en bout de course, son centre arrivait dans les bras du portier azuréen (17'). Ce n'était pas grave, la suivante allait être la bonne : après un retourné acrobatique d'Agali, Enza récupérait le ballon se faisait son numéro sur le côté gauche, et centrait sur Coulibaly, qui frappait en force du droit et trompait Grégorini (1-0, 19'). Nice doit maintenant sortir, et des espaces vont se créer. Et Nîmes va tenter d'en profiter. C'est le poteau qui repoussait ainsi la frappe des vingt mètres d'Enza, insaisissable ce soir (26'). Mais les Crocodiles ne sont toujours pas à l'abri, et Agali, véritable seul poison adverse, faisait un grand pont sur Pasqualetti mais butait sur Duchesne qui sortait dans ses pieds (29'). Heureusement, les porteurs du maillot rouge (Nice jouait tout en blanc) allaient se mettre à l'abri d'un éventuel retour assez rapidement. Dié commettait une faute qui allait lui valoir un carton jaune, et le coup franc atterrira dans les pieds de Verschave, lequel fusillait du droit un Grégorini totalement impuissant (2-0, 35'). Proches du K.-O., les Niçois ne savent plus quoi faire, et ce n'est pas ce corner tiré par Bisconti dans les arrêts de jeu, qui donnera quelque chose, personne ne pouvant effleurer le cuir (45'). Grâce à une volonté sans faille, Nîmes peut rejoindre les vestiaires avec deux buts d'avance.

Pendant ce temps, le public cherchait à se réchauffer : chants, applaudissements. Mais aussi le traditionnel "Qui ne saute pas n'est pas Nîmois !", repris par les joueurs sautillant au moment de donner le coup d'envoi. S'ils veulent revenir à la marque, les Niçois doivent marquer très rapidement. Ederson, tout juste rentré en jeu, obtenait bien un corner, mais les défenseurs gardois parvenaient à dégager en deux temps (47'). Les coups de pied arrêtés, une solution pour Gernot Röhr ... Mais ni les corners, ni les coups francs ne parviennent à inquiéter la dernière ligne nîmoise. D'autant plus que Ederson, la perle niçoise, se blesse très rapidement à la cheville, laissant sa place à Vahirua, qui a pour mission de remettre son équipe dans le cours du jeu. Cependant, Nîmes n'a pas dit son dernier mot, et enfonce même le clou peu après l'heure de jeu, par Enza, parti à l'extrême limite du hors-jeu, et qui, après s'être défait de José Cobos, pouvait tromper le malheureux Grégorini (3-0, 65'). Et comme si cela ne suffisait pas, Verschave pressait et obtenait un corner suite à une sortie de Grenet. Corner tiré par Benhamou, tête croisée de Verschave, le geste était parfait (4-0, 72'). Les Aiglons ne sauveront même pas l'honneur, la faute à une défense bien en place. Le score aura même pu être encore plus lourd, mais ni Coulibaly (86'), ni Benhamou (87') ne trouveront une nouvelle fois le chemin des filets. Il est 22 heures 55. M.Piccirillo, l'arbitre de la rencontre, porte le sifflet à sa bouche et comme un seul homme, le public et le banc nîmois se lèvent en même temps.

La qualification avec la manière acquise, les organismes devront vite récupérer car pour Nîmes, même en quart de finale de la Coupe, ses prochains matches seront autant de finales avant la lettre. Première "finale" dès samedi, à Rouen. Mais pour la route, chantons un "Et un, et deux, et trois, ... et quatre zéro !".