Bisconti : « J'ai bien cru que tout était fini »

Le Niçois s'est fracturé la malléole: il sera indisponible pour deux à trois mois

LILLE C'est le genre d'incident que tous les joueurs craignent mais qui finit par arriver. Samedi soir, au début de la seconde période de la rencontre entre Lille et Nice, Roberto Bisconti s'est effondré suite à un contact avec Mathieu Debuchy. Le Liégeois a eu très peur sur le coup mais le diagnostic est moins grave qu'il ne l'avait imaginé: fracture de la malléole et une indisponibilité de deux à trois mois.

« J'ai entendu ma cheville craquer »

« C'était lors d'un duel. Je dépasse Debuchy et lui reprends le ballon, mais à ce moment-là il retombe sur moi et écrase ma cheville, que j'ai entendue craquer, raconte Bisco. J'ai eu très mal et sur le moment même, j'ai bien cru que tout était fini. »

Sorti sur civière, le Diable Rouge a été emmené sans attendre à l'hôpital de Lille, où il a passé des examens radiologiques qui ont révélé la double fracture. Il est ensuite rentré à Liège: il sera opéré aujourd'hui par Nebosja Popovic, le médecin du Standard. « La fracture se situe juste sur le dessus de la malléole. J'en ai pour cinq à six semaines de plâtre, suivies d'au moins cinq semaines de revalidation, que je passerai à Nice. J'espère donc être de retour sur les terrains dans deux mois et demi. »

« Je n'en veux pas à Debuchy »

Bisconti n'a aucune rancoeur envers Debuchy: il s'agit pour lui d'un simple fait de jeu. « Je ne pense vraiment pas qu'il commette une faute volontaire ou qu'il ait la moindre intention de me blesser. Je ne peux pas lui en vouloir. » Touché par ce coup dur, Bisconti ne va pourtant certainement pas se laisser abattre. Ce n'est pas son genre! « C'est embêtant mais je ne m'en fais pas, car j'ai connu pire. Lors de ma période au Standard, j'ai aussi souffert d'une fracture de la malléole, mais interne cette fois. J'en avais eu pour cinq mois. » Reste au Liégeois à travailler dur pour revenir vite... mais pas trop. «Je veux que ma revalidation s'achève au plus vite, mais je ne dois pas non plus précipiter mon retour, car ça serait prendre des risques inutiles. Je ne me fais pas d'illusions: mon premier tour est terminé. À moi de tout faire pour arriver dans les meilleures conditions au second tour. »

Si la blessure de Bisconti n'est pas due à une faute volontaire, il faut tout de même souligner le climat particulièrement détestable du duel entre les Dogues et les Aiglons: agressivité déplacée, tacles trop appuyés et gestes vicieux ont été légion pendant la rencontre. Si les Niçois peuvent difficilement contester le succès lillois (ils ont été battus 4-0, avec un but de l'ancien Louviérois Peter Odemwingie), ils regrettaient l'atmosphère violente du match. Bakary Koné, l'attaquant vedette des Azuréens, ne fut, comme d'habitude, pas épargné. «Cela est souvent arrivé depuis le début de saison, souffle Bisconti. Nous sommes victimes de méchantes fautes mais l'arbitre ne sort que des jaunes, ce n'est pas suffisant. Koné? À chaque rencontre, sa vitesse fait mal et il est très souvent séché. » Frédéric Antonetti, le coach niçois, tirait les mêmes enseignements: «Koné a encore subi une agression qui n'a même pas été sanctionnée. Ça doit faire la dixième en sept matches! Il a un traitement spécial et ça passe comme une lettre à la poste. Il n'est pas assez protégé par le corps arbitral. »

Benoît Delhauteur
© Les Sports 2005