Lille cartonne

Dans un match heurté, les Nordistes ont bousculé des Niçois pourtant habiles à l’extérieur.

Nice n'avait encore jamais perdu à l’extérieur cette saison (victoires 2-0 à Toulouse et 2-1 à Paris) avant de se présenter dans le Nord. Lille s’était imposé à une seule reprise, à domicile, et encore ce fut péniblement, lors de l’ouvertureduChampionnat(1-0 contre Rennes).

Hier soir, le verdict était à l’opposé de la tendance de l’été. Les Lillois ont fait exploser les Niçois (4-0), au terme d’un match très heurté, où les joueurs furent souvent très près d’en venir aux mains. Frédéric Antonetti fustigeait l’attitude de ses adversaires pour les « agressions » et « le traitement spécial » dont fut victime Koné. « Il a dû y avoir dix agressions sur lui. Si on peut le descendre ! Les joueurs talentueux ne sont pas assez protégés par les arbitres. » C’est ce que doit également penser Jérôme Rothen, lui aussi un très beau joueur de ballon, qui dut la première de ses blessures à une intervention musclée du Niçois Varrault.

Les Lillois ne sont peut-être pas toujours de gentils garçons, mais les Niçois sontils des hommes meilleurs ?

« Il n’y a rien à répondre (aux accusations d’Antonetti), soulignait Claude Puel. Je veux bien parler de faute mais pas d’agression. Quant à nous, on est restés assez lucides pour ne pas répondre aux provocations. »

Avant ce drôle de match, interrompu durant dix minutes en raison d’une défaillance de l’éclairage (9e), l’entraîneur du LOSC avait décidé sept changements dans l’équipe de départ, par rapport à la rencontre de Ligue des champions à Lisbonne, mercredi, perdu face au Benfica (0-1). Le plus notable était le retour du capitaine Dumont, après plus de deux mois gâchés par une entorse du genou ayant nécessité une opération du ménisque : s’il manque évidemment de compétition, on a déjà senti son apport. Acimovic, auteur du deuxième but (77e), et dont c’était seulement la deuxième apparition, semble totalement relancé après une longue période de disette. Odemwingie, qui a inscrit le troisième (80e), a démontré qu’il avait la carrure pour faire carrière dans notre Championnat. Et Gygax a fini de punir les Azuréens (84e), qui ont encaissé trois buts dans le dernier quart d’heure, en jouant à dix depuis la 59e et l’expulsion de Tchato. « D’où je suis, je ne vois pas une faute majeure, notait Antonetti. Est-ce que le banc de Lille a influencé [l’arbitre] ? »

Avec, fait rarissime, deux attaquants, Odemwingie et Fauvergue, Lille avait terminé la partie comme il l’avait commencé : avec beaucoup de détermination. Ce qui lui avait permis de prendre l’avantage grâce à Makoun (5e). Son troisième but inscrit de la tête après les deux premières journées, contre Rennes (1-0) et Ajaccio (3-3). Peu après, la lumière du StadiumNord baissa subitement d’intensité, le match s’arrêta, et au retour des vestiaires, quand l’incident fut clos, le deuxième départ était cette fois mieux amorcé par l’OGCN. Mais, hormis un slalom du Sénégalais Souleymane Camara (12e) et un tir, seul face à Sylva, stoppé par son compatriote (45e + 1), Nice ne fut jamais vraiment dangereux. Il ne méritait pas non plus d’en prendre quatre.

Pour Lille, la fin de septembre sera éprouvante pour le physique et les nerfs, avec une rencontre tous les trois jours, en C 1 (Villarreal au Stade de France le mardi 27), et en L 1, face à des équipes qui ne disputent pas la Coupe d’Europe : Paris, dès mercredi, au Parc, et Saint-Étienne, samedi.

Jean-Luc GATELLIER
L'Equipe