Nice joue au yo-yo ! Ce début de saison voit en effet les Aiglons accumuler les déboires au stade du Ray et les victoires à l'extérieur. Une irrégularité à laquelle Frédéric Antonetti espère cependant mettre un terme, conscient que les Aiglons ne pourront pas éternellement continuer sur ce rythme. En attendant de trouver la solution à domicile, Nice tentera samedi à Lille (7e journée) de rattraper les points perdus face à Saint-Etienne (0-1) et de profiter de l'éventuelle fatigue d'un Losc revenu touché moralement de son voyage à Lisbonne en Ligue des champions (défaite 1-0 contre Benfica).
Un gros sentiment de frustration, mêlé d'une colère froide. Voilà l'état qui animait Frédéric Antonetti samedi dernier à l'issue de la deuxième défaite à domicile de la saison de Nice face à l'AS Saint-Etienne (0-1). L'identité de l'adversaire (qu'il a quitté non sans amertume un an plus tôt) n'y était sans doute pas étrangère, mais c'est surtout la manière employée par les Verts pour l'emporter qui rendait le coach de l'OGCN de méchante humeur.
"On est tombé sur une équipe extrêmement agressive pour ne pas parler de méchanceté, mais l'arbitrage pour le moins laxiste a fait qu'ils en on profité. Je suis très déçu pour nos joueurs, ils ont eu une grosse débauche d'énergie, mal récompensée encore une fois." Malgré ce revers, Frédéric Antonetti tentait de positiver et surtout s'attachait à ne pas accabler des joueurs qui, à ses yeux, n'avaient pas démérité: "Le contenu est plus important que le résultat, il y a deux sortes de football: celui d'attente et celui où on va chercher l'adversaire, personnellement c'est le second que je préfère, expliquait-il dans France Football de mardi dernier. Je n'étais pas euphorique après notre victoire à Paris, je ne suis pas accablé après cette défaite, cela prouve que nous devons encore nous améliorer dans certains secteurs comme les entames de match et puis être plus efficaces car si nous nous sommes procuré beaucoup d'occasions, le rapport occasions/buts est trop faible."
"Paris ne s'est pas fait en un jour"
Le réalisme offensif, telle semble être aux yeux du technicien niçois la principale raison qui explique qu'après quatre rencontres à domicile, les Aiglons n'aient toujours pas gagné au stade du Ray. Pourtant, à la demande de leur nouvel entraîneur, les dirigeants azuréens avaient axé une partie du recrutement sur l'attaque: si Meslin est parti, Bagayoko, Koné et Camara ont posé leurs valises sur la Promenade des Anglais. Et avec 7 buts en 6 matches, Nice se situe dans la moyenne d'une Ligue 1 qui ne marque pas.
L'heure n'est donc pas à tirer sur les attaquants et le défenseur Cédric Varrault trouvait une autre explication aux difficultés niçoises à domicile à l'issue de la défaite contre Saint-Etienne: "Encore une fois, on a une entame difficile et on doit courir après le score. A Paris, on était dans la même situation, mais paradoxalement, c'était plus facile de revenir. Ici, on devait faire le jeu face à une équipe regroupée qui défendait son avantage et nous avons eu du mal."
Plus que d'un manque de réalisme, Nice souffre donc peut-être plus d'une animation offensive pas encore au point, et Frédéric Antonetti est le premier à reconnaître que son équipe est encore loin d'avoir exprimé le maximum de son potentiel: "Si on avait trois points de plus, je serais beaucoup mieux, c'est sûr. Je pars du principe qu'il faut provoquer la chance, continuer dans la voie qu'on s'est fixée, expliquait-il cette semaine dans Nice-Matin. Paris ne s'est pas fait en un jour que je sache. On a changé cinquante pour cent de l'effectif et je considère qu'il y a une adaptation nécessaire aux nouvelles méthodes."
En attendant, voilà les Aiglons condamnés à récupérer à l'extérieur les points perdus face à Saint-Etienne, comme ils ont su le faire auparavant en allant gagner à Toulouse (2-0) et Paris (2-1). Et ça tombe bien, Lille n'est pas souverain dans «son» Stadium Nord de Villeneuve d'Ascq depuis le début de la saison (une victoire contre Rennes, un nul face à Toulouse et une défaite contre Troyes) et surtout, sort d'un revers éprouvant tant physiquement que mentalement à Lisbonne face au Benfica (1-0, but inscrit dans les arrêts de jeu par Miccoli). A Nice, plus à l'aise en contre pour l'instant, d'en profiter...
Axel CAPRON
Sports.fr