Interviews :
Pour Ayeli, c'est reparti
Nice-Matin, le 06/11/2002 à 07h49
Après deux mois d’abstinence, l’attaquant niçois a renoué avec le ballon à Lyon.
Il lui reste encore a trouver le rythme pour composer un duo efficace avec Kaba Diawara
Il revit, Serge, et ça se voit.
Il suffit de l'observer, couvant chaque ballon des yeux à l'entraînement, pour s'en convaincre.
Il sourit, Serge, et ça lui va.
Forcément. Deux mois qu'il s'était coupé bien malgré lui de cette Ligue 1 dont il voulait faire son nouveau monde.
Depuis, Ayeli a respecté l'ordonnance à la lettre mais dorénavant, il se sent fort. Comme un remède à l'absence de « Poussin » Meslin.
Samedi, une mi-temps à Gerland dans l'antre des Gones l'a ramené à la raison.
Dans sa maison.
Un groupe dont, finalement, il ne s'est jamais senti écarté.
Et ce retour au sein de la meute face aux Edmilson, Caçapa, Coupet et consorts valait bien tout ce temps de chien vécu loin du terrain.
Qu'on se le dise : Serge Ayeli est de retour. Avant un Nice-Monaco qui sera vendredi l'événement du jour.
Aussi l'avons-nous convié à bien vouloir se livrer sans détour.
- Serge, d'abord, quelques mots sur ce beau match nul obtenu à Lyon ?
« C'était un match de très haut niveau et on a su hisser notre niveau de jeu pour être à la hauteur de cette rencontre. Comme depuis le début de la saison, on a su garder cette rigueur qui nous a fait du bien. Je crois que ce match nul n'est pas immérité, même si on a souffert ».
- Justement, n'avez-vous pas douté du résultat lorsque vous étiez menés au score ?
« Franchement, on n'a pas eu le temps de douter car on était plongés complètement dans le match. On se donnait à fond. On a continué à jouer et ça nous a souri ».
- Se retrouver face à de tels joueurs que les stars Lyonnaises, ça doit être plutôt grisant, non ?
« C'est clair que dans le championnat de France, c'est l'une des meilleures équipes. Quand on joue contre eux il faut vraiment être fort physiquement et mentalement, être vigilant tout le temps, sinon ça se paie cash... »
- Personnellement, comment jugez-vous votre prestation pour ce retour ?
« J'ai eu deux ou trois occasions, mais je ne les ai pas mises. Le plus important, c'était de ne pas me blesser. J'avais quitté l'équipe il y a deux mois, maintenant je reviens dans ce groupe fabuleux pour donner le meilleur de moi-même ».
- Ca n'a pas été trop dur, tout ce temps passé dans l'ombre pendant que vos coéquipiers faisaient la une ?
« C'est vrai que c'est difficile, on se sent un peu à côté de l'événement mais ce groupe fait en sorte de te remotiver et te remettre dans le bain. Il faut dire qu'on est vraiment tous solidaires ».
- Où en êtes-vous avec votre blessure, plus d'appréhension ?
« Non, pas du tout même si je fais très attention pour ne pas me blesser à nouveau. Maintenant, le rythme va revenir au fur et à mesure de la compétition ».
- Comment peut et doit fonctionner votre duo avec Kaba Diawara ?
« C'est une histoire de feeling et de déplacements. Je pense qu'on est complémentaires. Lui, il va haut, il sent bien le ballon. Quand tu joues avec un gars comme Kaba, il suffit de le regar-der après ça suit tout seul ».
- Après Lyon, un autre match de gala contre Monaco. D'autres très bons joueurs et des retrouvailles avec Patrice Evra, c'est du bonheur ?
« Oui, on va évoluer contre de grands joueurs, une équipe qui viendra pour imposer son jeu. Il faudra être très vigilants et solidaires. En face, il y aura des gars talentueux, altruistes, de vrais solistes. Je suis per-suadé que ce sera un très bon match et j'espère qu'on jouera dans un stade plein. C'est ça le football, il faut le savourer et croquer à plein dedans ! »
Christophe DEPIOT
Mercredi 6 novembre 2002
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