Un spectateur nommé Balmont

Suspendu pour la dernière journée de championnat, l'ancien Lyonnais sera tout de même présent demain dans un stade qu'il connaît bien

Il ne regrette rien. Avec son équipe de Nice, il viendra demain à Lyon l'esprit tranquille guidé par l'intime conviction d'avoir fait le bon choix. « Le parcours lyonnais est impressionnant, mais j'ai pris la décision juste. Je n'entrais pas dans les plans de Paul Le Guen. D'ailleurs, Juninho, Diarra, et Essien ont quasiment joué tous les matches. A 25 ans, je ne pouvais plus me contenter de faire quelques apparitions. »
Souvenez-vous : au lendemain de son but égalisateur à Metz, Florent Balmont changeait brusquement de cap. L'insistance de Gernot Rohr payait et sa carrière prenait une tout autre consistance. Le néo-Niçois a ainsi disputé 37 des 38 rencontres de championnat et seul un troisième avertissement récolté à Ajaccio l'empêchera de réussir un carton plein demain. En bonus, il aura inscrit cinq buts, une première, et grandement influencé le maintien des Aiglons en L1. « Beaucoup nous voyaient déjà à l'étage inférieur et on a su apporter la réponse à Ajaccio. Ce soir-là, notre victoire aura compté double. » Un mois auparavant, l'OGC Nice se payait sa crise en limogeant Gernot Rohr. La décision brutale tombait à quatre journées de la fin et laissait perplexe. « Le courant passait encore entre l'entraîneur et les joueurs, mais la direction du club a opté pour une voie différente. Elle a pris ses responsabilités et choisi l'électro-choc. Les premiers mots de Gérard Buscher seront pour nous redonner confiance. Nos qualités ne pouvaient pas avoir disparu. La preuve, nous avions réalisé une bonne phase aller, mais les longues blessures de joueurs importants comme Echouafni et Roudet nous pénalisèrent énormément. On aura très peu joué au complet et les deux défaites en janvier contre Marseille et Bastia nous auront fait mal. » La guillotine se profila à l'horizon et le doute commença à s'insinuer dans les esprits. « On a su ne jamais couler grâce à notre très grande solidarité et notre nul à Nantes était un indicateur précieux. »
De Toulouse à Nice, Florent Balmont pourrait savamment parler du maintien. « Il est certain que dans un tel contexte, on s'aguerrit. J'ai beaucoup appris et je suis maintenant plus fort mentalement. J'ai aujourd'hui 80 matches de L1 au compteur et je vise les 100, l'instant où l'on peut être considéré comme un bon joueur de Première Division. » Atteindra-t-il ce cap avec ces mêmes couleurs niçoises ? A priori, oui. « J'ai envie de rester. Un projet ambitieux est en train de se mettre en place et l'arrivée de Frédéric Antonetti avant les vacances est une bonne chose. Mais, je ne veux pas trop m'avancer. Il y a eu quelques contacts, et en football, tout va très vite. Je suis bien placé pour le savoir. »
En attendant, l'ancien Lyonnais accompagnera son équipe pour un dernier rendez-vous qu'aucun Niçois ne veut galvauder. « Le maintien acquis, on a décompressé, mais on s'est entraîné et on ne vient pas à Lyon en touriste. L'équipe veut montrer une bonne image et, surtout, éviter la gifle reçue par Bordeaux. » On la comprend

Antoine Osanna
Le Progrès