Même s'il a reculé d'une place et si sa marge sur le premier relégable n'est plus que de 3 longueurs, le Racing a obtenu un bon point hier soir à Nice (0-0). Il en compte désormais 31.
Enfin! La victoire en terre adverse n'est toujours pas au rendez-vous. Mais pour son 15e déplacement de la saison, le Racing, irrésistible à la Meinau (23 pts sur 27) depuis l'arrivée de Duguépéroux, a eu le bon goût d'aller chercher hier à Nice son 6e point hors de ses bases. Le 31e de sa saison, arraché au terme d'un match qui ne restera sûrement dans les annales, mais qui aura son importance lors du décompte final, même si, en cette 29e journée, les Strasbourgeois ont perdu à la fois une place (16e) et un point sur le premier relégable (Ajaccio désormais). Jacky Duguépéroux s'attendait à voir les Niçois imposer un défi physique. Il n'en sera rien. Sans doute d'ailleurs a-t-il choisi d'aligner trois défenseurs centraux (même si Cédric Kanté évolue côté gauche) pour «muscler son jeu». Sans doute aussi a-t-il pensé qu'il était opportun de relancer Karim Hagui, absent ces deux derniers matches sur blessure, en prévision de la suspension de l'indestructible Jean-Christophe Devaux mercredi contre Monaco. Derrière, les Bleus tiennent donc le coup. Mais malgré les incessants efforts d'un Farnerud seul devant, toujours disponible, multipliant appels et remises, ils peinent à être dangereux. Ils ne le seront en fait que deux fois en cette mi-temps initiale: dès la 4e lorsque Arrache rate une frappe vite transformée en centre que ne peut exploiter un Le Pen trop court; puis, surtout, à la 29e lorsqu'Abdessadki, servi plein axe par Farnerud, est gêné dans sa tentative par le retour d'Abardonado (29e).
Premier tir cadré: 83e
En face, Nice n'a donc pas, contrairement aux craintes strasbourgeoises, placé la rencontre sur le terrain de l'intimidation. Globalement même, les Aiglons manquent d'esprit d'entreprise. De vitesse d'exécution aussi, comme sur cette échappée de Vahirua repris in extremis par Hagui (11e). De précision encore, avec une frappe de 25 m, plongeante, mais néanmoins trop enlevée de Dié (33e), puis une tête au-dessus de Traoré sur un corner de Balmont (40e). En réalité, Stéphane Cassard n'a souffert que sur deux ou trois ballons aériens rendus insaisissables par un vent tourbillonnant. Le pire ennemi pour un gardien. Ceci dit, on voit difficilement comment les débats vont pouvoir se poursuivre sur ce faux rythme sans que les Niçois ne se fassent souffler dans les bronches par Gernot Rohr. Et on imagine que le technicien allemand a su trouver les mots au repos, car José Cobos et les autres reviennent sur la pelouse animés d'autres intentions. Le match s'emballe, se durcit même. «Dugué» a anticipé en lançant l'expérimenté Camadini, toujours capable de mettre le pied sur le ballon dans les moments chauds, à la place de Le Pen (46e). Pendant 20 bonnes - ou plutôt inquiétantes - minutes, les Strasbourgeois vont reculer inconsidérément. Mais sans dommage à l'arrivée, malgré quelques situations chaudes dans les 16 m et une frappe non cadrée de Balmont de l'extérieur du droit (78e). C'est seulement à la 83e que Cassard captera la première tentative cadrée de la partie, en l'occurrence une tête lobée et portée par le vent de Traoré (83e). Histoire d'équilibrer les stats, Johansen répliquera sur le contre, mais sans danger pour Gregorini. Sans véritablement trembler, le RCS restera jusqu'au bout sous la menace d'un coup tordu. Comme sur cette ultime occasion de Vahirua annihilée par un retour rageur de Hagui (90+3). Après sa victoire - certes tirée par les cheveux - sur Ajaccio (1-0), le Racing a donc tenu en respect un autre concurrent direct. «Ce sont ces matches-là qu'il faut gagner», ne cesse de marteler Duguépéroux ces derniers temps. A défaut, il faut savoir ne pas les perdre. Kanté et les autres l'ont fait, et bien fait, hier soir.
Stéphane Godin
Le Pays