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La fin de l'âge d'or niçois

Maxifoot.fr, le 17/03/2005 à 20h46

Cette troisième année de suite en Ligue 1 est la plus difficile pour José Cobos et les siens. Eliminé des deux coupes, quatorzième en championnat, l'OGC Nice ne connaît plus la sérénité des saisons précédentes. Le spectre de la relégation a fait son apparition, exacerbé par les querelles internes. Comment a-t-on pu en arriver là ?

La saison de trop ?

Cette saison est la plus difficile pour l'OGC Nice depuis son accession en Ligue 1 en 2002/2003. Cette année-là, les hommes de Gernot Rohr avaient surpris la France entière en restant plusieurs mois dans les premières places du classement. Et quand, en deuxième partie de saison, une légère baisse de régime s'était faite sentir, le maintien était déjà acquis depuis longtemps. Au final, avec 55 points au compteur, les Niçois s'étaient classés 10èmes. En 2003/2004, les Aiglons avaient maintenu une cadence semblable qui leur avait permis là encore de ne pas sentir sur leur dos le souffle de la Ligue 2. Finalement 11èmes avec 50 points, les coéquipiers de José Cobos avaient réussi le plus dur : confirmer. Formée dans la douleur durant l'été 2002, alors que le club n'avait vu son accession en première division validée qu'au tout dernier moment, l'équipe niçoise était devenue en deux saisons une référence en France en matière de solidarité et de solidité. Les objectifs de ce début de saison étaient clairs : il s'agissait avant tout d'assurer le maintien. Mais avec deux saisons en L1 dans les jambes, nul doute Nice rêvait de jouer les trouble-fêtes dans la première moitié du classement.

«L'année de trop» guette-t-elle les Rouge et Noir ? Au vu des résultats, on peut le penser. Après 29 journées, Nice est 14ème et ne compte que 5 points d'avance sur le premier relégable Ajaccio. Les Niçois risquent de souffrir jusqu'à la dernière journée pour assurer leur maintien. Mais plus que son classement, c'est la trajectoire de l'OGC Nice qui inquiète ses supporters. Le début de saison avait été très moyen : après 5 journées, les hommes de Gernot Rohr étaient avant-derniers du championnat avec à leur actif deux matches nuls et trois défaites (dont une, cinglante, à Bordeaux : 5-1). S'ensuivent cinq rencontres sans défaite grâce auxquelles le club s'est hissé à la huitièmes place. Un match symbolise cette période dorée : la victoire à Monaco où, menés 3-0, Victor Agali et les siens vont parvenir à inverser la tendance. Le parcours des Rouge et Noir jusqu'à la trêve suivra le même schéma : à six rencontres sans victoire succèdent deux succès à Nantes et face à Ajaccio. A Noël, Nice est 11ème. Depuis, rien ne va plus : l'équipe n'a gagné qu'une fois en 2005 à l'occasion de la 27ème journée, encore face à Monaco. Quatre défaites et cinq matches nuls ternissent le bilan du club. L'humiliation subie en Coupe de France à Nîmes, où les Aiglons se sont inclinés 4-0, illustre cette descente aux enfers.

Un recrutement mis en cause

Depuis son accession en Ligue 1 en 2002, l'effectif niçois n'avait que peu évolué. Il se composait de joueurs ayant participé à la montée tels que José Cobos, le capitaine, les latéraux Noé Pamarot et Cédric Varrault ou l'attaquant Christophe Meslin. On y trouvait également de nombreux joueurs recrutés à l'été 2002 pour affronter les joutes de l'élite : le gardien de but Damien Grégorini, Jacques Abardonado, Yoann Bigné et Everson sont dans ce cas. Quelques joueurs d'expérience tels que Lilian Laslandes ou Olivier Echouafni ont garni les rangs niçois à l'intersaison 2003 : des retouches, donc, mais pas de profond bouleversement. La révolution a eu lieu cette année. Pour la première fois, après le départ d'Everson et de Laslandes notamment, il a fallu recruter. Au rayon des attaquants, Marama Vahirua est arrivé en provenance de Nantes, Roland Linz de l'Admira Wacker, en Autriche, Edgaras Jankauskas du FC Porto et Victor Agali de Schalke 04. Du côté des milieux de terrain, Sébastien Roudet de Châteauroux, Florent Balmont de l'OL et Roberto Bisconti du Standard de Liège ont fait leur apparition sous le maillot rouge et noir. Le latéral François Grenet complète le marché estival de l'OGC Nice.

Après plus de six mois de compétition, force est de constater que la plupart de ces recrues n'ont pas justifié leur achat. Le Lituanien Jankauskas, champion d'Europe avec Porto l'an dernier, n'a pas marqué un seul but en championnat. Son compère Victor Agali n'a brillé que par intermittence. L'agitation née de son triplé à Monaco, lors du fameux 4-3, est vite retombée : auteur en tout de cinq buts, le Nigérian est muet depuis la 13ème journée. Si les statistiques de Marama Vahirua, buteur à 9 reprises, en font l'un des joueurs les plus efficaces de notre championnat, il ne faudrait pas oublier que le Tahitien a inscrit 6 penalties. Roland Linz n'est quant à lui pas utilisé par Gernot Rohr. François Grenet est loin d'être un titulaire indiscutable. Finalement, seuls Roudet, par son activité offensive, et Balmont, véritable poumon de l'équipe, apportent un réel plus à l'équipe de Nice. On constate également une certaine baisse de régime dans la défense niçoise : âgé de 36 ans, José Cobos n'a plus ses jambes de 20 ans. L'arrivée au mercato de Martin Djetou n'a pas stabilisé une défense qui a encaissé 40 buts cette saison, ce qui en fait la moins performante du championnat après celle du Stade Malherbe de Caen. Ce secteur est assurément le talon d'Achille de l'équipe de Gernot Rohr.

Rohr sur la sellette

L'entraîneur Gernot Rohr, grand architecte de la remontée et du maintien en L1 des Aiglons, n'est plus intouchable. Son président Maurice Cohen n'a pas hésité, suite aux mauvais résultats de l'équipe, à le mettre face à ses responsabilités : «Mon ambition était de terminer cinquième ou sixième. Pas dix-septième ! déplore le dirigeant. Le coach allemand a même vu son pouvoir sportif réduit. Les actionnaires du club Rouge et Noir lui ont conseillé de «se recentrer sur son rôle d'entraîneur. Pas celui de manager.» Pas étonnant, donc, que les relations entre les deux hommes se soient détériorées. D'un côté comme de l'autre, on se renvoie la balle, les colonnes du Nice-Matin servant de terrain de jeu. Une fois de plus, c'est le recrutement qui fait débat : «J'aurais aimé avoir Maoulida, Feindouno ou Cousin, mais ils les ont jugés trop chers» , lance Rohr. Cohen assure de son côté que Rohr n'a rien demandé : «Il nous a assuré n'avoir besoin de personne, hormis Martin Djetou.» Le technicien niçois n'est pas encore parti. Maurice Cohen n'exclue d'ailleurs pas de le conserver à la tête de l'effectif des Aiglons la saison prochaine : «Nous souhaitons poursuivre notre route avec Gernot Rohr. S'il adhère à notre projet.»

Le projet en question, c'est une nouvelle réduction des pouvoirs de l'entraîneur. La création d'une cellule de recrutement pour la saison prochaine est déjà en route. Chacun est libre d'y voir le maintien d'une certaine confiance entre le staff et les dirigeants autant qu'un moyen de pousser l'actuel entraîneur de l'OGC Nice vers la sortie. Gernot Rohr ne se fait d'ailleurs pas d'illusions : «S'ils veulent me virer, qu'ils me règlent mes deux ans de contrat et on se dira au revoir. J'ai déjà vécu ça !» Bref, les deux parties se tournent le dos. Pendant ce temps-là, le club continue de s'enfoncer... Et avant de penser à la saison prochaine, il y a le maintien à décrocher. Les joueurs, spectateurs impuissants de cette guerre des mots entre leur encadrement, ne peuvent plus compter que sur eux-mêmes s'ils veulent retrouver leurs capacités. «Maintenant, il va falloir nous remettre en question» lance Balmont, l'un des leaders de l'équipe. Le capitaine José Cobos compte lui aussi sur le vestiaire niçois pour réussir l'opération sauvetage. Selon lui, «l'ambiance est toujours excellente. Nous donnons toujours le maximum.» L'ancien Parisien fait même preuve d'un certain optimisme, puisqu'il affirme que son équipe «peut toujours terminer 8ème ou 9ème, soit mieux que le saisons précédentes.» Le temps des paroles est fini, place aux actes.

On pourra toujours critiquer le recrutement de cet été, rejeter la faute sur l'un ou l'autre des dirigeants du club, cela ne changera rien : la priorité actuelle du côté de l'OGC Nice est de maintenir le club en Ligue 1. L'environnement du club, qui traverse sa crise la plus profonde depuis son retour parmi l'élite, risque tout de même de porter préjudice aux performances de l'équipe.

Julien Demets
Maxifoot.fr







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Nice - Lille : 2-2

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dim. 24/11/2024 à 20h45



Pts J V N D Diff
 4.    Lille 19 11 5 4 2 +7
 5.    Lyon 18 11 5 3 3 +3
 6.    Nice 17 11 4 5 2 +10
 7.    Reims 17 11 5 2 4 +4
 8.    Lens 17 11 4 5 2 +3



   9e  dim. 27/10 (17h) Nice - Monaco : 2 - 1
   10e  sam. 03/11 (19h) Brest - Nice : 0 - 1
  jeu. 07/11 (18h45) Nice - Twente : 2 - 2
   11e  dim. 10/11 (15h) Nice - Lille : 2 - 2
   12e  dim. 24/11 (20h45) Nice - Strasbourg
  jeu. 28/11 (21h) Nice - Rangers
   13e  dim. 01/12 (17h) Lyon - Nice


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