Fabuleux, ces niçois !

Ils l'ont fait. Les Aiglons ont gagné à Auxerre. Au terme d'une partie maîtrisée, ils ont « planté » les contres du bonheur. Une ville entière est en train de chavirer avec eux...

A Auxerre, stade de l'Abbé-Deschamps, Nice bat Auxerre 2 à 0 (0-0)
Terrain : bon.
Temps : humide.
Spectateurs : environ 9000.
Arbitre : Bernard Layec.
Buts pour Nice : Olufade (88), S. Traoré (90+2).
Avertissements :
Auxerre : Boumsong (44).
Nice : Everson (33), Cobos (68), Bigné (79).

Auxerre : Cool - Perrier-Doumbé, Boumsong, Mexès, Jaurès - Y Lachuer (cap), Faye, Tainio (Mathis, 79), Kapo - Benjani (Fadiga, 69), D. Cissé.

Nice : Grégorini - Varrault, Cobos (cap), Abardonado, Pamarot - Bigné (Scotto, 81), Pitau, E. Roy, Everson - Ayeli (Olufade, 86), K. Diawara (S. Traoré, 91).

On pouvait penser avoir déjà tout vu, tout ressenti avec l'OGC Nice, cette divine surprise.
Mais non. Le degré d'admiration que suscite cette équipe va finir par exploser tous les compteurs. Pour la première fois de la saison, Auxerre a perdu chez lui, et bien sûr, c'est l'OGCN qui est passé par là.

Un nouveau scénario inimaginable écrit par Gernot Rohr et ses joueurs : les deux joueurs lancés sur la fin par le coach ont crucifié l'AJA dans les derniers instants. Olufade sur son premier ballon, puis Traoré, incroyable avant-centre à la place de Diawara, également à sa première touche.

Mais non, on ne rêve pas.

La prochaine journée, c'est contre Rennes au Ray. Dans les vestiaires, à chaud, les Niçois en parlaient déjà. C'est vous dire...

L'ambiance

Rien ne semble pouvoir troubler la quiétude de la petite cité bourguignonne, même pas la venue du leader... L'impression de décalage est toujours savoureuse quand on pénètre à l'Abbé-Deschamps. Un stade au parfum campagnard (la nouvelle tribune n'y a rien changé), où la buvette à l'ancienne règne en maître, mais qui a vu tomber quelques-unes des plus richissimes pointures européennes...

Toujours est-il que malgré les efforts des « Ultras » auxerrois, l'ambiance n'avait rien de mortelle pour les Niçois au coup d'envoi. L'Abbé-Deschamps ne se réveillant vraiment qu'après la première occasion de Benjani (18') et les trois corners successifs concédés par les Niçois...

Le jeu et les joueurs

L'OGCN n'a décidément plus peur de rien. Pour la première fois à l'extérieur, Gernot Rohr avait abandonné le traditionnel 3-5-2, son équipe se rapprochant du visage adopté à domicile, avec un défenseur de moins dans l'axe.

Concrètement, Pamarot jouait arrière gauche, s'occupant de Kapo, Eric Roy surveillait Benjani en « libéro » du milieu de terrain et Bigné bénéficiait de plus de liberté en soutien des attaquants.

C'était bien la démonstration que le Gym n'entendait pas subir le sort de la rencontre. Il faut dire que si Guy Roux lançait pour la première fois Benjani et Cissé ensemble, l'AJA n'évoluait toujours qu'avec une seule pointe véritable (Cissé), Benjani se situant en soutien.

En première période, l'OGCN n'a jamais semblé pris de vitesse. Auxerre s'illustra d'entrée par son jeu dur (Pitau, Cobos et Everson ayant eu du mal à se relever), mais bien tenu par M. Layec, le match n'a jamais dégénéré.

Sans s'affoler, l'OGCN s'est encore distingué par la qualité de ses relances à terre, la précision de son placement, son abnégation dans les duels, même si le Gym a été moins tranchant offensivemeni durant ces 45 première minutes.

Un peu brouillonne, l'AJ Auxerre a pourtant débuté la seconde période en trombe face à des Niçois pris à froid, un peu comme à Lyon il y a quinze jours. Mais cette fois, le mini orage auxerrois s'est avéré sans conséquence pour des Aiglons qui reprenaient rapidement leurs esprits face aux permutations de Benjani et Cissé.

A la 70e Guy Roux changeai ses batteries offensives en sortant Benjani et en faisant rentrer Fadiga sur son flan gauche habituel. Kapo, lui revenait dans l'axe et en trois minutes, l'AJA se procurait deux occasions par Cissé. Mais l'OGCN calmait une nouvelle fois le feu en s'appuayant sur son organisation et son impressionnante qualité collective dans le petit jeu à terre.

Dans les dernières minutes, Auxerre se découvrait pour tenter d'arracher la décision. Mais les Niçois, imperturbables, trouvaient les ressources pour signer le contre parfait et créer une nouvelle sensation qui fera date...

Une nouvelle fois, il est bien difficile de sortir un joueur de cette équipe de copains. On dira même que c'est imposble : Grégorini, Varrault, Pamarot, Cobos, Abardonado, Bigné, Roy, Pitau, Everson, Diwara, Ayeli, Scotto, Olufade, Traoré, on ne peut vous dire ie merci.

Les occasions

18e : long centre de Perrier-Dumbé pour la tête de Benjani démarqué, mais la reprise de près de l'attaquant du Zimbabwé échoue directement dans les bras de Grégorini.

26e : débordement de Benjacôté droit, centre en retrait ii échoit à Cissé à la lutte avec Cobos. La reprise de l'attaquant des Bleus s'échappe au-dessus...

27e : Serge Ayeli récupère une balle dans la surface, efface Boumsong et adresse une belle frappe excentrée à ras de terre bloquée par Cool devant sa ligne.

39e : à la suite d'un débordement de Diawara et d'un centre dévié, Bigné tente un joli « retourné », au-dessus et sans danger pour Cool.

44e : Varrault s'échappe sur le côté gauche, son centre fuyant passe devant le but pour personne, mais Ayeli et Diawara n'étaient pas loin...

46e : Tainio récupère un ballon, s'avance à la limite de la surface et sa frappe très tendue frôle le poteau de Grégorini...

47e : Lachuer sert Cissé, dont la tentative au ras du poteau est déviée en corner par Grégorini.

48e : c'est cette fois Benjani qui s'avance dans l'axe, un peu oublié par la défense niçoise. Tendue, sa frappe ne trouve pas non plus le cadre.

72e : à la réception d'une longue transversale, Cissé tente une tête sous la barre, pas assez appuyée pour inquiéter Grégorini.

83e : décalage de Kapo pour Fadiga, qui frappe au-dessus.

Les buts

88e : Everson, au lieu de s'évanouir d'épuisement (il court tellement, c'est impensable), lance Kaba Diawara sur la gauche.
Instantanément, Kaba adresse une merveille de centre à l'intention d'Olufade qui a pris de vitesse tous les défenseurs. Le petit attaquant togolais signe une frappe parfaite qui passe au-dessus de Cool...

90+ 2 : Scotto est à la lutte côté droit, le ballon revient sur Pamarot qui remet instantanément dans l'axe.
Sammy Traoré, tel un attaquant de métier, se jette et marque de près devant Cool...

Juste après le coup de sifflet final, Sammy s'est offert une séance de « hip-hop » sur la pelouse : à l'entraînement; il l'avait promis à ses copains en cas de but.

Quel bonheur !

François PATURLE
Dimanche 17 novembre 2002
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