Après la 36e journée de Ligue 1, sept équipes sont encore concernées par la relégation. Si Nice et Bordeaux ont leur destin en mains, les autres clubs se livreront un duel à distance alors que le Nantes-Metz de la dernière journée pourrait bien régler le sort de chacun.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la 36e journée de L1 n’a pas vraiment éclairci la situation en bas de tableau. La seule certitude c’est que Strasbourg a prolongé son bail parmi l’élite en battant Metz (3-1). Mais derrière les Alsaciens, ça bouchonne fortement. De Bordeaux, 13e, à Bastia, 19e, sept équipes se tiennent en quatre points. Autant dire que personne n’est encore à l’abri.
Nice le mieux loti
Les premiers à s’en sortir pourraient être les Niçois. Précieux vainqueurs à Ajaccio (0-1), les hommes de Gérard Buscher ont non seulement repoussé un rival direct mais ils se sont surtout offert le luxe d’avoir le destin entre leurs mains. Une victoire face à Auxerre au Stade du Ray et les Aiglons seraient assurés d’être tirés d’affaire. «On va décompresser jusqu'à lundi après-midi mais il faudra se reconcentrer sur le match d'Auxerre. Il ne faut pas manquer ce rendez-vous qui sera l'occasion de plier la saison dès samedi. Ne pas s'enflammer, rester concentré jusqu'à samedi 22h30, ne pas faire de Cocorico avant l'heure ! Maintenant c'est certain que l'on respire mieux. Ce que l'on voulait avant de recevoir Auxerre c'est d'avoir les cartes en mains. C'est fait, on a même un bon jeu. Reste à bien l'utiliser et à ne pas jeter les cartes n'importe comment. Contre Auxerre une victoire nous permettrait d'éviter les comptes d'apothicaires, alors on va tout faire pour l'emporter !, affirmait ainsi le remplaçant de Gernot Rohr à la barre du navire niçois. Les Sudistes auraient d’ailleurs tout intérêt à plier l’affaire dès le match face à Auxerre puisqu’ils se déplaceront ensuite chez le festif champion lyonnais.
Bordeaux en grand danger
Autre équipe à avoir son destin en mains, Bordeaux. Mais ce n’est pas vraiment l’objectif que s’était fixé l’équipe de Michel Pavon en début de saison. Un nouveau challenge donc pour un club qui n’est descendu qu’une fois dans son histoire, en 1991. Et on ne sait pas vraiment si la jeune garde bordelaise, plutôt habituée à viser le haut de tableau, supportera cette pression différente. D’autant plus que le calendrier s’annonce extrêmement délicat avec les réceptions de Monaco et Marseille pour un effectif qui a montré ses limites à Lyon (5-1). «Sur le terrain, il y avait une vraie différence, et sans doute pas par hasard, entre une équipe sereine et une qui doute. Maintenant, il nous reste deux matches pour jouer notre maintien et on est prêts à aller jusqu’au bout. Avec 42 points, ce ne sera sans doute pas suffisant. Il faudrait grappiller un point. On a souci de bien négocier ces matches là . C’est peut être plus facile de jouer à domicile, mais cette année, on n’est sûrs de rien. Oui, on est inquiets, on a peur», confiait ainsi Eric Bédouet, suppléant d’un soir.
Nantes sur la corde raide
Autre club de légende en grand danger, le FC Nantes. Battus à domicile par Lille (1-3), les Canaris ne comptent plus qu’un point d’avance sur la zone des relégables. Pourtant, la tirette d’alarme n’est toujours pas déclenchée dans un club qui va de désillusion en désillusion cette année. «Si on continue avec ce même état d'esprit dans le jeu, on peut s'en sortir», avouait même Mauro Cetto. Mouais. En tout cas, il faudra assurément faire preuve d’un peu plus de rigueur dans le marquage défensif après avoir laissé les Lillois marquer sur trois coups de pied arrêtés. «Il était écrit que ça serait difficile jusqu'au bout», confiait pour sa part un Mickaël Landreau un brin fataliste, dont le spectre d’un sauvetage de dernière minute se profile de nouveau à l’horizon, quelques années après un match couperet au Havre. Car, à part un Nantes-Metz pour la dernière journée, tous ces clubs en lutte pour le maintien se livreront une bataille à distance.
Metz est plutôt serein
Des Messins où règne à peu près le même état d’esprit qu’à Nantes. Pas vraiment inquiétés par leur défaite à Strasbourg (3-1), les Grenats savaient depuis longtemps qu’ils joueraient leur saison d’abord à Saint-Symphorien, face au PSG samedi prochain. «Nous ne sommes pas plus inquiets qu'avant ce match. Nous savions que, quoi qu'il arrivait ce soir, nous avions l'obligation de faire un résultat samedi prochain face au PSG. Ce rendez-vous sera important, capital pour le club. Mais il y d'autres équipes plus mal engagées que nous», concédait ainsi Franck Signorino. Un succès face aux Parisiens permettrait donc aux Lorrains de se déplacer à la Beaujoire en toute sérénité.
Ajaccio sous tension
Ce ne sera pas vraiment le cas d’Ajaccio dont le président Moretti vient tout juste de refuser la démission de Roland Courbis. Soulevé par un ras-le-bol général, notamment en direction de l’arbitrage, le Marseillais a d’ores et déjà qu’il prendrait une année sabbatique la saison prochaine. «Je n´ai pas encore vu les images que je reverrai avec beaucoup d’attention, mais je ne suis pas surpris si un penalty est sifflé pour Lyon et pas pour nous... C´est un réflexe logique, le petit reste petit et encore plus petit dans une période justement, où on pourrait nous aussi être aidés par un signe du destin. On perd Seck, il prend deux matchs de suspension, peut être que lui aussi, il faudra qu´il fasse des travaux de "machin truc je ne sais pas quoi" pour avoir un match en moins, donc en appel on va avoir s´il n´y a pas moyen de diminuer la sanction. Enfin, on va quand même continuer à y croire, car cela fait partie aussi de notre boulot d´avaler et de digérer, ce soir la digestion est difficile mais elle se fera quand même», annonçait l’entraîneur de l’ACA. On compte toutefois sur lui pour ne pas laisser tomber un club qui lui est cher. «Tant que l’on n’est pas mathématiquement en deuxième division, on ne baissera pas les bras», assure Roland Courbis.
Un calendrier favorable pour Caen
Enfin, il reste deux clubs. Deux équipes qui occupent les deux sièges de relégables à l’heure actuelle mais qui ont peut-être le calendrier le plus favorable. A deux journées de la fin, Caen a ainsi inauguré ses statistiques face à Saint-Etienne (2-0). Première victoire avec deux buts d’écart en Ligue 1 cette saison et première série de deux victoires consécutives. Avec Franck Dumas à leur tête, les Caennais n’ont donc connu que la victoire. Et même s’ils devront voyager deux fois, les Normands affronteront deux clubs aux ambitions floues voire sans ambition, Toulouse et Istres. «Mes joueurs ont fait preuve de beaucoup de courage et de volonté. Ils ont découvert qu’avec ces qualités, ils pouvaient renverser des montagnes. Si on reste dans cette dynamique et cette envie, Caen peut espérer mener son chemin de croix jusqu’au bout. Les gars ne veulent pas mourir», prévient le nouveau porte-bonheur du Stade Malherbe. La tuile pour Caen reste quand même son affreuse différence de buts (-24) qui le contraint à avoir au moins un point de plus que le 18e pour se maintenir.
Bastia y croit-il encore ?
Quant à Bastia, les Corses restent sur une lourde défaite à Monaco après avoir pourtant ouvert la marque (5-2). «C’est une très, très grosse frustration pour nous parce que nous ne méritions pas de prendre 5 buts de cette manière. Je pense que nous avons trop bien entamé le match. Nous l’avions bien préparé, mais marquer si rapidement nous a fait trop reculer inconsciemment et nous avons laissé trop d’espaces entre les lignes. A partir de là , cela devenait très difficile et compliqué», commentait Michel Padovani. Pour espérer ne pas descendre, le Sporting devra ramener un minimum de quatre points. Et là encore, la réception de Lens et le déplacement à Strasbourg apparaissent abordables face à des équipes libérées de tout enjeu. Pourtant, l’entraîneur bastiais semble quasiment avoir abandonné ses chances de maintien. «La tâche sera plus que dure maintenant, après avoir perdu en plus Nicolas Penneteau sur la fin, cela devient mission impossible», se désespérait ainsi Michel Padovani. On y verra sûrement déjà un peu plus clair le 21 mai.
Le programme :
La 37e journée :
Bordeaux – Monaco
Nice – Auxerre
Metz – PSG
Sochaux - Nantes
Lille – Ajaccio
Toulouse – Caen
Bastia – Lens
La 38e journée :
Bordeaux – Marseille
Lyon – Nice
Nantes – Metz
Ajaccio – Sochaux
Istres – Caen
Strasbourg - Bastia
Florian Egly
Sport24.com