OGCN : faites durer le plaisir !

Les semaines sont longues depuis que l'OGCN a retrouvé sa place au sein de l'élite. On compte aussi les points.Six en trois matchs. Pas mal pour un club qui, il n'y a pas si longtemps, était mourant.

Enfin, samedi.

On compte les jours.

Aujourd'hui, le ressuscité dévore la vie et croque ses nouveaux rivaux à pleines dents.

Il a une faim de loup. Un appétit rabelaisien.

Strasbourg, avalé 4-0, et Lille, mangé 0-3, n'ont pas apaisé sa boulimie d'émotions.

Normal, le Gym était au régime D2 depuis cinq longues années. Une diète interminable. De quoi finir avec une taille de guêpe mais aussi avec un drôle de bourdon.

C'est du passé.

Le présent est une fête. Parce que la L1 est un festin. Et que l'OGCN est à la noce.

Ce soir, c'est Montpellier qui est invité à la table du Ray. Une maison niçoise qui, depuis le début de la saison, a vu les Havrais s'en aller en souriant et les Strasbourgeois repartir les pieds devant.

Une chose est sure. Il y aura encore du monde du côté de Nice-Nord.

Après s'être mobilisée pour la survie du club, la ville est maintenant réunie derrière l'équipe.

Il faut dire qu'elle est sympa, cette équipe. Elle se bat, elle joue, elle combat. Elle est solide, mais surtout solidaire. Elle tente d'allier rigueur et audace. Sagesse et folie. Et puis, elle a marqué huit buts en trois rencontres.

Bref, elle mérite ce souffle d'engouement, cette bouffée d'amour. Né d'une injuste rétrogradation, le bel élan a été préservé par les résultats.

Bien sur, les Niçois ont conscience qu'ils ne resteront pas dans les trois premiers durant tout le championnat. Ils sont trop lucides pour ça. « Ils n'ont pas décollé du sol », dit joliment Gernot Rohr, les pieds sur la terre des réalités.

« On ne s'enflammera pas ! », jurent ses hommes, au tempérament de feu. Mais cette rude certitude, cette probable dégringolade, ne gâchent pas leur plaisir du moment.

Montpellier, attention danger
Les ''rouge et noir'' gèrent match après match comme l'épicurien profite jour après jour. Sans penser à ces lendemains qui chantent ou qui déchantent.

Dans l'immédiat, ils ne songent qu'à confirmer après deux performances dorées. « Strasbourg et Lille peuvent servir de référence. Ces succès nous ont donnés de la confiance. Profitons-en. Continuons », dicte Yoann Bigné, Breton intégré qui ne tardera plus à mettre de l'huile d'olive partout...

A propos d'assaisonnement, il est reposant de ne plus entendre la France du foot parler de salade niçoise en se gaussant.

Si le Gym ne fait pas encore peur, il ne fait plus rire. C'est déjà une drôle d'évolution.

Sérieux sur le pré, heureux dans l'après, les Niçois, version 2002-2003, partagent les grosses tâches et leur petit bonheur.

« On est bien ensemble », explique ''Pancho'' Abardonado lorsqu'on lui demande le comment du pourquoi.

Cette semaine, un nuage a pourtant traversé ce ciel d'azur. La blessure de Meslin a voilé le temps du Gym et les regards de chacun.

Mais l'envie continue... Alors, pendant que ''Poussin'' s'installera au cœur de la tribune, c'est Serge Ayeli qui s'en ira guerroyer sur le front de l'attaque avec Kaba Diawara.

Le reste du onze ? Sans surprise. On ne change pas une équipe qui gagne, aurait pu avancer Gernot Rohr.

Le 3-5-2 est donc reconduit. Avec un trio Cobos-Abardonado-Pamarot devant Grégorini. Avec Bigné (à gauche) et Varrault (à droite) dans les couloirs. Et trois hommes - Everson-Pitau-Roy - dans un axe très certainement embouteillé sans que les retours de vacances y soient pour quelque chose.

« Ils ont trouvé leurs repères offensifs et défensifs. Le lien est là. Pourquoi le retoucher ? », glisse le coach en perpétuelle quête d'équilibre.

Ce système condamne-t-il Pablo Rodriguez ? Pour Rohr, la réponse est non. Explications : « Pablo n'est condamné à rien. Sinon à s'asseoir sur le banc. Mais, un match est long. Une saison est longue. Et le remplaçant d'aujourd'hui est souvent le titulaire de demain ».

Aulanier, en salle d'attente, aura lui aussi compris le message.

En face, Michel Mézy a caché son plan de bataille. 4-4-2 ou 3-5-2 ou 4-5-1 ? Le mystère est entier.

Battus lors des deux dernières journées (à Auxerre et face à Bordeaux), Bill Tchato et les siens viennent au Ray dans l'espoir de se refaire une santé.

« Attention, Montpellier est blessé. Donc dangereux ! », prévient un Gernot Rohr sur ses gardes.

Ça ne changera pourtant rien à l'objectif niçois. La victoire. Pour prolonger le rêve. Pour faire durer le plaisir.

Enfin, samedi...

Philippe CAMPS
Samedi 24 Aout 2002
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