Presse :
Nice à l’assaut de Monaco
Nice-Matin, le 08/11/2002 à 08h12
Entre les étonnants promus et les joueurs de la Principauté très efficaces à l’extérieur, le derby s’annonce chaud et indécis.
Après la défaite d’Auxerre hier soir à Ajaccio, le Gym, en cas de succès, à l’occasion de reprendre la tête de la Ligue 1
Par essence, les derbys sont indécis, vous rappelleraient les anciens. On commencera donc simplement par noter que ce 30e Nice-Monaco de l'histoire au stade du Ray n'échappe pas à cette notion de l'insaisissable, dont tous les spectateurs raffolent...
Un match peut-être pas ouvert à tous les vents, car les deux candidats savent défendre. Mais le parfum de conquête et d'aventure entourant cette rencontre est perceptible, excitant attisé par la position flatteuse et méritée d'un formidable OGCN, et cette situation en embuscade d'un Monaco très outillé et sans doute revanchard.
Entre, l'OGCN, et l'ASM, vingt kilomètres les séparent. Et au classement de Ligue 1, trois petits points. Ce qui est peu, et beaucoup à la fois. Au rayon des convoitises, les deux voi-sins veulent remplir leurs chariots d'unités précieuses.
Pour le Nice de Gernot Robr, de retour dans l'élite, il s'agit de continuer à rêver. Pour le Monaco de Deschamps, d'affirmer (ou plutôt de retrouver) son statut. Dans les deux camps, il ne s'est pas trouvé grand monde, cette semaine, pour se contenter d'un nul en paroles. L'ASM, avec ses stars et ses obligations, et l'OGCN, avec son équipe surprise, qui n'a rien d'une étoile filante, risquent de chercher le K.O. mieux que le statu quo.
Hier après-midi, les derniers entraînements niçois et monégasques se sont déroulés sous un crachin qui rappelait davan-tage un derby breton. Mais d'après la météo, cette atmosphère humide n'était que de passage..
A Nice, comme à Monaco, les belles panoplies sont de sortie. Deux formations au complet Du maestro argentin, Marcelo Gallardo, qui effectue son retour et espère « une très belle victoire », à Jérôme Rothen, qui a « à cœur de gagner », les joueurs de la Principauté vont tenter de tromper une défense niçoise jamais prise à défaut au Ray depuis le 24 août et la venue de Montpellier.
« L’unique moyen de bouger ce bloc défensif sera de passer par les côtés », souligne Pat Evra, pour son retour dans son ancien jardin. Si le Gym possède le label imperméable, il vient de prendre deux buts à Lyon. Dans l'autre sens, avec 18 réalisations au compteur, Nice peut évoquer son intrusion dans le quinté de tête des attaques de Ligue 1. Ce n'est pas rien...
Indéniablement, les Aiglons savent aussi produire du jeu, et se montrer de plus en plus conquérants, si l'on se fie aux derniers événements.
Si Monaco possède encore les plus beaux atouts tech-niques, le Gym a donc les moyens de ne pas faire basculer ce derby dans une simple opposition de style. D'autant que si l'on en croit les Monégasques, eux aussi sont capables d'enfiler le bleu de chauffe...
« Monaco doit s'imposer pour éviter de se mettre dans une situation compliquée », souligne Shabani Nonda, co-leader du classement des buteurs avec le Niçois Kaba Diawara. Entre les deux goléadors, le duel à distance ne passera pas inaperçu.
Par rapport à l'escouade ayant obtenu ce nul si méritoire à Lyon, l'OGCN enregistre le retour d'Eric Roy (suspendu à Gerland) en milieu défensif. Pour occuper le couloir gauche, Gernot Rohr choisira entre Thibault Scotto et Cédric Varrault. Dans le groupe des 17 s'efface Malek Cherrad, mis au service de la CFA ce week-end.
Devant, aux côtés de Diawa-ra, Serge Ayeli va débuter comme titulaire. En feu follet.
L'AS Monaco, au schéma différent, devrait évoluer avec une seule pointe, Nonda, mais soutenu par trois milieux à la force de frappe redoutable (Rothen, Giuly, Gallardo). « Il suffit de voir le but de Giuly à Bordeaux (frappe lucarne des 20 m) pour comprendre qu'avec Monaco, le danger peut venir à tout moment », souligne Gernot Rohr.
Une raison supplémentaire pour les Aiglons de ne pas reculer, et pour ce premier derby officiel depuis cinq ans, de ne pas souffrir du syndrome de frilosité.
Place au jeu. Le Ray n'attend que ça...
François PATURLE
Vendredi 8 novembre 2002
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